Dresde a connu lundi 5 janvier un nouveau record de mobilisation « contre l'islamisation de l'Allemagne et de l'Occident » : près de 18 000 personnes se sont réunies à l'appel d'un mouvement se faisant appeler « les Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident » (Pegida).
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Défiant l'appel de la chancelière Angela Merkel à rejeter ces rassemblements « racistes » qui ont lieu chaque lundi depuis le début d'octobre, les manifestants ont de nouveau scandé « Wir sind das Volk ! »(« Nous sommes le peuple ! »), un slogan naguère entonné par les manifestants contre le régime de la RDA, peu avant la chute du mur de Berlin.
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Mais cette mobilisation record s'est cette fois heurtée à de nombreux contre-rassemblements dans plusieurs villes du pays.
RAPPORT DE FORCE INVERSÉ
A Dresde, quelque 3 000 contre-manifestants s'étaient rassemblés notamment à l'initiative d'un collectif d'associations baptisé « Dresde pour tous ». « Venez, on va parler ! Attaquons-nous vraiment aux problèmes ! », scandaient-ils. Dans le reste du pays, le rapport de force entre partisans et détracteurs de Pegida était même inversé.
Ainsi à Rostock, autre ville d'ex-RDA, ce sont les opposants au mouvement qui se sont fait entendre, scandant en particulier « Willkommen im Abendland ! » (« Bienvenue en Occident ! »).
A Cologne (dans l'Ouest), « quelques milliers » d'individus ont fait face à« quelques centaines » de personnes dénonçant l'« islamisation ». Les ponts sur le Rhin, l'hôtel de ville et l'emblématique cathédrale avaient été éteints en signe de protestation contre Pegida. L'Eglise catholique a expliqué qu'elle militait contre les discriminations, pour la liberté religieuse et ne voulait pas « offrir un beau décor » à ce mouvement. « Critiquer l'islam, oui, mais la haine de l'étranger, c'est inhumain », pouvait-on lire sur une banderole des contre-manifestants.
« EUROPÉENS CONTRE LA CRÉTINISATION DE L'OCCIDENT »
A Berlin, environ 300 militants anti-« islamisation » s'étaient réunis aux abords de l'hôtel de ville tandis que quelque 5 000 contre-manifestants, selon l'agence de presse allemande DPA, se sont dirigés vers la porte de Brandebourg, parmi lesquels le ministre fédéral de la justice, Heiko Maas. Il avait récemment qualifié les manifestations de Pegida de « honte pour l'Allemagne ». L'éclairage du bâtiment symbole de la capitale allemande avait, lui aussi, été coupé.
Dans les villes de Munster (Nord-Ouest, 10 000 personnes), Stuttgart (Sud, 8 000) ou encore Hambourg (Nord, 4 000), les anti-Pegida s'étaient également mobilisés. Dans cette dernière ville, la manifestation avait été organisée par un collectif baptisé « Européens tolérants contre la crétinisation de l'Occident » (Tegida).
Le mouvement Pegida affirme refuser « l'islamisation » de la société allemande, s'opposer aux djihadistes ou aux étrangers qui refuseraient de s'intégrer. Ses cibles : l'islam, les étrangers, les médias (« tous des menteurs »), les élites politiques, le multiculturalisme, etc., qui dilueraient la culture chrétienne allemande.
Dans son allocution du Nouvel An, Angela Merkel a appelé ses compatriotes à ne pas participer à ses manifestations, estimant qu'elles étaient organisées par des gens au « cœur » rempli de « préjugés » et de« haine ».
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