La Place Beauvau a diligenté mardi 23 juillet une enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour identifier les auteurs de propos publiés sur une page Facebook destinée à la police, après les violences qui ont frappé la ville de Trappes.
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Les commentaires, "au contenu violent et parfois raciste" selon une source proche du dossier, avaient été publiés sur la page Facebook de "Forum police-info", un forum "non officiel" de la police nationale et de la police municipale mais "fréquenté majoritairement par des policiers" selon la charte du forum.
Des"dérapages" de policiers avaient été constatés le 22 juillet par le site Copwatch Nord-Ile-de-France, relayé par Indymedia, et le blog Al Kanz, qui ont passé en revue la page Facebook liée à ce forum (qui a depuis été désactivée et n'est plus accessible) ainsi que celles d'"Alliance police nationale" et des "Amis de police et réalités".
"IL FAUT ÊTRE EXTRÊMEMENT PRUDENT"
Captures d'écran à l'appui, ces deux sites avaient fait état de messages sur ces pages appelant à la violence ("C'est pas le Ramadan ??... Ben alors vous allez ramassez vos dents") ou de nature politique ("J'ai passé la nuit à Trappes hier avec les collègues... Pauvre France, vive le bleu Marine !!") envoyés par des profils Facebook se présentant comme ceux de policiers en activité, et contrevenant, de la sorte, au devoir de réserve de la profession.
"L'enquête devra déterminer s'il s'agit bien de policiers qui ont tenu ces propos, et auquel cas c'est intolérable et des poursuites disciplinaires seront engagées. Mais il faut être extrêmement prudent, savoir dans quel cadre ces propos ont été tenus", explique, mardi, le porte-parole du ministère de l'intérieur.
Pour ce faire, à moins d'aveux des policiers visés par l'enquête de l'IGPN, une identification précise des auteurs des commentaires en question est essentielle. Elle ne peut se faire qu'avec la transmission des données utilisateurs par Facebook, permettant d'assurer que les profils Facebook en question n'ont pas été créés par d'autres personnes pour publier des messages litigieux.
PUBLICATION DE NOMS, PHOTOS ET SERVICES AFFECTATION
"Les policiers doivent être exemplaires, quelles que soient les circonstances. L'exemplarité est essentielle et indispensable si l'on veut rétablir ou raviver le lien de confiance qui doit unir nos forces de sécurité et la population", a par ailleurs déclaré le porte-parole du ministère.
Dans le même temps, le site Copwatch-Nord-Ile-de-France, né d'un"collectif de citoyens souhaitant lutter par la transparence et l'information contre les violences policières", a également publié les noms, photos et parfois services d'affectation de policiers suspectés d'être à l'origine des commentaires concernés (ces renseignements étaient disponibles directement sur les profils Facebook, ou après des recherches en ligne). Face à ces pratiques de Copwatch, la justice a déjà ordonné à plusieurs reprises la fermeture de ce site qui, à chaque fois, a été réactivé.
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