Plusieurs responsables politiques ont réagi, samedi matin, après les heurts qui ont opposé vendredi soir des habitants aux forces de l'ordre aux abords du commissariat de Trappes (Yvelines), dans le quartier des Merisiers.
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"Aucune raison ne justifie ces violences, elles sont inacceptables", a déclaré Manuel Valls le ministre de l'intérieur à la presse lors d'un déplacement à Marseille. "L'ordre public est rétabli, il sera rétabli à Trappes (...) Des effectifs nombreux sont déployés et resteront déployés toute cette fin de semaine." "S'en prendre aux forces de l'ordre, aux institutions, aux biens publics n'a aucun sens, ne règle aucun problème et est inadmissible", a-t-il ajouté.
Pour Benoît Hamon, ministre (PS) délégué à l'économie sociale et solidaire et ancien élu de la 11e circonscription des Yvelines, dont fait partie Trappes, "le devoir de l'Etat est de faire respecter la loi républicaine partout sur le territoire national et d'être intransigeant tant vis-à-vis des violences contre les policiers que vis-à-vis des actes de racisme qui se sont succédé ces dernières semaines". "La condamnation à deux mois d'emprisonnement ferme des deux individus responsables de l'agression islamophobe contre une jeune femme voilée le 14 juillet dernier à Trappes en est l'illustration", écrit-il dans un communiqué.
"Tout cela est le symptôme d'une France qui craque, estime quant à lui, sur son blog, Jean-Christophe Cambadélis, le député PS de Paris.La cohésion française abîmée par le sarkozysme est achevée par la relégation urbaine. Il faut bien sûr en appeler à la République, mais s'interroger sur ce qu'elle a à offrir à ses enfants comme modèle d'intégration, donc d'égalité. Je crains que les discours de fermeté ne soient que des cautères sur une jambe de bois."
"RIEN NE SAURAIT EXCUSER CETTE VIOLENCE, INOUÏE ET INÉDITE"
"La République se doit d''être implacable contre la violence communautariste plutôt que d'être dissimulée", écrit pour sa part Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes dans un communiqué."Cette violence appelle de lourdes sanctions", poursuit-il, affirmant qu'"il faut que tous les républicains réagissent de façon unanime face à ces menaces qui minent notre pacte national". Selon M. Ciotti,"rien ne saurait excuser cette violence, inouïe et inédite, dans l'histoire de notre pays, contre les symboles de la République, à savoir la police nationale". "La loi de la République doit s'appliquer avec la même force et la même sévérité sur tout le territoire de la République", ajoute-t-il.
"Trappes est un territoire de la République, et l'Etat doit y faire respecter la loi. Le gouvernement doit réagir et ne plus faire peuve de laxisme", a réagi sur TwitterChristian Estrosi, député UMP et maire de Nice.
Le gouvernement "doit avoir le courage de faire preuve de sévérité face à des voyous qui ne respectent rien et qui insultent les lois de la République", s'exprime dans un communiqué l'ancien ministre (UMP) de l'intérieur Brice Hortefeux. Et d'ajouter : "Après une semaine catastrophique, aux antipodes du besoin de protection des Francais, je demande, par conséquent, au gouvernement de mettre au plus vite un terme à ce triple mauvais signal : celui de ses errements, de son inertie et de son idéologie."
"On notera qu'une nouvelle fois ces émeutes sont liées à la montée d'un communautarisme délétère exacerbé par une immigration de masse", écrit la présidente du Front national, Marine Le Pen,dans un communiqué. "Ces scènes d'émeutes se multiplient depuis des années, aussi bien sous les gouvernements UMP que PS", poursuit-elle, estimant que "la République française a le bras beaucoup trop mou : du fait du laxisme des différents gouvernements, elle est en train de perdre son bras de fer avec les voyous, les islamistes et les caïds".
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a, lui, dénoncé "la dérisoire tentative d'instrumentalisation" des événénements de Trappes par la droite et l'extrême droite, et appellé "chacun au calme". "Rien ne justifie de s'en prendre aux forces de l'ordre, aux biens des habitants du quartier et aux équipements publics, a-t-il ajouté. La loi et l'ordre public doivent être respectés par tous."
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