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samedi 23 février 2013

Les principales composantes de l'islam de France de retour dans le CFCM 23.02.13 | 18:06 | Le Monde.fr avec AFP


Lors des dernières élections du CFCM, en 2011, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans) et la Grande Mosquée de Paris (GMP, proche des Algériens) avaient boycotté le scrutin. AFP/MOHD RASFAN

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a adopté samedi 23 fevrier une réforme de ses statuts qui ramène dans l'instance "toutes les composantes de l'islam de France", a déclaré un de ses responsables, Abdallah Zekri.

L'assemblée générale du CFCM, réunie à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), a adopté à une large majorité (112 pour, 29 contre et 3 blancs) la réforme, qui prévoit une direction collégiale et une présidence tournante, selon M. Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie. "C'est un premier pas pour mettre un terme aux querelles, maintenant il faut préparer les élections", prévues pour le mois de juin, a-t-il ajouté.

BOYCOTT DES DERNIÈRES ÉLECTIONS

Le CFCM a été créé en 2003 sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, pour doter les 3,5 millions de musulmans vivant en France d'une instance représentative, mais il a rapidement été grippé par des conflits entre ses différentes composantes. Lors des dernières élections, en 2011, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans) et la Grande Mosquée de Paris (GMP, proche des Algériens) avaient boycotté le scrutin. Parmi les grandes fédérations, il ne restait donc que le Rassemblement des musulmans de France (RMF, proche des Marocains), ce qui limitait la légitimité de l'instance.

Le compromis arraché samedi permet de les réunir en accordant un mandat de six ans à une direction collégiale (un président et au moins deux vice-présidents, issus de chacune des grandes fédérations). Le président tournera tous les deux ans (d'abord la GMP, puis l'UOIF et le RMF). Une source proche du dossier craint que le retour des grandes fédérations servent surtout à "neutraliser" le CFCM, qui serait selon elle, réduit à un rôle de "coordination lâche".

Outre le RMF, la GMP et l'UOIF, le CFCM regroupe des fédérations turques (CCMTF), afro-antillaises (FFAIACA), le mouvement Tabligh, Foi et Pratique et des représentants des grandes mosquées historiques.u

samedi 9 février 2013

Voile islamique: « combat essentiel » (Valls) ou « pollution du débat public » (rapport Tuot)

Le Monde, 9 février 2013

Réagissant aux conclusions du rapport rédigé par le conseiller d'Etat, Thierry Tuot, sur la refondation des politiques d'intégration, qui propose notamment d'en finir avec les polémiques autour du port du voile islamique, le ministre de l'intérieur, Manuel Valls a suscité l'agacement d'une association musulmane, relayé ces derniers jours sur des sites communautaires et sur Twitter. "Le voile qui interdit aux femmes d'être ce qu'elles sont restera pour moi et doit rester pour la République un combat essentiel", a déclaré le ministre, le jeudi 7 février sur Europe 1.

Dans ce document, commandé par le premier ministre Jean-Marc Ayrault, et qui  tient davantage de l'essai personnel que d'un rapport classique, M.Tuot regrette en effet que  "la question musulmane, pure invention de ceux qui la posent, ne cesse de polluer le débat public". "A l'islamisme (...) répond un laïcisme de combat, furibond et moralisateur", déplore-t-il dans un chapitre intitulé "Laissons prier les musulmans". Dans une allusion aux débats récurrents sur le port du voile islamique, il s'interroge: "La France a-t-elle jamais dépendu de ce qu'un bout de tissu - boubou, coiffe bretonne, chèche ou béret - soit porté d'une façon ou d'une autre? Pour l'essentiel, la revendication fondamentale des religions, islam compris, est qu'on leur fiche la paix. Il est possible que telle ou telle confession ait des vœux supplémentaires, entendons-les plutôt que de leur prêter des intentions".

Pour une formation au fait religieux

Logiquement, la réaction de M.Valls a suscité l'indignation du Comité du 15 mars et libertés, issu de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui milite précisément pour l'abolition de l'interdiction du port du voile à l'école. Dans un communiqué, il a dénoncé "ce propos stigmatisant, indigne et en complète violation tant de la laïcité républicaine que de la liberté des citoyennes musulmanes d'adopter la tenue vestimentaire de leur choix". Sur Europe 1, M. Valls a souligné qu'il avait voté les deux lois sur le voile, celle de 2004 sur les signes religieux à l'école,  et celle de 2011 sur l'interdiction du voile intégral. Il aime aussi à rappeler qu'il a été un fervent défenseur de la directrice de la crèche Babyloup, en conflit avec l'une de ses employées voilées. Cette affaire arrive devant la cour de cassation mardi 12 février.

