Un porte-parole de l'UMP évoque une « maladresse de jeunesse » qui « ne doit pas masquer la règle de base : pas d'alliance avec le Front national ».
La publication de photos montrant des jeunes UMP et FN fêtant le passage de 2014 à 2015 ensemble a obligé, samedi 3 janvier, les cadres de leurs partis à s'exprimer pour dégonfler la polémique.
Vendredi, l'hebdomadaire Marianne, a révélé ce réveillon sur son site, relayant des clichés d'abord postés sur Facebook et Twitter par des participants à la soirée. On y voit notamment Pierre Gentillet, le président des jeunes de la Droite populaire, un courant de l'UMP, en compagnie d'une militante du Front national jeunesse, chez qui se déroulait le réveillon. Cette dernière a également publié une photo d'elle en compagnie du vice-président du FN, Florian Philippot, qui s'est brièvement rendu à la soirée.
« JE N'AI PAS EU L'IMPRESSION DE DISCUTER AVEC DES NÉO-NAZIS »
Stéphane Tiki, le président des Jeunes UMP a assuré samedi que les membres de sa formation présents au réveillon allaient être bientôt reçus « pour savoir le pourquoi du comment decette fameuse soirée ». « S'agissait-il bien d'une soirée privée? Comment expliquer la présence de M. Philippot? Cette soirée avait-elle une connotation politique? Voilà ce qu'on va leur demander », a-t-il ajouté, en rappelant une « règle très claire »: « pas d'alliance entre l'UMP et le FN ».
« C'était une très bonne soirée », a raconté à l'Agence France-presse M. Gentillet qui était accompagné à ce réveillon par deux autres conseillers nationaux UMP, Maxime Duvauchelle et Alexandre Moustafa. « Je n'ai pas eu l'impression de discuter avec des néo-nazis. Il y avait des gens du Front, des UMP, une militante féministe de gauche et des gens pas politisés... C'est un non-événement », a-t-il continué.
Sébastien Huygue, un porte-parole de l'UMP, parle lui, « à ce stade », d'une « maladresse de jeunesse » :
« Elle ne doit pas masquer la règle de base qui a été de tout temps celle de l'UMP: pas d'alliance avec le Front national. Comme l'a rappelé récemment Nicolas Sarkozy devant les cadres de l'UMP, toute personne qui ferait un accord avec le FN a vocation à quitter le parti ».
Au-delà de « l'étalage abusif » de cette soirée sur les réseaux sociaux, certains à l'UMP, comme Jérémy Visconti, délégué national des Jeunes du parti , goûtaient peu un tweet publié le 1er janvier par M. Gentillet: « La République a tremblé hier soir. » « Soit c'est de l'humour et je n'arrive pas à comprendre ce genre d'humour. Soit c'est de la provocation et il faut s'expliquer! », a déclaré M. Visconti.
Interrogé sur son tweet - retiré de son compte depuis -, M. Gentillet a assuré que « c'est un délire entre étudiants politisés et rien d'autre ».
« LA FÊTE, TOUT SIMPLEMENT »
Mais le le chef de file du courant Droite populaire, l'ancien ministre Thierry Mariani, a lui déploré dans un tweet cette polémique: « Et même qu'il y avait aussi des jeunes de gauche!!!! Bref NON ÉVÉNEMENT POLITIQUE. La fête tout simplement... et sans brûler de voitures! ».
« Ceux qui s'indignent de cette soirée ont une vie bien triste ! Et ça en dit long du niveau d'abrutissement et de sectarisme... », a réagi à son tour M. Philippot.
Dans un communiqué, le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a pour sa part demandé à M. Sarkozy, président de l'UMP, ainsi qu'à Alain Juppé, candidat à la primaire du parti pour la présidentielle de 2017 , de « condamner le réveillon des jeunes UMP/FN »:
« Cette fraternité d'un soir de fête, où le vice-président du FN est venu saluer quelques-uns de ses amis, annonce une proximité qui mérite une clarification immédiate »
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