Plusieurs églises du Nigeria ont été touchées par des explosions en ce jour de célébrations de Noël. La première explosion a eu lieu près d'une église catholique, non loin de la capitale, alors que la messe prenait fin selon un prêtre. Cet attentant qui a fait 27 morts a été revendiqué par la secte islamiste Boko Haram. Ces derniers jours, le pays est par unevague d'attaques meurtrières dans le nord-est, toutes revendiquées par Boko Haram.
Ce mouvement, qui dit vouloir imposer un Etat islamique, a revendiqué l'attentat suicide d'août 2011 contre le siège des Nations unies à Abuja, qui avait fait 24 morts. Il s'était également attribué la responsabilité d'une vague d'attaques sanglantes le 24 décembre 2010, veille de Noel, qui avaient visé plusieurs églises et, avec les représailles qui avaient suivi, avaient fait des dizaines de morts à Jos.
DEUX AUTRES EXPLOSIONS
Peu après l'explosion près d'Abuja, des habitants ont dit avoir entendu une explosion près d'une église à Jos, ville du centre du Nigeria et épicentre de violences récurrentes. L'explosion aurait eu lieu lors d'une cérémonie de Noël. Un premier bilan fait état d'un mort. On ne possèdait pas plus d'informations dans l'immédiat mais, il y a deux semaines, des tracts menaçant d'attentats des églises et d'autres lieux avaient été découverts dans la ville où se cotoient chrétiens et musulmans.
Une troisième explosion est survenue dans le nord du pays, faisant de nombreux blessés selon les habitants. Il s'agit d'une église de Gadaka, une ville de l'Etat de Yobe où des affrontements ont opposé ces derniers jours les forces de sécurité à des militants de la secte islamiste Boko Haram. Deux explosions ont en outre été signalées dans la ville de Damaturu, dans le nord-est.
"C'est comme si une guerre interne avait été lancée contre le pays. Nous devons vraiment être à la hauteur et faire face", a déclaré le ministre chargé de la police, Caleb Olubolade, qui s'est rendu sur les lieux d'un des attentats.
LE VATICAN CONDAMNE UNE "HAINE AVEUGLE ET ABSURDE"
Le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a aussitôt dénoncé l'attaque revendiquée par Boko Haram : "L'attentat contre l'église au Nigeria, précisément le jour de Noël, est hélas la manifestation encore une fois d'une haine aveugle et absurde qui n'a aucun respect pour la vie humaine", a-t-il déclaré à des journalistes avant que les informations sur un autre attentat contre l'église de Jos soient confirmées. Cet acte, a-t-il ajouté,"cherche à susciter et à alimenter encore plus de haine et de confusion" dans ce pays.
Lors de son voyage au Bénin en novembre, le pape avait insisté sur la tradition tolérante de l'islam en Afrique et sur la coexistence pacifique entre musulmans et chrétiens, parfois au sein des mêmes familles.
Ce pays pétrolier, le plus peuplé d'Afrique, avec 160 millions d'habitants, compte environ autant de musulmans, plus nombreux dans le nord, que de chrétiens, majoritaires dans le sud. Les actions menées par Boko Haram ont évolué, devenant plus sophistiquées et mortelles depuis plusieurs mois. Des observateurs craignent que des membres de la secte aient développé des liens avec la branche maghrébine d'Al-Qaïda.
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