M.Tuot qui se montre quant à lui confiant sur l'intégration de l'islam dans la société française, insiste sur la méconnaissance  des religions dans un environnement sécularisé. Au nom du "devoir d'intelligence", il propose donc : "Commençons par comprendre et connaitre. Il ne s'agit pas de restaurer l'éducation religieuse à l'école, mais d'instiller dans la société entière, en commençant d'ailleurs par la classe politique, la connaissance du fait religieux".

Stéphanie Le Bars

 

Banalisation du Front national : la France ne se droitise pas, elle se frontise

LE PLUS DU NOUVEL OBS


Modifié le 08-02-2013 à 19h02

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Avatar de Thomas Guénolé

Par 
Politologue (Sciences Po)

LE PLUS. L'adhésion aux idées du Front national (FN) progresse. C'est ce qui ressort du baromètre annuel de TNS-Sofres, rendu public mercredi 6 février. Selon ce sondage, 32% de Français se disent "tout à fait" ou "assez" d'accord avec les idées du parti de Marine Le Pen. Décryptage de cette étude par Thomas Guénolé, politologue à Sciences-Po.

Édité par Sébastien Billard  Auteur parrainé par Mélissa Bounoua

Marine Le Pen entourée de journalistes à Paris, le 18 décembre 2012 (REVELLI-BEAUMONT/SIPA).

 Marine Le Pen entourée de journalistes à Paris, le 18 décembre 2012 (REVELLI-BEAUMONT/SIPA).

 

Le baromètre d'image 2013 du Front national réalisé par l'institut de sondages TNS-Sofres a été abondamment repris par les médias. Deux types de données ont été systématiquement mis en avant : d'une part les 51% de Français considérant que le FN est un parti comme les autres ; d'autre part le taux d'acceptation d'accords électoraux entre la droite et l'extrême droite.

 

Ce ne sont pourtant pas les informations les plus intéressantes de cette enquête.

 

Une adhésion croissante aux idées du FN sur l'immigration

 

En réalité, les résultats les plus spectaculaires concernent le taux d'adhésion aux thèses du FN en matière de rejet de l'immigration et, par amalgame, de l'islam.

 

- "On ne défend pas assez les valeurs traditionnelles en France" : 72% des Français, 59% des sympathisants de gauche et 86% des sympathisants de droite sont d'accord.

 

- "On accorde trop de droits à l'islam et aux musulmans en France" : 54% des Français, 37% des sympathisants de gauche et 77% des sympathisants de droite sont d'accord.

 

- "On ne se sent plus vraiment chez soi en France" : 54% des Français, 25% des sympathisants de gauche et 61% des sympathisants de droite sont d'accord.

 

De fait, un terme dans le débat public crée un immense malentendu : droitisation. Ce néologisme est apparu durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy pour faire référence, entre autres faits marquants, à la création du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationaleau discours présidentiel de Grenoble faisant le lien entre immigration et criminalité, à la circulaire Guéant faisant le lien entre immigration et chômage, et à l'engagement de campagne électorale en 2012 de revenir sur la libre circulation aux frontières née des accords de Schengen.

 

Ce néologisme crée la confusion car il induit que plus vous vous rapprochez des thèses du FN, plus vous êtes de droite, la position la plus poussée vous conduisant ainsi à l'extrême droite. Or c'est objectivement faux.

 

La droitisation, un non-sens politique

 

La droite contemporaine repose sur six fondamentaux auxquels adhèrent ses électeurs : le rejet viscéral de la gauche, le mérite individuel contre l'assistanat, le secteur privé performant contre le secteur public inefficace, le souhait de baisser les impôts, un conservatisme moral, l'hostilité à l'immigration.

 

Sur cette base, quatre familles insistent chacune sur une partie de ces fondamentaux : la droite libérale, la droite néogaulliste, la droite morale et la droite sécuritaire. Logiquement, évoquer une droitisation est donc un non-sens, puisque immédiatement, on objectera qu'il faut préciser de quelle droite on parle.

 

En d'autres termes, droitisation est un néologisme aussi flou qu'inopérant. En réalité, qu'il s'agisse des chiffres précités de l'enquête de TNS-Sofres ou des positions précitées prises par la droite durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ce que l'on observe ici, c'est l'incorporation totale ou partielle des diagnostics du FN, voire de ses préconisations, par l'électorat français et par les états-majors des partis de gouvernement, gauche et droite confondues. Il ne s'agit donc pas d'une droitisation mais bien d'une frontisation.

 

À la compétition électorale s'ajoute une bataille des idées qui surdétermine pour partie son issue. Cette frontisation est à cet égard, de la part de la droite comme de la gauche, une capitulation en rase campagne.

 

La défaite du rationalisme

 

À gauche, il y a eu notamment abandon de la grille de lecture sociale des questions d'immigration. Par exemple, plus aucun responsable socialiste, sous peine de se voir taxer d'angélisme, n'ose affirmer que la surproportion d'immigrés dans la délinquance et la criminalité est une conséquence logique de la surproportion d'immigrés touchés par la pauvreté et par le chômage.

 

À droite, il y a eu incorporation complète, non seulement des diagnostics, mais également des préconisations du FN sur les questions d'immigration. Qu'il s'agisse de l'amalgame entre immigration et criminalité, entre immigration et chômage, ou entre immigration et islam, il n'y a de fait plus de différences significatives aujourd'hui entre les discours publics de la droite et de l'extrême droite sur ces sujets.

 

Dans ce contexte, sans aucun parti de gouvernement pour lui porter la contradiction au cœur même de son argumentaire et de son référentiel idéologique, il est parfaitement logique qu'une proportion croissante de Français considère le FN comme un parti normal, voire adhère à ses thèses.

 

Or lorsque tel ou tel tribun raconte objectivement n'importe quoi, et que nul ne lui apporte la contradiction par une argumentation reposant sur les faits plutôt que sur une accumulation de préjugés, alors, il y a nouvelle défaite en rase campagne : celle du rationalisme.

 

Pour ne prendre qu'un exemple, selon le rapport universitaire Chojnicki pour le ministère des Affaires sociales, les immigrés reçoivent de l'État 48 milliards d'euros mais lui en reversent 60, soit un solde positif de 12 milliards d'euros. Il est donc factuellement faux – autrement dit faux – de dénoncer le coût de l'immigration pour notre pays.

 

L'immigré communautariste, un péril fantasmé

 

S'il faut prendre un autre exemple, selon l'Observatoire des inégalités, une personne de nationalité marocaine, dont le nom et le prénom sont à consonance marocaine, doit déposer en moyenne 277 CV avant d'obtenir une proposition d'entretien d'embauche pour un poste de comptable, tandis qu'une personne de nationalité française dont le nom et le prénom sont à consonance française doit en déposer en moyenne 19, soit 14 fois moins.

 

Il est donc factuellement faux – autrement dit, faux – de dénoncer une propension des immigrés à refuser de travailler et à être plus touchés par le chômage pour cette raison, alors que cette propension s'explique par la discrimination à l'embauche.

 

L'écrasante majorité des immigrés ne pose rigoureusement aucun problème d'insécurité, de délinquance ou de criminalité. L'écrasante majorité des immigrés ne coûte rien aux finances publiques et leur rapporte : elle exerce un emploi, paye ses impôts, paye ses cotisations. L'écrasante majorité des immigrés adhère aux valeurs républicaines et, sur la question régulièrement mise en avant de la laïcité, ne se définit elle-même pas par sa religion.

 

Ce sont là des vérités simples et très faciles à prouver, au contraire du péril fantasmé de l'immigré musulman communautariste, poseur de bombes et égorgeur de moutons qui, à en croire les termes du débat public sur l'immigration depuis plusieurs années, constituerait le profil type des gens que nous accueillons sur notre sol.

 

Question ouverte à la classe politique : puisque ce sont là des vérités simples et très faciles à prouver, pourquoi ne pas les dire ?

 

vendredi 8 février 2013

Manuel Valls en quête de l'islam modéré auprès de l'imam de Drancy


Article paru dans l'édition du Monde du 06.02.13
Devant une assemblée hétéroclite, le ministre de l'intérieur a appelé, lundi 4 février, les musulmans de France « à s'organiser » et à la mobilisation contre la « menace » de l'islam radical




'est devant une assemblée hétéroclite, réunie à Drancy (Seine-Saint-Denis) par l'imam de la ville, Hassen Chalghoumi, que le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, chargé des relations avec les cultes, a choisi, lundi 4 février, de marteler les messages qu'il adresse régulièrement aux musulmans de France. « L'islam a toute sa place en France », a-t-il assuré, à condition que « l'islam vive en harmonie avec les autres religions et qu'il soit l'héritier de l'islam des Lumières ». Plaidant une nouvelle fois pour « un islam de France », le ministre a insisté : « Nous ne voulons pas que l'argent venu de l'étranger change la nature de l'islam de France comme c'est souvent le cas dans d'autres pays. »

Dénonçant un « salafisme dévoyé, venu notamment d'Egypte », M. Valls a aussi appelé à la mobilisation « de la société tout entière » contre « la menace permanente » de l'islam radical. Visiblement inquiet de la défiance de 74 % des Français envers l'islam, selon un sondage récent d'Ipsos pour Le Monde, il a aussi reconnu « qu'il y a parfois des doutes sur la compatibilité absolue de l'islam avec les valeurs de la République, la laïcité, l'égalité homme-femme ».

Comme en écho à cette mise en garde, trois Franco-Congolais et un Malien ont été interpellés, mardi matin, en région parisienne. Cette opération intervient dans le cadre d'une enquête sur une filière de jihadistes vers le Sahel.

Après s'être recueilli en compagnie de quelques imams et de représentants de la communauté juive devant le mémorial commémorant la déportation de 70 000 juifs d'Ile-de-France entre 1941 et 1944, le ministre a assisté à une soirée donnée pour la naissance du prophète de l'islam, à l'invitation de M. Chalghoumi. Entrecoupé de chants religieux et de discours saluant « le dialogue et la tolérance », ce long dîner a réuni quelque 300 personnes, parmi lesquelles, une vingtaine d'imams (contre une centaine annoncée), quelques rabbins, des représentants de la communauté copte - catholiques et protestants ayant fait le choix de ne pas être présents -, Latifa Ibn Ziaten, la mère d'un soldat tué par Mohamed Merah, l'ancienne ministre Valérie Pécresse, « amie de Chalghoumi », l'ambassadeur d'Israël en France, Marek Halter, soutien indéfectible de l'imam ou encore le théologien Tareq Oubrou, venu apporter sa caution d'intellectuel musulman à la soirée. L'événement était en partie financé par la chaîne de télévision tunisienne Nessma, qui donne régulièrement la parole à M. Chalghoumi dans ses programmes. Ses responsables, attaqués par les salafistes tunisiens ces derniers mois, ont annoncé le lancement de Nessma en France d'ici fin 2013...

Controversé auprès d'une partie des musulmans pour sa proximité avec le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), ses voyages en Israël, son « instrumentalisation » par les politiques français et tunisiens, ou ses prises de positions frontales contre l'islam radical, menacé par les plus extrémistes, M. Chalghoumi, sous protection policière, peaufine depuis quatre ans son image de « musulman modéré », prisé des gouvernements successifs.

« Courageux », « visionnaire », selon les présidents du CRIF et du Consistoire, « pacificateur » selon M. Valls, l'imam a remercié le président de la République pour « l'intervention française au Mali qui a libéré nos frères ». Dans un français toujours heurté, il a plaidé pour que les musulmans soient des « citoyens modèles », respectueux de « l'espace public ». « Il faut barrer la route aux extrémistes de tous bords », a-t-il lancé, heureux d'associer à son combat « contre les fachos » les représentants des Moudjahidins du peuple en France (opposants iraniens en exil), invités au dîner.

La présence « à cette soirée républicaine » de M. Valls et de la conseillère du président de la République sur les questions de laïcité, Constance Rivière, s'inscrit dans une démarche récurrente des pouvoirs publics pour promouvoir des figures « modérées » de l'islam en France, face au manque de représentativité avéré des responsables institutionnels que sont le président du Conseil français du culte musulman et le recteur de la grande mosquée de Paris, absents de Drancy. « L'islam de France doit s'organiser pour représenter l'immense majorité des musulmans et laisser parler les voix les plus modernes », a donc à nouveau souligné M. Valls.

En dépit du symbole de concorde voulu par les organisateurs, on peut toutefois se demander si cette soirée était pour M. Valls le meilleur choix pour être entendu de la communauté musulmane.

Stéphanie Le Bars

Le Monde alarmiste sur l’islam de France ?


http://www.marianne.net/Le-Monde-alarmiste-sur-l-islam-de-France_a226378.html


ERIC CONAN - MARIANNE

Ce sont une demi-douzaine de lignes assassines pour Manuel Valls en chute d'un article et qui en disent trop ou trop peu pour ne pas semer le doute sur les arrières pensées de notre confrère. 


LICHTFELD EREZ/SIPA
LICHTFELD EREZ/SIPA

Ce sont une demi-douzaine de lignes assassines pour Manuel Valls en chute d'un article et qui en disent trop ou trop peu pour ne pas semer le doute sur les arrières pensées de notre confrère.  


Le quotidien rendait compte de la participation du ministre de l'Intérieur à une cérémonie organisée par l'imam de Drancy (Seine Saint-Denis), Hassen Chalghoumi devant le Mémorial commémorant la déportation de juifs de France de 1941 à 1944.  


Cette assemblée que Le Monde qualifie de manière un peu désinvolte d'« hétéroclite »rassemblait pour une soirée de recueillement des représentants de la communauté juive et de la communauté copte ainsi que Tareq Obrou, Marek Halter, Latifa Ibn Ziaten, mère d'un soldat tué par Mohamed Merah et la conseillère pour la laïcité de François Hollande. Suivait un diner auquel participaient une vingtaine d'imams, « contre la centaine annoncée », précise le quotidien, soulignant ainsi le succès très relatif de la réunion. L'article concluait donc ce récit en faisant la leçon au ministre : « En dépit du symbole de concorde voulu par les organisateurs, on peut toutefois se demander si cette soirée était pour M. Valls le meilleur choix pour être entendu de la communauté musulmane ». 


Manuel Valls avait en effet profité de l'occasion pour prononcer un discours important rappelant « qu'il y a parfois des doutes sur la compatibilité absolue de l'islam avec les valeurs de la République, la laïcité, l'égalité homme-femme » et expliquant que « l'islam a toute sa place en France » à condition qu'il « vive en harmonie avec les autres religions et qu'il soit l'héritier de l'islam des Lumières », ajoutant : « nous ne voulons pas que l'argent venu de l'étranger change la nature de l'islam de France comme c'est souvent le cas dans d'autres pays », « l'islam de France doit s'organiser pour représenter l'immense majorité des musulmans et laisser parler les vois les plus modernes ».  


En reprochant de la sorte au Ministre de l'Intérieur le « choix » de cette soirée, Le Mondelaisse entendre que la « communauté musulmane » - comme le quotidien a pris l'habitude de globaliser les musulmans de France - ne serait capable de se reconnaître ni dans cette initiative ni dans la personnalité de l'imam qui l'a organisée ni dans les paroles qu'y a prononcées le ministre. Le bref rappel de la personnalité de l'imam Chalghoumi que se permet le quotidien semble d'ailleurs plus à charge que flatteur. Le Monde précise en effet qu'il est « controversé auprès d'une partie des musulmans pour sa proximité avec le Conseil représentatif des institutions juives de France, ses voyages en Israël » et ses « prises de position frontales contre l'islam radical », ajoutant délicatement que, « sous protection policière », il « peaufine depuis quatre ans son image de  ''musulman modéré'' ».  


Si Le Monde voulait dire qu'en s'associant à un imam modéré connu pour ses « prises de position frontales contre l'islam radical » Manuels Valls ne pouvait pas « être entendu par la communauté musulmane », il ne s'y serait pas pris autrement. Cet apriori sur les musulmans de France n'est guère acceptable et beaucoup ont été accusé d'islamophobie pour moins que çà… 

mercredi 6 février 2013

L’islamophobie explose en France, les violences exacerbées en 2012, Rédigé par Hanan Ben Rhouma | Jeudi 31 Janvier 2013, Saphirnews


« Chaque jour en France, un individu est victime d'islamophobie. » C'est le constat dressé par le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui a rendu public, jeudi 31 janvier, son bilan de l'année 2012. Toutefois, les chiffres du rapport restent, pour l'association, « bien en-deçà de la réalité islamophobe ».



Le CCIF constate une forte progression des actes islamophobes en 2012.
Le CCIF constate une forte progression des actes islamophobes en 2012.
« Chaque jour en France, un individu est victime d'islamophobie. » C'est le constat accablant dressé par le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui a rendu public, jeudi 31 janvier, son bilan de l'année 2012. 

