jeudi 19 juin 2014

Il n’y aura pas de militaires algériens le 14 juillet à Paris» Wed, 18 Jun


Depuis une dizaine de jours, des militants du parti extrémiste, le Front national, et des familles de harkis s'organisent en Franceautour d'un collectif pour empêcher ce prétendu défilé de troupes algériennes sur les Champs-Elysées.

Présents ou pas ? Depuis quelques jours, la polémique enfle, notamment en France, à propos de la présence de militaires algériens au défilé du 14 Juillet, jour de la Fête nationale française, qui coïncide cette année avec la célébration du centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Si les autorités françaises ont annoncé, du bout des lèvres, que trois militaires algériens seraient présents à cette cérémonie, les autorités algériennes sont plutôt nuancées.

«Aucune présence algérienne prévue à cette cérémonie», indique une source du ministère de la Défense nationale.

«Il n'y a ni défilé militaire ni présence symbolique», insiste encore notre interlocuteur, qui a requis l'anonymat pour sans doute ne pas court-circuiter un éventuel communiqué du ministère de la Défense.Depuis au moins une dizaine de jours, des militants du parti d'extrême droite, le Front national en l'occurrence, et des familles de harkis s'organisent en France autour d'un collectif «pour empêcher le défilé de troupes algériennes aux Champs-Elysées».

L'agitation de ces nostalgiques de l'Algérie française et autres révisionnistes ne vient pas ex nihilo.

Tout commence par une déclaration du ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian.

«C'est une preuve que nous sommes entrés dans une phase pacifiée avec l'Algérie», indique de son côté le ministère français de la Défense, cité par l'AFP.M.

Le Drian, qui s'est rendu en Algérie le 20 mai, «s'est fait confirmer par les autorités algériennes leur volonté historique d'y participer», dit-on également.

Mais tout comme la partie algérienne, les Français eux-mêmes s'expriment dans l'anonymat.

Seul le ministre français des Anciens combattants, Kader Arif, est allé dans le détail.

Mais l'AFP précise que c'est à travers «son entourage» que le ministre s'exprime.

«173 000 combattants qui habitaient l'Algérie sans distinction de confession sont venus combattre pendant la Guerre 14-18.

23 000 ont été tués, la France reconnaît le sacrifice de leurs pères et de leurs grands-pères», a-t-il argumenté.Par ailleurs, «il ne faut pas mélanger les conflits, il ne s'agit pas de la guerre d'Algérie», ajoute le ministre.

Ce dernier précise également, par le biais de son entourage, que «80 autres pays ayant participé à la Première Guerre mondiale ont également été invités cette année par le président de la République française».Du côté de la société civile algérienne, seul le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, est sorti de sa réserve.

L'ancien ministre des Moudjahidine refuse toute manifestation de militaires algériens à côté de soldats de l'ancienne puissance coloniale.

«Il n'a jamais été question de présence de soldats algériens au défilé de la Fête nationale française.

Le sujet ne doit même pas être abordé tant que le sujet de la criminalisation du colonialisme n'est pas réglé», a indiqué Saïd Abadou au journal arabophone El Khabar.«On pourra imaginer un défilé militaire ensemble lorsque l'ancienne puissance coloniale présentera ses excuses pour les crimes commis en Algérie», a-t-il ajouté.

Une tempête dans un verre d'eau ? En tout cas, cette polémique prouve encore que le sujet de la mémoire reste toujours problématique dans les relations entre les deux pays.

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