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jeudi 28 mars 2013

Faut-il étendre la laïcité au secteur privé ? 28.03.13 | 18:50 | Le Monde.fr

La directrice de la crèche Baby Loup à Chanteloup-les-Vignes, Natalia Baleato, le 13 décembre 2010. AFP/JACQUES DEMARTHON

Le mardi 19 mars, la Cour de cassation rendait un arrêt annulant le licenciement d'une employée de la crèche Baby Loup à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), qui refusait d'ôter son voile islamique au travail.

Cette décision a fait réapparaître les fractures entre partisans d'une laïcité "stricte" et ceux d'une laïcité "ouverte", alors qu'un sondage BVA montre qu'une majorité de Français souhaitent l'extension de l'interdiction des signes religieux dans les lieux en contact avec des enfants. Doit-on distinguer secteur public et secteur privé ? Faut-il légiférer ? La peur que suscite, à droite comme à gauche, une supposée islamisation est-elle véritablement justifiée ?

Les entreprises du secteur privé ne sont pas soumises aux mêmes règles que celle du public, nous explique Sophie Gherardi, Fondatrice du Centre d'étude du fait religieux contemporain :Interdire le voile au travail ?

L'affaire Baby Loup révèle un vide législatif. Le débat doit être lucidement ouvert et le législateur doit être prêt à prendre ses responsabilités, affirme François Fillon : La laïcité doit s'étendre à l'entreprise privée

Pour la philosophe Elisabeth Badiner, une loi devient nécessaire pour protéger les enfants des pressions religieuses : "Banaliser l'image de la femme voilée, c'est l'ériger en norme"

Le devoir de neutralité invoqué par les tenants d'une laïcité d'exclusion est la négation de toute forme de diversité, estime un collectif d'intellectuels. C'est une censure pure et simple de l'expression d'un choix, en l'occurrence religieux : "Ne stigmatisons pas les musulmans !"

Pour le philosophe Abdennour Bidar, il convient de combler une vide juridique et de trouver la manière d'associer tout le monde, tous les espaces sociaux, secteur privé et service public, à cette responsabilité laïque : "Gare à ne pas couper la France en deux"

Dans l'affaire dite Baby Loup, ni l'islam ni la laïcité ne sont en question mais une mythologie dévastatrice à l'oeuvre depuis 2003 qui nourrit le populisme, estime le politologue Raphaël Liogier : "L'islamisation est un mythe"

Selon Jean-Marie Woehrling, coauteur d'un Traité de droit français des religions, bien que difficilement généralisable, l'extension du principe de neutralité à certaines activités particulières est "certainement concevable"Peut-on étendre le principe de neutralité religieuse à l'entreprise ?

lundi 25 mars 2013

Cameron annonce des restrictions aux droits sociaux des immigrés 25.03.13 | 20:19 | Le Monde.fr avec AFP

Le premier ministre britannique David Cameron, le 25 mars à Ipswich. AP/CHRIS RADBURN

Le premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé lundi 25 mars la mise en place de restrictions aux droits des immigrés en matière d'aide au logement, d'indemnités chômage et d'accès au système de santé, dans une nouvelle illustration du durcissement de la politique gouvernementale.

Le responsable conservateur a estimé que le système d'allocations sociales du Royaume-Uni était trop laxiste et souhaité que "l'accès aux services publics clés soit quelque chose que les immigrants gagnent, et non un droit automatique""Nous voulons des gens qui s'intéressent à ce qu'ils peuvent offrir à la Grande-Bretagne", a-t-il dit lors d'un discours à l'université d'Ipswich (est de l'Angleterre).

VERSEMENT DES AIDES SUSPENDU SANS PERSPECTIVE D'EMPLOI

L'immigration est revenue récemment en force dans le débat politique au Royaume-Uni, avec en toile de fond la montée en puissance du parti anti-européen UK Independence Party (UKIP). La levée des restrictions à l'accès du marché du travail européen pour les Roumains et les Bulgares en 2014 alimente en particulier des inquiétudes sur un afflux de ces ressortissants d'Europe de l'Est dans le pays.

Selon les plans du gouvernement, le versement de l'aide perçue par un immigré au chômage s'arrêtera au bout de six mois s'il n'a aucune perspective d'emploi, notamment en raison d'un niveau d'anglais insuffisant. Dans le système actuel, les immigrants venus de l'espace économique européen (EEE), les pays de l'UE plus l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège, peuvent toucher pendant leur période de chômage une indemnité de 71 livres par semaine (environ 85 euros).

David Cameron s'en est aussi pris aux "touristes de la santé" abusant du National Health service (NHS), le système public de santé."Soyons clair : nous avons un service national gratuit de santé, ce n'est pas un service international", a-t-il déclaré. Le premier ministre a exprimé sa volonté de récupérer auprès des pays membres de l'EEE l'argent dépensé pour soigner leurs ressortissants au Royaume-Uni, ce qui représente selon Downing Street une somme de 10 à 20 millions de livres par an.

LES TRAVAILLISTES DURCISSENT AUSSI LEUR POSITION

Pour les pays extérieurs à l'EEE, le gouvernement envisage de rendre payants les soins dispensés et de requérir de la part du patient une assurance santé privée. Enfin concernant l'allocation logement, le premier ministre a souhaité qu'elle soit désormais réservée aux immigrés ayant vécu au moins deux ans dans le pays. L'opposition travailliste a relevé que les agences pour l'emploi au Royaume-Uni avaient déjà comme recommandations de retirer l'allocation chômage aux immigrants venus de l'EEE au bout de six mois s'ils ne recherchaient pas un emploi de façon effective.

Mais le Labour a lui-même durci sa position sur l'immigration, de même que les libéraux-démocrates. Leur chef de file, le vice-premier ministre Nick Clegg, s'est prononcé vendredi pour un système de dépôt de garantie destiné à éviter que les étrangers séjournant temporairement dans le pays ne s'y installent. Jonathan Portes, directeur du centre d'études National Institute of Economic and Social Research, a, quant à lui, souligné sur la BBC que les recherches montraient que les immigrés européens payaient "bien plus que ce qu'ils coûtaient" au Royaume-Uni.

samedi 23 mars 2013

Baby loup articles Le Figaro


 

 Baby Loup : «mise en cause de la laïcité», selon Valls

Mots clés : Manuel VallsBaby LoupÉric Ciotti

Par lefigaro.frPublié le 19/03/2013 à 20:56 Réactions (148)


Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, ce mois-ci à l'Elysée. Crédits photo : BERTRAND LANGLOIS/AFP

VIDÉO - La plus haute juridiction judiciaire française, la Cour de cassation, a annulé mardi le licenciement en 2008 d'une employée voilée d'une crèche privée, près de Paris. Une décision vivement commentée.

http://www.lefigaro.fr/icones/coeur-.gif

L'affaire «Baby Loup» suscite depuis ses débuts de nombreuses réactions politiques. Ce mardi, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui est aussi ministre des Cultes, ne s'est donc pas privé. Il a regretté à l'Assemblée nationale «la décision de la Cour de cassation» annulant le licenciement d'une employé voilée de la crèche «Baby Loup». «En sortant quelques secondes de mes fonctions, je veux vous dire combien je regrette la décision de la Cour de cassation aujourd'hui sur la crèche Baby-Loup et sur cette mise en cause de la laïcité», a ainsi déclaré le ministre, lors de la séance des questions au gouvernement.

 

 

Un commentaire d'une décision de justice qui n'émeut pas, à gauche. «Manuel Valls peut donner son avis sur un certain nombre d'éléments. Je remarque que cela a tout de suite été mis en exergue. Moi, cela ne m'a pas choqué que le ministre de l'Intérieur dise ce qu'il pense», a ainsi réagi le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, dans les couloirs de l'Assemblée. «Je suis comme Manuel Valls: à chaque fois qu'on donne l'impression de transiger sur les principes de laïcité, ce n'est pas bon pour le vivre ensemble, estime de son côté le socialiste Jérôme Guedj. Il faut respecter une décision de justice, mais cela veut dire qu'on a peut-être à se poser la question de l'adaptation de notre corpus législatif, pour partout et tout le temps préserver et sanctuariser la laïcité.»

Dans un communiqué, Eddie Aït, maire PRG de Carrières-sous-Poissy et conseiller régional d'Ile-de-France, ajoute que cette décisiond «est la preuve que la laïcité demeure un défi pour la République».

Eric Ciotti «déposera une proposition de loi»

A droite, la condamnation de cette décision de justice est unanime. Le président UMP du conseil général des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, annonce qu'il déposera une proposition de loi dans les prochains jours «afin de permettre le nécessaire respect de la neutralité et de la laïcité au sein des entreprises privées»:

«Surpris de voir à quel point le strict respect du droit peut paraitre aussi décalé avec la réalité d'une société comme avec les attentes des Français, nous déplorons une telle décision de justice qui constitue une véritable entrave à la laïcité et un encouragement au communautarisme», estime pour leur part Guillaume Peltier et Geoffroy Didier (UMP, Droite Forte) dans un communiqué.

Tandis que la député Front National Marion Maréchal-Le Pen «regrette qu'il y ait des femmes qui imposent de façon si visible leur appartenance religieuse», rappelant que «Marine Le Pen avait proposé que l'on interdise les signes religieux ostentatoires dans les rues», le vice-président du FN,Florian Philippot, dénonce lui sur Twitter une décision «très dangereuse»:

Baby-Loup : le licenciement de l'employée voilée annulé

Mots clés : CrècheBaby-LoupVoileLaïcitéYvelines

Par Angélique NégroniMis à jour le 20/03/2013 à 16:00 | publié le 19/03/2013 à 08:34 Réactions (627)


Le 13 décembre 2010, la directrice de la crèche Baby-Loup à Chanteloup-les-Vignes, Natalia Baleato, s'adresse aux journalistes au conseil des prud'hommes de Mantes-la-Jolie. Crédits photo : JACQUES DEMARTHON/AFP

La Cour de cassation a estimé que le licenciement de cette salariée, qui avait refusé d'ôter son voile islamique au retour d'un congé parental, constituait «une discrimination en raison des convictions religieuses».

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L'affaire est vieille de cinq ans et la décision rendue mardi relance le débat sur le voile islamique en entreprise. La Cour de cassation a décidé mardi d'annuler l'arrêt de la cour d'appel de Versailles rendu en octobre 2011, qui avait confirmé le licenciement en 2008 d'une employée de crèche (la crèche Baby-Loup, située dans un quartier populaire de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines) parce qu'elle refusait d'ôter son foulard islamique au retour d'un congé parental.

La plus haute juridiction judiciaire a estimé que «s'agissant d'une crèche privée», le licenciement constituait «une discrimination en raison des convictions religieuses» et devait être «déclaré nul». L'affaire sera par conséquent rejugée devant la cour d'appel de Paris, ont précisé les avocats.

 

Lors de ce feuilleton judiciaire, l'employée a été déboutée par deux fois. Tout d'abord, le conseil de prud'hommes de Mantes-la-Jolie (Yvelines) avait considéré en décembre 2010 qu'elle avait fait preuve «d'insubordination caractérisée et répétée», ce qui avait justifié son licenciement pour «faute grave» le 19 décembre 2008. Puis, en octobre 2011, la cour d'appel de Versailles avait confirmé cette décision, estimant que «les enfants n'ont pas à être confrontés à des manifestations ostentatoires d'appartenance religieuse». Lors de l'audience devant la chambre sociale de la Cour de cassation, le 12 février dernier, l'avocat général avait préconisé le rejet du pourvoi de l'employée.

Définir les champs d'application de la laïcité

Les enjeux de la décision rendue en début d'après-midi portent sur le champ d'application de la laïcité que doivent aujourd'hui respecter les fonctionnaires. Faut-il l'étendre à la sphère privée? La décision de la cour d'appel, qui allait dans ce sens-là, avait satisfait Me Richard Malka, défenseur de la crèche, mais aussi Jeannette Bougrab, ancienne présidente de la Halde, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité. «La laïcité a vocation  à s'appliquer y compris dans les quartiers dits sensibles et peut-être davantage dans ces quartiers-là», avait-elle déclaré à l'époque.

Mais la Cour de cassation remet en cause cet élargissement du principe de laïcité. Elle a jugé que ce principe ne peut être invoqué pour priver les «salariés des employeurs de droit privé qui ne gèrent pas un service public» (…) «des protections que leur assurent les dispositions du Code du travail».

Manuel Valls a aussitôt regretté cette décision, y voyant une «mise en cause de la laïcité».

Signes religieux et mission de service public: ce que dit la loi

Mots clés : LaïcitéService PublicEntreprisesFRANCE

Par Cécilia GabizonMis à jour le 09/11/2010 à 08:18 | publié le 08/11/2010 à 08:17 

 

Crèches, écoles privées sous contrat, cliniques privées, fédérations sportives, entreprises et professionnels de la jeunesse sont soumis à différentes règles concernant le port de signes religieux.

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La Croix-Rouge, Les Restos du cœur ou encore les crèches associatives… servent l'intérêt général. L'État les aide avec des subventions. Et pourtant, juridiquement, ces structures n'accomplissent pas une mission de service public. Pour obtenir une délégation de service public, une organisation privée doit agir pour «le compte d'une personne morale de droit public, qui la contrôle», précise un conseiller d'État.

Crèches: il n'existe pas un service public de crèches. Car cela obligerait l'État à accueillir tous les enfants dans ces structures. En revanche, certaines garderies sont municipales et obéissent aux règles du service public, dont la neutralité de leurs agents.

Écoles privées sous contrat: elles participent au service public en respectant les programmes de l'éducation nationale. En revanche, la loi Debré de 1959leur reconnaît un caractère propre, et notamment religieux. Les professeurs peuvent enseigner en tenue religieuse. Le règlement intérieur fixe les signes religieux acceptés pour les élèves. Beaucoup d'établissements catholiques sous contrat accueillent aujourd'hui des jeunes filles voilées.

Cliniques privées associées au service public: le personnel est «a priori» soumis aux mêmes règles de neutralité que dans le public, selon la Fédération de l'hospitalisation privée. Le patient peut manifester ses convictions religieuses. Il peut notamment choisir son médecin (lui seul peut exprimer ce choix, pas un proche) hors cas d'urgence, si cela ne trouble pas le bon fonctionnement du service.

Les fédérations sportives: elles sont laïques lorsqu'elles ont reçu une délégation de service public. Les arbitres ne peuvent afficher leur conviction religieuse sur le terrain. Cela ne vaut pas pour les clubs sportifs privés.

La Poste: on y trouve aussi bien des fonctionnaires que des contractuels. Car la poste a changé de statut. La cour administrative d'appel de Lyon a estimé, en 2003, que «le principe de neutralité s'applique à tous les fonctionnaires et agents publics (…) ainsi qu'à tous les agents qui concourent à l'exécution du service public : contractuels, internes…»

Les professionnels de la jeunesse qui ne travaillent pas pour le service public: aucun texte législatif ne stipule qu'ils doivent être neutres. Cependant, l'anthropologue Dounia Bouzar, qui vient de publier Laïcité, mode d'emploi, rappelle que, pour assurer l'apprentissage de principes fondamentaux, comme l'égalité, la mixité, la laïcité, le «Code de l'action sociale et des familles» estime que les structures peuvent exiger la discrétion religieuse et politique de leurs animateurs.

Entreprises privées: la liberté de conscience prévaut, mais peut être encadrée. Le port de signes religieux peut être interdit pour des raisons d'hygiène et de sécurité, ou commerciales. Le contact avec du public ne suffit pas à prohiber le foulard. Il faut justifier la gêne. La commission Stasi avait proposé en 2003 que les entreprises puissent le proscrire au nom de la paix sociale. Une idée reprise en 2010 par le Haut Conseil à l'intégration. Le législateur n'a pas donné suite. À ce jour, le règlement intérieur ne peut poser d'interdit général des signes religieux.

L'affaire Baby Loup crée des remous au sein de la Halde

Mots clés : CrècheVoileLaïcitéFRANCEChanteloup-Les-VignesJeannette BougrabHaldeBaby Loup

Par Thomas VampouilleMis à jour le 09/11/2010 à 21:59 | publié le 09/11/2010 à 21:58 

Le service juridique de l'institution a rendu mardi un avis favorable à une salariée voilée licenciée par cette crèche associative des Yvelines. Il contredit ainsi sa présidente Jeannette Bougrab, qui avait défendu la veille le principe de laïcité.

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Dans l'affaire Baby Loup, deux voix se font entendre à la Halde. Le service juridique de la Haute autorité de lutte contre les discriminations a produit mardi, selon Le Monde, une note favorable à la salariée licenciée en 2008 par cette crèche associative de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, au motif qu'elle souhaitait porter le voile au travail. Cet avis désavoue la présidente de la Halde en personne, Jeannette Bougrab, qui avait pris lundi le parti de l'établissement.

La note du service juridique, indique le quotidien, juge que la crèche Baby Loup «relève du droit privé» et «ne peut être considérée une 'association transparente', une association créée par une collectivité pour endosser des missions de service public». Les juristes «rappellent que la création de Baby Loup résulte d'une initiative privée, qu'aucun moyen matériel ou humain n'est mis à sa disposition par la mairie et que, même si les subventions des collectivités locales et de la CAF représente plus de la moitié de ses ressources, il s'agit là de sommes correspondant au mécanisme habituel de financement des crèches». Ce qui induit que la crèche n'est pas soumise au principe de laïcité auquel doit se plier tout organisme dépendant de l'État.

 

 

«L'option philosophique de la laïcité»

Cette note vient confirmer l'avis rendu en mars par la Halde dans cette affaire, déjà favorable à la salariée. Celle-ci avait fait part en 2008 à la directrice de la crèche de sa volonté de porter le voile. Or, au nom du principe de «neutralité», le règlement intérieur de la structure interdit le port de signes religieux.

