L'entreprise de chiffrage du coût de l'immigration dans laquelle s'est lancée Marine Le Pen, jeudi 12 janvier, est difficile à évaluer en soi. Depuis longtemps, les chercheurs du monde entier se penchent sur cette question mais, contrairement à ce que suggère la lecture de programme de la présidente du FN, aucun n'a réussi à trancher le débat du rapport"coût-bénéfice" des migrations.
En retenant le chiffre de 40 milliards d'euros d'économies potentielles en cas de réduction drastique des flux migratoires, Mme Le Pen se situe dans la fourchette la plus haute des évaluations sur le sujet. Tous les économistes sérieux qui ont travaillé la problématique sont plutôt arrivés à la conclusion que l'immigration avait soit un impact"légèrement positif" sur le budget des Etats, soit "légèrement négatif".
L'impact que peuvent avoir les immigrés sur certaines dépenses sociales comme les allocations chômage les études montrent qu'ils sont plus exposés à l'inactivité que les natifs est généralement compensé par leur plus faible poids sur le système des retraites, par exemple. Leur espérance de vie est souvent plus faible et leurs carrières plus précaires.
IMPACT POSITIF DE L'IMMIGRATION
Sur le fond, beaucoup de mesures d'économies proposées par Mme Le Pen sont par ailleurs impossibles à mettre en oeuvre pour des raisons juridiques et constitutionnelles, en l'état.
C'est le cas, par exemple, de"l'expulsion systématique de tout clandestin" (5,5 milliards d'économies supposées) ou la"suppression du regroupement familial" (2,5 milliards), régies par les conventions internationales sur les droits de l'homme.
De même, des dispositions proposées par le FN pourraient exposer la France à des mesures de rétorsion diplomatiques et économiques. C'est le cas de la"remise en cause des accords de Schengen" ou la "suppression des aides au développement" aux pays qui ne "coopèrent pas en matière d'immigration".
De façon plus générale, le chiffrage de Mme Le Pen ne prend pas en compte l'impact positif de l'immigration, décrit par les économistes, sur le "taux de croissance potentielle". Celui-ci se définit comme le produit de la variation de la population active par les gains de productivité.
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