Le CCIF a ainsi recensé 414 actes islamophobes envers des institutions ou individus en 2012, contre 298 en 2011, en progression de 38 %. Elle a aussi répertorié 364 actes visant les individus en 2012, contre 262 en 2011 (+38 %). 

« La tendance observée sur les années précédentes n'est pas inversée : les femmes restent les principales victimes d'actes islamophobes. Elles représentent 87,3 % des cas visant des individus », indique le CCIF.

Les violences contre les musulmans exacerbées

« Après les agressions verbales (menaces, insultes, harcèlement, différentes formes de rejet), le passage à l'acte se libère de manière assez grave. Les agressions ont plus que doublé, avec une progression de 134, 6 % (122 actes en 2012 contre 52 en 2011) », ajoute-t-elle, précisant que ce sont les femmes voilées les plus touchées puisqu'elles comptent pour 76 % des cas d'agression physique ou verbale. 

Ces femmes sont aussi les plus marginalisées, leurs exclusions d'entreprises de services (auto-écoles, salles de sport, cabinets médicaux, restaurants, centres de formation…) s'étant multipliées : « le passage à l'acte islamophobe se fait de manière décomplexée ».

Une islamophobie devenue « culturelle »

L'Etat est une nouvelle fois mis en cause par le CCIF, qui signale 39 % d'actes islamophobes.« Plus perturbant encore, la situation à l'école : plus d'un acte sur deux dans le service public est le fait d'un agent de l'Éducation Nationale », fait savoir l'association, qui observe « une mutation de l'islamophobie qui après avoir été longtemps et majoritairement l'œuvre des services publics, s'étend désormais au monde du travail, dans le secteur privé ». 10,47 % des actes islamophobe au travail ont été recensés en 2012 contre 3,59 % en 2010. 

« Nous sommes passés d'une islamophobie politique à une islamophobie culturelle, relayée médiatiquement et politiquement. Cette évolution est corrélée à un certain nombre de prises de position du HCI contre les libertés individuelles et de débats politiques stigmatisant les musulmans », analyse le CCIF.

Alerte aux attaques contre les mosquées

Les institutions musulmanes sont toujours plus visées : sur les 50 actes recensés, le CCIF en dénombre 40 actes perpétrés contre les mosquées, soit près d'un par semaine. L'invasion du chantier de la mosquée de Poitiers en octobre 2012 par les Identitaires a été la plus médiatisée mais bien d'autres lieux de cultes sont régulièrement ciblées sans réactions des pouvoirs publics. 

La mosquée du Barp, en Gironde, a été dégradée cinq fois depuis juillet 2012, dernièrement en décembre par un cocktail molotov. « La tendance notée en 2011 quant à l'évolution dans le choix des cibles des attaques se confirme en 2012 », poursuit le CCIF, qui s'inquiète de la montée des attaques envers les commerces et les résidences de familles musulmanes.

La réalité islamophobe plus effrayante, pour le CCIF

Le CCIF, qui a 10 ans d'existence, est de plus en plus sollicité pour signaliser les discriminations et les agressions. Cependant, « les chiffres figurant dans notre rapport ne sont que la partie émergée de l'iceberg, bien en-deçà de la réalité islamophobe à laquelle nous sommes confrontés depuis plusieurs années », signale l'association. 

« En effet, certaines victimes préfèrent se taire, se méfient des agents de la force publique, qui refusent parfois de recueillir leur dépôt de plainte, les autorités minimisant trop souvent la charge islamophobe. Ces violences qui s'accentuent d'année en année menacent de plus en plus l'équilibre de notre pays et la cohésion sociale », conclut-elle. 

Le CCIF avait lancé une campagne d'affichage contre l'islamophobie en novembre 2012 pour sensibiliser les Français à lutter contre ce racisme. Il en faudra bien plus pour faire réagir l'ensemble de la société.


mardi 5 février 2013

Pour 47 % des Français, le FN "ne représente pas un danger pour la démocratie"


Selon le baromètre d'image du Front national édition 2013 réalisé par TNS Sofres pour France Info, "Le Monde" et Canal Plus, 47 % des sondés estiment que le FN "ne représente pas un danger pour la démocratie" (8 points de plus qu'en 2012). Un score inédit depuis 1984. Pour 54 % des sympathisants UMP, Marine Le Pen est une représentante d'une "droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles".