"Tous les abattoirs d'Ile-de-France vendent du halal, sans exception. Que du halal",a-t-elle ajouté. Elle a également annoncé sa volonté d'agir en justice au motif d'une"tromperie sur la marchandise" contre des enseignes de la grande distribution.
Cette sortie de Mme Le Pen semble très préparée. Elle l'avait d'abord annoncée lors d'une table ronde samedi après-midi. Mais, pour être sûre que son message arrive bien jusqu'aux médias, elle a également pris soin de le répéter aux représentants de la presse écrite lors d'un rendez-vous qui n'était pas prévu initialement.
Pour Mme Le Pen, lancer le débat autour du halal revêt plusieurs avantages. Alors que les intentions de vote en sa faveur semblent se tasser, ses déclarations ont l'avantage d'attirer la lumière sur elle et de susciter moult réactions. Dimanche 19 février, le gouvernement - par la voix, entre autres, du ministre de l'intérieur Claude Guéant - et les professionnels de l'alimentation et de la viande se sont succédé devant les micros pour corriger ou réfuter les affirmations de Marine Le Pen.
Ensuite, le sujet lui permet de faire coup double vis-à-vis de sa base. Celle-ci réagit généralement au quart de tour sur ce qui a trait de près ou de loin et à l'islam. Mais aussi à la grande distribution, une des cibles favorites de la candidate du FN. Enfin, la candidate du parti d'extrême droite entend montrer que M. Sarkozy, qui veut fairecampagne sur certains thèmes du FN, ne va pas aussi loin qu'elle et qu'il "enfume"les électeurs, selon le terme de Mme Le Pen.
Un pays "trahi, trompé"
Heureux hasard, les affirmations polémiques sur le halal ont permis de faire passerau second plan la controverse née après que Jean-Marie Le Pen eut cité, deux heures auparavant, un poème de Robert Brasillach, écrivain collaborationniste et antisémite.
Bizarrement, lors de son discours de clôture de cette convention, Mme Le Pen n'a qu'effleuré la question du halal. Elle a alors concentré ses attaques sur le chef de l'Etat, qu'elle considère comme son adversaire principal lors du premier tour de la présidentielle. Parfois, en des termes très durs. Comme lorsqu'elle l'a qualifié de"candidat de la France morte".
Mme Le Pen a aussi fait brandir des cartons rouges - nouveau gimmick de communication de la candidate - aux militants présents dans la salle, pour signifierau chef de l'Etat qu'il était plus que temps pour lui de partir. Les sympathisants de la candidate ont ensuite crié "Dehors ! Dehors !", à plusieurs reprises.
Et quand Mme Le Pen a fait le bilan du quinquennat qui s'achève, son propos fut sans appel. "Sarkozy devenu (...) le candidat du peuple, c'est une insulte à l'intelligence de ce même peuple (...), l'ultime marque de mépris d'une présidence ratée", a-t-elle lancé. Une présidence si ratée que la France en sort, selon Mme Le Pen, "volée, trahie, trompée".
Abel Mestre
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