« Chaque jour en France, un individu est victime d'islamophobie. » C'est le constat dressé par le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui a rendu public, jeudi 31 janvier, son bilan de l'année 2012. Toutefois, les chiffres du rapport restent, pour l'association, « bien en-deçà de la réalité islamophobe ».
Le CCIF constate une forte progression des actes islamophobes en 2012.
« Chaque jour en France, un individu est victime d'islamophobie. » C'est le constat accablant dressé par le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui a rendu public, jeudi 31 janvier, son bilan de l'année 2012.
Le CCIF a ainsi recensé 414 actes islamophobes envers des institutions ou individus en 2012, contre 298 en 2011, en progression de 38 %. Elle a aussi répertorié 364 actes visant les individus en 2012, contre 262 en 2011 (+38 %).
« La tendance observée sur les années précédentes n'est pas inversée : les femmes restent les principales victimes d'actes islamophobes. Elles représentent 87,3 % des cas visant des individus », indique le CCIF.
Le CCIF a ainsi recensé 414 actes islamophobes envers des institutions ou individus en 2012, contre 298 en 2011, en progression de 38 %. Elle a aussi répertorié 364 actes visant les individus en 2012, contre 262 en 2011 (+38 %).
« La tendance observée sur les années précédentes n'est pas inversée : les femmes restent les principales victimes d'actes islamophobes. Elles représentent 87,3 % des cas visant des individus », indique le CCIF.
Les violences contre les musulmans exacerbées
« Après les agressions verbales (menaces, insultes, harcèlement, différentes formes de rejet), le passage à l'acte se libère de manière assez grave. Les agressions ont plus que doublé, avec une progression de 134, 6 % (122 actes en 2012 contre 52 en 2011) », ajoute-t-elle, précisant que ce sont les femmes voilées les plus touchées puisqu'elles comptent pour 76 % des cas d'agression physique ou verbale.
Ces femmes sont aussi les plus marginalisées, leurs exclusions d'entreprises de services (auto-écoles, salles de sport, cabinets médicaux, restaurants, centres de formation…) s'étant multipliées : « le passage à l'acte islamophobe se fait de manière décomplexée ».
Ces femmes sont aussi les plus marginalisées, leurs exclusions d'entreprises de services (auto-écoles, salles de sport, cabinets médicaux, restaurants, centres de formation…) s'étant multipliées : « le passage à l'acte islamophobe se fait de manière décomplexée ».
Une islamophobie devenue « culturelle »
L'Etat est une nouvelle fois mis en cause par le CCIF, qui signale 39 % d'actes islamophobes.« Plus perturbant encore, la situation à l'école : plus d'un acte sur deux dans le service public est le fait d'un agent de l'Éducation Nationale », fait savoir l'association, qui observe « une mutation de l'islamophobie qui après avoir été longtemps et majoritairement l'œuvre des services publics, s'étend désormais au monde du travail, dans le secteur privé ». 10,47 % des actes islamophobe au travail ont été recensés en 2012 contre 3,59 % en 2010.
« Nous sommes passés d'une islamophobie politique à une islamophobie culturelle, relayée médiatiquement et politiquement. Cette évolution est corrélée à un certain nombre de prises de position du HCI contre les libertés individuelles et de débats politiques stigmatisant les musulmans », analyse le CCIF.
« Nous sommes passés d'une islamophobie politique à une islamophobie culturelle, relayée médiatiquement et politiquement. Cette évolution est corrélée à un certain nombre de prises de position du HCI contre les libertés individuelles et de débats politiques stigmatisant les musulmans », analyse le CCIF.
Alerte aux attaques contre les mosquées
Les institutions musulmanes sont toujours plus visées : sur les 50 actes recensés, le CCIF en dénombre 40 actes perpétrés contre les mosquées, soit près d'un par semaine. L'invasion du chantier de la mosquée de Poitiers en octobre 2012 par les Identitaires a été la plus médiatisée mais bien d'autres lieux de cultes sont régulièrement ciblées sans réactions des pouvoirs publics.
La mosquée du Barp, en Gironde, a été dégradée cinq fois depuis juillet 2012, dernièrement en décembre par un cocktail molotov. « La tendance notée en 2011 quant à l'évolution dans le choix des cibles des attaques se confirme en 2012 », poursuit le CCIF, qui s'inquiète de la montée des attaques envers les commerces et les résidences de familles musulmanes.
La mosquée du Barp, en Gironde, a été dégradée cinq fois depuis juillet 2012, dernièrement en décembre par un cocktail molotov. « La tendance notée en 2011 quant à l'évolution dans le choix des cibles des attaques se confirme en 2012 », poursuit le CCIF, qui s'inquiète de la montée des attaques envers les commerces et les résidences de familles musulmanes.
La réalité islamophobe plus effrayante, pour le CCIF
Le CCIF, qui a 10 ans d'existence, est de plus en plus sollicité pour signaliser les discriminations et les agressions. Cependant, « les chiffres figurant dans notre rapport ne sont que la partie émergée de l'iceberg, bien en-deçà de la réalité islamophobe à laquelle nous sommes confrontés depuis plusieurs années », signale l'association.
« En effet, certaines victimes préfèrent se taire, se méfient des agents de la force publique, qui refusent parfois de recueillir leur dépôt de plainte, les autorités minimisant trop souvent la charge islamophobe. Ces violences qui s'accentuent d'année en année menacent de plus en plus l'équilibre de notre pays et la cohésion sociale », conclut-elle.
Le CCIF avait lancé une campagne d'affichage contre l'islamophobie en novembre 2012 pour sensibiliser les Français à lutter contre ce racisme. Il en faudra bien plus pour faire réagir l'ensemble de la société.
« En effet, certaines victimes préfèrent se taire, se méfient des agents de la force publique, qui refusent parfois de recueillir leur dépôt de plainte, les autorités minimisant trop souvent la charge islamophobe. Ces violences qui s'accentuent d'année en année menacent de plus en plus l'équilibre de notre pays et la cohésion sociale », conclut-elle.
Le CCIF avait lancé une campagne d'affichage contre l'islamophobie en novembre 2012 pour sensibiliser les Français à lutter contre ce racisme. Il en faudra bien plus pour faire réagir l'ensemble de la société.
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