Le "banlieue tour" de François Hollande a pris fin, samedi 7 avril, avec le meeting d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, département le plus jeune de France. Il en a profité pour lancer un vibrant appel à la jeunesse à ne pas "pas laisser d'autres décider à sa place" et à "faire entendre sa propre voix" les 22 avril et 6 mai.
"La Seine-Saint-Denis est le département le plus jeune de France, soyez-en fiers, ayez de grands rêves, de grands ambitions, poussez les murs, repoussez les limites, dépassez les barrières et aucune frontières ne sera opposée à votre propre réussite !", a lancé le candidat socialiste à l'Elysée sous les acclamations de quelque 2 000 personnes. Un public enthousiaste plutôt jeune et métissé mais qui ne remplissait pas totalement le gymnase du meeting.
"Dans quelques semaines, vous allez avoir une occasion de faire entendre votre propre voix, ne sous-estimez pas la force de votre décision (...) Ne laissez pas d'autres décider à votre place, venez voter", a-t-il affirmé reprenant le message anti-abstention martelé pendant son marathon de deux jours dans les banlieues.
"La voix d'un jeune dans un quartier est équivalente à la voix d'un patron du CAC 40, et si certains sont plus riches que vous, vous, vous êtes plus nombreux qu'eux", a-t-il dit. "Faites peur à ceux qui vous utilisent, à ceux qui font des quartiers une menace. Vous n'êtes pas une menace, vous êtes une chance pour la France".
UN PERMIS DE CONDUIRE POUR CHAQUE SERVICE CIVIQUE
Déclinant ses propositions pour la jeunesse (logement, emploi éducation), il a décliné une nouvelle idée : un "forfait" pour que"chaque jeune en service civique"puisse passer son permis de conduire, en réaffirmant un objectif de 100 000 jeunes s'engageant dans cette démarche."J'encouragerai le service civique. Tous ceux qui voudront participer à une belle cause pourront le faire, pour rendre service aux autres, pour animer des actions humanitaires, pour porter secours aux plus défavorisés, pour faire de l'accompagnement scolaire", a-t-il encore dit.
Le candidat socialiste a aussi réitéré sa promesse d'"un grand ministre de l'Education, de la jeunesse, de l'avenir". Dénonçant"ce miroir déformant" qu'est "la discrimination", il a lancé sous les vivats : "Quand je vous vois, quand je vous regarde, je ne devine pas votre religion à votre visage". "Je ne laisserai pas humilier les enfants de France", a-t-il promis, s'engageant à combattre "les contrôles au faciès qui sont inacceptables" mais aussi à "lutter sans relâche contre l'homophobie". Mais "je vous appelerai aussi à respecter la République et son ordre", a dit M. Hollande. "La seule loi que vous devez accepter, c'est la loi de la République, pas la loi des maffieux et des bandes", a-t-il prévenu.
"Moi, dans la République, je refuse qu'il y ait du ghetto pour les riches, du ghetto pour les pauvres, je veux de la mixité", a lancé le député de Corrèze, faisant valoir que "Neuilly-sur-Seine n'est pas Neuilly-sur-Marne". Dans les banlieues, "nous réinstallerons de l'humain à côté du bâti" pour "vous permettre de vivre dignement", a-t-il promis, de même que "le prix des transports sera modulé en fonction du revenu et pas seulement de la distance".
Mais François Hollande n'a pas oublié d'avoir quelques mots pour ses rivaux. A Nicolas Sarkozy, il a exigé qu'il lui remette au plus vite sa "lettre de licenciement", proposition aussitôt saluée par des"A bas Sarkozy !" ou "Sarkozy à la porte !".
Le candidat socialiste a également insisté sur la nécessité d'"agir et pas seulement parler" : un message clairement adressé aux mélenchonistes, avant d'appeler à la "levée en masse". Comme mercredi, en parlant du "4 août", il ne veut pas laisser à Jean-Luc Mélenchon la Révolution française.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire