Le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a déclaré, dimanche 10 mars, qu'une "poignée" de"Français ou résidents en France"se trouvaient actuellement au Mali au côté des djihadistes, alors qu'ils sont "plusieurs dizaines" en Syrie."On ne peut pas parler de filière", a déclaré le ministre à la chaîne de télévision BFMTV.
"Mais nous le savons, il y a des réseaux, des groupes, il peut y avoir des filières quand il s'agit d'acheminer des apprentis djihadistes, hier en Afghanistan ou au Pakistan, aujourd'hui ils sont plusieurs dizaines en Syrie, mais aussi pour une poignée d'entre eux en Somalie, au Yémen ou au Sahel. Ça reste évidemment préoccupant", a-t-il ajouté.
L'"ENNEMI INTÉRIEUR"
Revenant sur l'intervention militaire française au Mali, déclenchée le 11 janvier, il a estimé que "s'il n'y avait pas eu cette intervention, c'est le Mali qui serait aujourd'hui un Etat terroriste, aux portes du Maghreb"."Cet ennemi intérieur", les extrémistes qui ont occupé la moitié du Mali jusqu'à récemment,"nous le combattons aussi" en France, a-t-il dit.
"Cette question du terrorisme est incontestablement un des défis, pas seulement pour la France mais pour l'Europe, les pays d'Afrique et du Maghreb. N'oublions jamais que les premières victimes du terrorisme aujourd'hui dans le monde, ce sont d'abord les musulmans", a souligné M. Valls.
Pour lui, il faut "mieux combattre la menace qui est toujours présente (...), évidemment au Mali par exemple, mais aussi un terrorisme qui est né dans notre pays, qui est né dans nos quartiers".
UNE RÉPONSE "PAS UNIQUEMENT POLICIÈRE"
Il y a un an, Mohamed "Merah a tué des soldats français parce qu'ils étaient soldats, il a tué des juifs parce qu'ils était juifs. Il y a un antisémitisme qui est né dans ces quartiers populaires. C'est un processus conduisant de jeunes délinquants, de jeunes trafiquants à un islam radical", a expliqué le ministre, dénonçant un antisémitisme "très vivant", qui"veut se nourrir du conflit au Proche-Orient, qui s'appuie sur une haine à l'égard de la France, de nos valeurs".
"Il y a aujourd'hui une crise d'identité que vivent un certain nombre de ces jeunes, qui peut les conduire au pire", s'est inquiété le ministre. Mais "la réponse ne peut pas être uniquement policière", a-t-il nuancé, "ça doit être une réponse de toute la société".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire