Du PS au MoDem, en passant par le FN, la médiatisation de la nouvelle vague d'arrestations d'islamistes radicaux, qui a eu lieu mercredi 4 avril au matin, a suscité des critiques sur le terrain politique.
Dix islamistes radicaux présumés ont été interpellés dans plusieurs villes de France lors d'une nouvelle opération policière, moins de trois semaines après l'affaire Mohamed Merah.
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Cette opération intervient quelques jours après celle visant des membres du groupuscule salafiste Forsane Alizza, vendredi. Treize d'entre-eux ont été présentés à des juges d'instruction mardi soir en vue de leur mise en examen pour détention d'armes et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
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Interrogé sur i-Télé, le candidat centriste à l'Elysée, François Bayrou, a dit son opposition à toute "forme publicitaire et mise en scène" d'arrestations opérées devant "les caméras". "Que l'Etat assume sa responsabilité en mettant sous contrôle ou en interdisant des rassemblements ou bandes qui seraient soupçonnées, c'est bien. Que ça se fasse devant les journalistes convoqués, les caméras, je trouve ça plus étonnant", a relevé M. Bayrou.
Soutien du candidat MoDem, l'ancien ministre Philippe Douste-Blazy a pour sa part noté sur RMC et BFM-TV qu'il trouvait "bizarres"les multiples arrestations à l'approche du premier tour.
Le candidat PS, François Hollande, principal rival du président candidat, s'est montré plus prudent. "Je ne mets pas du tout en cause ce qui se fait. Ce que je dis simplement, c'est que nous aurions dû, pu peut-être, faire davantage avant", a-t-il affirmé sur RTL.
"S'il y a des soupçons, s'il y a des risques, ils doivent être conjurés. Ce qui peut surprendre c'est pourquoi le faire après un acte terroriste qui a, c'est vrai, profondément affecté les esprits", a-t-il dit. Alors qu'on lui demandait s'il voyait "un lien" entre ces arrestations et l'élection présidentielle, M. Hollande a répondu : "Je n'ai pas dit ça, je dis qu'il convient d'agir toujours en prévention."
"Moi je suis pour la fermeté, pas pour le spectacle et je suis toujours choquée de voir que les télévisions sont là", a dit de son côté la première secrétaire du PS, Martine Aubry, sur France Info. Et de poursuivre : "Laissons la justice faire son travail, c'est tout ce que j'ai à dire."
"Jusqu'au dernier jour, le mandat sarkozyste aura été le quinquennat de la gesticulation électoraliste. Les arrestations ultra-médiatisées d'islamistes quelques semaines à peine avant le premier tour le rappellent aux Français", a estimé dans un communiqué le directeur stratégique de la campagne deMarine Le Pen, Florian Philippot.
"Nos compatriotes n'ont pas oublié que la même agitation a caractérisé l'ensemble du mandat Sarkozy, par exemple au sujet des Roms à l'été 2010, sans que rien en réalité ne change, au contraire. Les camps de Roms sont toujours là, les bidonvilles se multiplient aux abords des grandes villes, et la libre circulation totale au sein de l'Union européenne n'a en aucune façon été remise en cause", a ajouté M. Philippot. Selon lui, "les électeurs ne s'y tromperont pas le 22 avril : ils sauront sanctionner les comportements électoralistes qui cachent une coupable inaction".
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