L'imam tunisien Mohammed Hammami, accusé d'appel au"djihad violent" et à la violence contre les femmes, ainsi que d'antisémitisme, a été expulsé de France mercredi 31 octobre, a annoncé le ministère de l'intérieur. La demande d'expulsion avait été faite par l'ancien ministre de l'intérieur Claude Guéant, dès le début de l'année 2012, puis finalement repoussée après l'élection présidentielle.
"Nous avons décidé d'être intransigeants à l'égard de tous ceux qui profèrent des discours de haine à l'égard de la République et de nos valeurs et de procéder à l'expulsion de responsables, de militants religieux qui prônent un islam radical", a déclaré M. Valls à la presse. "Il ne peut pas y avoir de place dans la République, dans notre pays pour ces discours qui salissent l'islam de France, deuxième religion de notre pays qui a toute sa place dans notre pays", a-t-il insisté.
"PROVOCATIONS DÉLIBÉRÉES, RÉPÉTÉES ET INACCEPTABLES"
L'imam Hammami, 77 ans, installé en France depuis plusieurs décennies, était le responsable religieux de la mosquée Omar, située dans le 11e arrondissement de Paris, où selon des témoins il officiait ce vendredi pour l'aïd el-khebir. Il était une figure connue de l'association Foi et pratique, liée au mouvement piétiste missionnaire du Tabligh.
Il a été arrêté devant son domicile, à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne) par la police aux frontières (PAF), puis expulsé par avion pour Tunis, a-t-on appris au ministère de l'intérieur. "En application d'un arrêté du 8 octobre 2012, précise le ministère dans son communiqué, l'imam Mohamed Hammami a été éloigné vers la Tunisie, pays dont il est ressortissant", à la suite de"provocations, délibérées, répétées et inacceptables à la discrimination et à la violence".
"UNE SITUATION PARTICULIÈREMENT TENDUE"
Selon M. Valls, les propos de l'imam, "marqués par l'antisémitisme, l'appel au djihad et un discours dégradant à l'égard de la femme (...) étaient inacceptables". Il a précisé que l'imam "a[vait] déjà fait l'objet de mesures de surveillance, voire de mesures d'expulsion". Il "était connu et ma responsabilité et celle du gouvernement, c'est d'agir".
M. Valls a évoqué Mohammed Merah et le coup de filet contre une cellule islamiste soupçonnée d'une attaque antisémite à Sarcelles,"particulièrement dangereuse". "Je vous rappelle que sans doute dans un certain nombre de nos quartiers, plusieurs dizaines d'individus qui sont dans ce processus de radicalisation, parfois à travers un passage en prison ou à travers Internet ou par la fréquentation de mosquées ou de centres religieux qui ne respectent pas nos valeurs, peuvent succomber au radicalisme et demain agir sur notre sol", a-t-il insisté. "Tout ça amène une situation particulièrement tendue qui nécessite une réponse très claire, très nette, de la République et de l'Etat", a déclaré le ministre de l'intérieur.
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