Richard Millet a remis jeudi 13 septembresa démission au PDG de Gallimard sa démission du comité de lecture de la maison d'édition. . L'écrivain a provoqué un scandale en rédigeant L'Eloge littéraire d'Anders Breivik, un essai qui rend hommage au terroriste norvégien responsable de la tuerie d'Utoya. Richard Millet "n'est pas licencié"pour autant, et continuera de s'occuper au sein de la maison des auteurs dont il a la charge, mais il devra "prendre du champ" et ne siègera plus au comité de lecture, précise-t-on chez Gallimard.
L'information, révélée par le site Bibliobs, constitue une "décision symbolique forte, qui ne signifie pas nécessairement qu'il abandonne son travail d'éditeur, mais qui l'exclut désormais du cercle restreint dont les membres décident de ce qui peut ou non être publié par la maison", explique le site d'informations littéraires.
"RESPECT D'UNE IDÉOLOGIE CONFRATERNELLE"
Le PDG de Gallimard, Antoine Gallimard, s'était déjà dit fin août"choqué" par l'essai de dix-huit pages de l'écrivain, paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, dans lequel Richard Millet part d'une version magnifiée de la figure du tueur norvégien pour fustiger la décadence de l'Europe, le multiculturalisme et l'effondrement de la littérature.
Lundi, Antoine Gallimard a envoyé à Richard Millet un courrier dans lequel il lui explique qu'"appartenir à la maison implique une forme de solidarité, et qu'en tant que membre du comité de lecture, il représente la maison". "Je ne saurais approuver aucune de vos thèses politiques. Cette position ne m'est pas personnelle, c'est celle de la maison depuis toujours", écrit M. Gallimard dans ce courrier. "Autant je ne suis pas prêt à me laisser dicter ma conduite par des pressions médiatiques ou par des réactions individuelles, légitimes ou non, autant je suis en droit de demander de vous le respect d'une idéologie confraternelle", ajoute-t-il. Antoine Gallimard laissait dans cette lettre à Richard Millet le soin de trouver une formule qui respecte sa "liberté d'écrivain" et ses propres"responsabilités de chef d'entreprise".
Le pamphlet a suscité de vives réactions dans le monde littéraire mais aussi sur la scène politique. L'écrivaine Annie Ernaux a ainsi publié dans Le Monde daté du 11 septembre une tribune pour condamner le texte, auquel se sont associés cent dix-huit écrivains, ainsi que l'historien Pierre Nora. Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, s'est pour sa part dit "très choqué".
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