Interdite par arrêté préfectoral, la manifestation des identitaires lyonnais, prévue samedi 14 mai dans le centre de Lyon, va quand même avoir lieu, mais sous une autre forme. Vendredi 6 mai, le tribunal administratif de Lyon avait rejeté le recours déposé par les identitaires contre la décision de la préfecture prise le 4 mai.
Ainsi, la "marche des cochons""contre le halal" et "l'islamisation de la France" devient un rassemblement statique pour "la liberté de pouvoir s'exprimer et manifester", place Saint-Jean, dans le vieux Lyon, annoncent les organisateurs. Ils attendent plus de 600 personnes dont des groupes venus d'Alsace, de Bretagne et de la Côte d'Azur.
LE PRÉFET "INQUIET"
Lors d'une conférence de presse, lundi, le candidat du Bloc identitaire à l'élection présidentielle de 2012, Arnaud Gouillon, et le président du mouvement, Fabrice Robert, ont dénoncé le "musellement" dont ils feraient l'objet. "On interdit aux Français et aux Européens de défendre leur identité", a accusé M. Robert, tandis que M. Gouillon s'est présenté comme un défenseur du "droit de critiquer les politiques, les religions et même l'islam".
Mais pour le préfet de la région Rhône-Alpes, Jean-François Carenco, "la marche des cochons est à caractère islamophobe. C'est une atteinte délibérée au principe de laïcité". Après avoir signé, le 4 mai, un arrêté portant interdiction de manifestation, M. Carenco s'est dit "inquiet" de la "mise à mal du consensus républicain" qu'aurait entraîné le défilé dans les rues de Lyon. D'autant plus que sur le parcours, le cortège devait croiser la manifestation organisée, en réaction, par le Collectif de vigilance 69 contre l'extrême droite.
AFFRONTEMENTS SÉVÈRES CES DERNIERS MOIS
Au-delà de l'indignation et de l'inquiétude qu'a provoqué l'annonce de la "marche des cochons", c'est aussi la recrudescence inquiétante du nombre d'agressions néo-fascistes depuis plus d'un an à Lyon qui est dénoncé. Plusieurs affrontements sévères ont eu lieu ces derniers mois, dont certains suivis de condamnations. Recrudescence qui se double d'une implantation de la nébuleuse d'extrême droite. Pour autant, le représentant de l'Etat n'envisage pas de réclamer la fermeture des locaux du groupe Lyon dissident à Gerland, connu pour ses affinités avec les mouvements néo-nazis. Ni celle du local des identitaires lyonnais de Rebeyne, dans le vieux Lyon.
C'est dans celui-ci, typique du quartier Saint-Jean et baptisé "La Traboule", qu'a eu lieu la conférence de presse, lundi : poutres apparentes, bar où l'on sert "uniquement des boissons régionales", drapeaux frappés du lion, coins bibliothèque et dédié à la boxe. "On donne des cours à ceux qui veulent se défendre contre la racaille, dans la rue ou dans les transports en commun",explique un des membres du groupe, Damien Rieu.
Les identitaires ont déposé leur nouvelle demande de rassemblement lundi 9 mai en préfecture. Encore faut-il qu'elle leur soit accordée. Selon le préfet, les forces de l'ordre devraient être plus conséquentes que si la "marche des cochons" avait été autorisée.
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