Mais en avril, Jeannette Bougrab prend la tête de la Halde. Et quelques mois plus tard, en octobre, elle contredit l'avis de l'institution en annonçant un réexamen du cas. Pour elle, ce dossier ne soulève «pas une question administrative ou de procédure mais porte sur un principe fondamental de notre République qui est la laïcité». Une position qu'elle a réitérée lundi, en marge de l'audience du conseil des prud'hommes, à laquelle elle a assisté. «Il n'y a pas de raison que la laïcité soit moins bien protégée que la liberté religieuse, ce sont deux principes de valeur constitutionnelle», a-t-elle alors déclaré, défendant la possibilité pour la crèche incriminée de choisir «l'option philosophique de la laïcité».

Contactée par l'agence France-Presse, la Haute autorité de lutte contre les discriminations a indiqué que Jeannette Bougrab allait adresser une mise au point au Monde. Le jugement de cette affaire a été mis lundi en délibéré au 13 décembre.

Voile islamique : malaise dans les entreprises

Mots clés : Affaire Baby LoupVoile IslamiqueSigne ReligieuxFRANCEHALde

Par Cécilia GabizonMis à jour le 07/02/2011 à 22:22 | publié le 06/02/2011 à 23:48 


La question des signes religieux préoccupe aujourd'hui les chefs d'entreprise.

La Halde s'est réunie lundi pour préciser sa doctrine sur le port de signes religieux dans le privé, notamment dans les crèches et les maisons de retraite.

http://www.lefigaro.fr/icones/coeur-.gifLa salariée voilée contre la crèche laïque: l'affaire Baby Loup avait révélé au grand jour des tensions d'ordinaire étouffées dans les prétoires. Les prud'hommes ont finalement approuvé le licenciement et la Halde, qui avait soutenu la salariée en foulard, a senti combien sa «position, fondée en droit, pouvait passer à côté de l'enjeu du vivre-ensemble». Sous la houlette de son nouveau président, Éric Molinié, son collège s'est donc réuni lundi matin pour peaufiner sa doctrine sur les pratiques religieuses dans le secteur privé. Elle a rendu ces dernières années une dizaine de délibérations concernant les signes religieux. «Maintenant, nous devons donner une lisibilité à nos décisions: tracer la ligne rouge entre les accommodements raisonnables et ceux qui vont entamer le modèle français, dégrader la cohésion nationale. Il ne faut pas laisser la question de la laïcité se résoudre uniquement devant les tribunaux», explique Éric Molinié.

Protéger les «publics sensibles»
Des questions nouvelles ont surgi, dans une société où les droits individuels ont pris le pas sur les règles collectives. Désormais, ce qui n'est pas interdit est considéré comme autorisé. Pour répondre à ces nouvelles revendications religieuses et combler parfois un vide juridique, la Halde pourrait proposer des modifications législatives, «si elles sont nécessaires». «Le collège doit encore forger son opinion», insiste Éric Molinié . Lui aimerait élargir l'obligation de neutralité aux personnels qui s'occupent d'enfants, dans les crèches, mais aussi les colonies. «Lorsque le caractère religieux est explicite, comme pour les scouts, les parents font un choix. En revanche, s'ils envoient leurs enfants dans des structures laïques, alors il faut éviter le prosélytisme.»

Le président de la Halde souhaiterait plus largement protéger les «publics sensibles», comme les malades, les personnes âgées. On lui a signalé des difficultés dans les maisons de retraite. Des pensionnaires déstabilisées face à des employées portant le foulard, nombreuses dans ce secteur. «À cet âge, je ne crois pas qu'on puisse leur demander de s'ouvrir à la diversité.» Une femme de service a porté plainte pour discrimination, car la direction lui demandait de porter une charlotte en cuisine et un voile léger pour s'occuper des patients. La Halde n'y a pas vu discrimination. La notion de «public sensible» reste cependant à préciser en droit. La neutralité pourrait concerner les lieux qui accueillent des personnes dépendantes. Comme les maisons de retraite ou encore les instituts de soins privés.

La question des signes religieux préoccupe également les chefs d'entreprise. Vingt représentants réunis à la Halde la semaine dernière ont évoqué la montée en puissance des revendications, notamment ces femmes qui décident de travailler voilées après un congé maternité. Les entreprises réclament des conseils, des éclaircissements. Beaucoup redoutent que «le voile ne trouble les clients ou qu'il nuise à la cohésion interne, qu'il prélude à un engrenage religieux», reconnaît Pascal Bernard, qui mène un groupe de travail sur la diversité au sein de l'Association nationale des directeurs de ressources humaines. Faute d'un droit clair, chacun bricole alors des réponses. Dans un audit étonnant, le cabinet de conseil First & 42nd évoque la disparité des pratiques, voire une certaine improvisation dès qu'il s'agit d'islam. Un tiers des entreprises se montrent laxistes, «cédant à toutes les revendications religieuses pour éviter les complications», selon la consultante Anne Lamour, qui a réalisé l'étude.

Des salariés ont ainsi demandé s'ils pouvaient prier dans une salle de réunion inoccupée. Le chef a obtempéré. Quelques semaines plus tard, la salle avait été transformée en mosquée. «La société s'est demandé quand elle aurait dû intervenir: dès le début, en stoppant toute tentative de prière, ou au premier tapis laissé dans la salle?» raconte encore l'auteur du rapport.

À côté des entreprises qui aménagent les horaires pour le ramadan et les prières et adaptent les menus de la cantine, d'autres interdisent tout. Elles invoquent notamment le principe de «neutralité» pour prohiber le foulard alors que cette obligation ne concerne que les fonctionnaires! D'autres s'abritent derrière le «principe de laïcité» pour interdire les signes religieux… Ignorant là aussi la loi sur l'école ne vaut que pour les mineurs, dans le cadre scolaire, pour protéger les consciences de tout prosélytisme. Que la laïcité n'impose guère d'obligation dans le cadre privé. Enfin, un tiers des sociétés privées s'accommodent au cas par cas, ce que recommande d'ailleurs l'association des DRH.

 

L'opinion contre le foulard dans le privé



L'opinion contre le foulard dans le privé

AFP Mis à jour le 23/03/2013 à 10:00 | publié le 23/03/2013 à 09:18 LE FIGARO


Les Français se déclarent à une écrasante majorité (84%) opposés au port du voile ou du foulard islamique par des femmes travaillant dans des lieux privés accueillant du public (commerces, supermarchés, cabinets médicaux, crèches, écoles privées), révèle un sondage Ifop à paraître dans Dimanche Ouest France.

Ce sondage, mené sur un échantillon de 1.004 personnes, représentatif de la population, selon la méthode des quotas, a été réalisé du 19 au 21 mars,après l'annulation par la Cour de cassation du licenciement d'une employée voilée de la crèche privée Baby Loup.

La plus haute juridiction française a rappelé, par cette décision, la distinction qui était opérée dans le droit, conformément à la philosophie du modèle français de laïcité, entre l'espace public d'Etat (et les services publics qui en dépendnent) et le secteur privé.

"L'opinion a une vision plus offensive de la laïcité"


Selon le sondage de l'Ifop, "tout se passe donc comme si la distinction juridique entre espace public et lieu privé accueillant du public, rappelée par la Cour de cassation n'était pas opérante ou pertinente pour une écrasante majorité de la population".

Ainsi, 84% des personnes interrogées sont opposées au port du voile ou du foulard islamique dans des lieux privés accueillant du public. Seules 12 % se montrent indifférentes et 4% favorables.

L'Ifop relève que ces chiffres, "très tranchés, sont quasi identiques à ce que nous mesurions en octobre dernier concernant le port du voile ou du foulard dans les classes d'écoles publiques, auquel 89% des personnes interrogées étaient opposées", et nettement supérieurs à ceux qui concernaient alors leur port dans la rue ("seulement" 63% d'opposés en octobre).

L'opposition au port du voile dans des commerces, crèches ou cabinets médicaux, "transcende les clivages politiques". Si 98% des sympathisants du FN et 92% de ceux de l'UMP sont sur cette position, elle est également partagée par 77% des proches de la gauche, au sein desquels ceux qui n'y sont pas opposés ne sont pas tant favorables (7%) qu'indifférents (16%).

De la même façon, les écarts sont inexistants entre hommes et femmes (84% d'opposés dans les deux cas) et peu marqués selon les générations (76% parmi les moins de 35 ans contre 86% auprès des 65 ans et plus) ou les catégories sociales (82% d'opposés parmi les CSP+ contre 87% dans les milieux populaires).

"L'opinion publique est donc dans ses multiples composantes très majoritairement en demande d'une conception beaucoup plus 'offensive' du principe de laïcité à la française", conclut le sondage
.

mercredi 20 mars 2013

Forte hausse des actes et menaces racistes en France 21.03.13 | 03:53 | Le Monde.fr avec AFP

Les actes et menaces à caractère raciste, antisémite et antimusulman ont connu une "forte augmentation"(+ 23 %) en 2012, s'alarme jeudi 21 mars, dans son rapport annuel, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) qui estime que l'intolérance s'installe de manière"préoccupante". Au total, 1 539 actes et menaces ont été dénombrés par les services de police et de gendarmerie l'an passé, d'après le rapport 2012 sur le "Racisme, antisémitisme et la xénophobie en France".

S'agissant de l'antisémitisme, la CNCDH constate "l'existence de pics en mars, dans la foulée de l'affaire Merah et en octobre-novembre, au moment des regains de tensions entre Israël et les territoires palestiniens". Mais l'affaire Merah a aussi eu un impact sur le racisme antimusulman, souligne la commission, qui relève également "une forte augmentation" en septembre-octobre "au moment de la diffusion du film L'innocence du musulmanet de la parution des caricatures du prophète Mahomet (...)".

"L'INTOLÉRANCE AUGMENTE"

"Pour la troisième année consécutive", la CNCDH constate que "les indicateurs de racisme sont en hausse, que l'intolérance augmente. Le phénomène s'ancre dans la durée, et cette évolution est particulièrement préoccupante", écrit la Commission, en se basant sur un sondage réalisé fin 2012 par l'institut CSA auprès de 1 029 personnes. L'enquête souligne une"augmentation toujours plus marquée de la méfiance à l'égard des musulmans" et "un rejet croissant des étrangers, perçus de plus en plus comme des parasites, voire comme une menace".

Au total, 55 % des personnes interrogées estiment que les musulmans forment "un groupe à part dans la société" (+ 4 points par rapport 2011) et 69 % des personnes déclarent qu'"il y a trop d'immigrés aujourd'hui en France", soit + 10 points par rapport à 2011."On assiste à une dangereuse banalisation des propos racistes", insiste la commission. Et, selon elle, "Internet contribue grandement à cette banalisation". La Commission précise cependant qu'"elle s'alimente également de l'instrumentalisation dans le discours politique de certaines thématiques (immigration, religion-laïcité), ainsi que de certains dérapages et des polémiques qui ont suivi".

Si "le racisme" connaît une"relative stabilité" (+ 2 %), "le racisme" antimusulman (+ 30 %) et surtout, "l'antisémitisme" (+ 58 %), ont enregistré les plus fortes hausses. La CNCDH est une institution nationale indépendante de promotion et de protection des droits de l'homme qui assure un rôle de conseil et de proposition auprès du gouvernement.

dimanche 10 mars 2013

Fwd: Shimon Pérès plaide pour la paix devant les imams de France 10.03.13 | 18:01 | Le Monde.fr avec AFP



---------- Message transféré ----------
De : farid yaker
Date : dimanche 10 mars 2013
Objet : Shimon Pérès plaide pour la paix devant les imams de France 10.03.13 | 18:01 | Le Monde.fr avec AFP
À : direct@blogger.com


Le président israélien, Shimon Pérès, a livré, dimanche 10 mars, un plaidoyer pour la paix entre les peuples et les religions devant des imams français, à la veille des commémorations en France des tuéries perpétrées par Mohamed Merah, en mars 2012, à Toulouse et Montauban.

"Toulouse c'était certainement un tournant, parce que celui qui a voulu tuer a montré le visage le plus hideux du crime", a souligné le président israélien, 89 ans, devant une vingtaine d'imams et de responsables d'associations de musulmans, essentiellement de la région parisienne, lors d'une rencontre dans un grand hôtel parisien.

Mohamed Merah avait, entre le 11 et le 19 mars 2012, abattu froidement trois militaires musulmans, puis un professeur et trois enfants devant une école juive à Toulouse, en filmant ses actes, avant d'être tué le 22 mars par un commando des forces de l'ordre.

 RENCONTRE UNIQUE EN SON GENRE

Recevant le groupe de responsables musulmans, Shimon Pérès a souligné le "courage" de l'imam Hassen Chalghoumi de la mosquée de Drancy (Seine-Saint-Denis), qui s'est fait le porte-parole du groupe dimanche. Ce dernier a insisté sur le fait que Mohamed Merah a "assassiné des musulmans avant de tuer des juifs", ajoutant : "Notre combat de tous les jours est dirigé contre l'intégrisme et la violence".

La rencontre entre le président israélien et la communauté musulmane de France était la seule du genre durant sa tournée en Europe qui l'a conduit à Bruxelles et Paris et qui doit s'achever devant le Parlement européen, mardi à Strasbourg.

La France compte non seulement la plus forte communauté juive de l'Europe occidentale (entre 500 000 et 700 000 personnes), mais également la plus importante communauté musulmane avec plus de 5 millions de membres.

"EXPORTER LA PAIX ET L'AMITIÉ"

"Pour les imams en France, la vie humaine est plus sacrée que La Mecque" et "c'est ce qu'on enseigne en France", a ajouté Hassen Chalghoumi, connu pour son combat contre l'intégrisme, en se défendant contre les accusations d'avoir "importé le terrorisme en France""Nous, on n'a pas importé le conflit, il faut au contraire exporter la paix et l'amitié" a-t-il dit.

A l'issue de la rencontre dimanche, M. Pérès a noté devant la presse avoir été "très impressionné par le courage" de ces responsables musulmans de France qui sont venus en Israël et qui osent dénoncer les crimes autant contre leur propre communauté que contre la communauté juive.

Dans la foulée, le président israélien, prix Nobel de la Paix en 1994, a appelé face à ces violences "à construire un message positif de courage et ne pas avoir peur" de s'engager pour le défendre. "Parce que les terroristes, et je vais vous révéler un secret, ne sont jamais aussi forts que nous le pensons et jamais aussi importants qu'ils le disent", a-t-il précisé dans un sourire.

SITUATION AU PROCHE-ORIENT

Sur la situation dans son pays, il a reconnu qu'il restait à résoudre un grand conflit, tout en espérant que la nomination prochaine d'un nouveau gouvernement sera l'occasion de reprendre les pourparlers avec les Palestiniens alors que tout le monde dit que la solution ce sont "deux Etats pour deux peuples".

"Nous allons oeuvrer pour une vie commune entre chrétiens et musulmans, juifs, Palestiniens et Israéliens", a-t-il promis, ajoutant qu'il y a "des gens qui disent que cela prendra beaucoup de temps". Et de rappeler que l'Europe s'est faite "en six ans" après la fin de la guerre en 1945. "Ce qui s'est passé en Europe peut se passer aussi au Proche-Orient , et bien plus vite qu'on ne le pense".


Seulement "une poignée" de Français djihadistes au Mali, estime Valls 10.03.13 | 20:10 | Le Monde.fr avec AFP




Manuel Valls, le 21 février 2013. AFP/KENZO TRIBOUILLARD

Le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a déclaré, dimanche 10 mars, qu'une "poignée" de"Français ou résidents en France"se trouvaient actuellement au Mali au côté des djihadistes, alors qu'ils sont "plusieurs dizaines" en Syrie."On ne peut pas parler de filière"a déclaré le ministre à la chaîne de télévision BFMTV.

"Mais nous le savons, il y a des réseaux, des groupes, il peut y avoir des filières quand il s'agit d'acheminer des apprentis djihadistes, hier en Afghanistan ou au Pakistan, aujourd'hui ils sont plusieurs dizaines en Syrie, mais aussi pour une poignée d'entre eux en Somalie, au Yémen ou au Sahel. Ça reste évidemment préoccupant", a-t-il ajouté.

L'"ENNEMI INTÉRIEUR"

Revenant sur l'intervention militaire française au Mali, déclenchée le 11 janvier, il a estimé que "s'il n'y avait pas eu cette intervention, c'est le Mali qui serait aujourd'hui un Etat terroriste, aux portes du Maghreb"."Cet ennemi intérieur", les extrémistes qui ont occupé la moitié du Mali jusqu'à récemment,"nous le combattons aussi" en France, a-t-il dit.

"Cette question du terrorisme est incontestablement un des défis, pas seulement pour la France mais pour l'Europe, les pays d'Afrique et du Maghreb. N'oublions jamais que les premières victimes du terrorisme aujourd'hui dans le monde, ce sont d'abord les musulmans", a souligné M. Valls.

Pour lui, il faut "mieux combattre la menace qui est toujours présente (...), évidemment au Mali par exemple, mais aussi un terrorisme qui est né dans notre pays, qui est né dans nos quartiers".

UNE RÉPONSE "PAS UNIQUEMENT POLICIÈRE"

Il y a un an, Mohamed "Merah a tué des soldats français parce qu'ils étaient soldats, il a tué des juifs parce qu'ils était juifs. Il y a un antisémitisme qui est né dans ces quartiers populaires. C'est un processus conduisant de jeunes délinquants, de jeunes trafiquants à un islam radical", a expliqué le ministre, dénonçant un antisémitisme "très vivant", qui"veut se nourrir du conflit au Proche-Orient, qui s'appuie sur une haine à l'égard de la France, de nos valeurs".

"Il y a aujourd'hui une crise d'identité que vivent un certain nombre de ces jeunes, qui peut les conduire au pire", s'est inquiété le ministre. Mais "la réponse ne peut pas être uniquement policière", a-t-il nuancé, "ça doit être une réponse de toute la société".