Les déclarations de la présidente du Front national sur la torture ont suscité des réactions indignées au sein de la classe politique.
Marine le Pen sur la torture : « Il est utile de faire parler la personne »
Durée : 00:37
Images : Reuters / BFMTV
Les propos de la présidente du Front national sur la tortureont suscité de vives réactions, mercredi 10 décembre. Interrogée par BFM-TV et RMC sur le rapport américaindétaillant les sévices infligés par la CIA à des personnes suspectées de terrorisme, Marine Le Pen a notamment déclaré :
« Moi, je ne condamne pas (…) Sur ces sujets-là, il est assez facile de venir sur un plateau de télévision pour dire : "Ouh la la ! C'est mal". »
Peu après son interview, Marine Le Pen a récusé avoir défendu le recours à la torture, dénonçant une « interprétation malveillante » de ses déclarations. Mais, malgré ce démenti, les réponses se sont multipliées au sein de la classe politique.
POUR APPROFONDIR
Lire l'analyse : Les propos de Marine Le Pen sur la torture, dans la lignée de son père« UN RETOUR SUR LES FONDEMENTS DE LA RÉPUBLIQUE »
Dans l'après-midi, le député radical de gauche Alain Tourret a qualifié ces propos de« scandale absolu » et a demandé à la ministre de la justice d'engager des poursuites à l'encontre. « C'est un retour sur les fondements mêmes de la République », a lancé M. Tourret, avocat de profession.
« C'est la première fois depuis la guerre d'Algériequ'un responsable politique s'exprime ainsi. »
Le Parti socialiste a vu de la« désinvolture » et de la« légèreté » dans les déclarations de Marine Le Pen. Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, a estimé que cette dernière avait« réagi avec ce qu'elle est. La gégène est dans les gènes des Le Pen. Pour elle, c'est très très normal ». Avant d'ajouter : « Quand on est dans un parti qui fonctionne sur la préférence familiale, il y a une politique qui se fait de façon génétique. »
COLLARD DÉFEND LA TORTURE COMME « RECOURS ULTIME » POUR « SAUVER DES VIES »
Malgré le démenti de la présidente du FN, le député frontiste Gilbert Collard interrogé sur i-Télé a cautionné ce type de sévices dans certaines situations.
« C'est vrai que la torture doit être le recours ultime quand il faut sauver des vies, la torture pour la torture, c'est ignoble, mais cette espèce de lâcheté qui consiste à dire : "Tant pis que les innocents meurent pourvu que j'ai les mains propres…" », a lancé l'avocat.
« Si pour sauver vingt, ou dix, ou deux ou une vie, je dois malmener un tortionnaire, je le fais, je le fais avec dégoût, mais ces choix sont absolument courageux », a-t-il soutenu :
« On ne peut pas être pour la torture. La seule chose qu'on peut dire, c'est qu'à un moment, on a un problème de choix : on laisse mourir des innocents, ou on fait tout ce qu'on peut pour savoir où est la bombe. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire