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mercredi 22 mai 2013

Les incidents continuent dans la banlieue de Stockholm 22.05.13 | 18:48 | Le Monde.fr

Le 21 mai à Husby, dans la banlieue de Stockholm.AFP/JONATHAN NACKSTRAND

Les incidents entre forces de l'ordre et jeunes se sont multipliés à Stockholm et dans sa banlieue dans la nuit de mardi à mercredi, pour la troisième nuit consécutive, amenant le premier ministre suédois à dénoncer des actes de"hooliganisme""Lors des vingt-quatre dernières heures, une trentaine de voitures ont été incendiées [...] dans la région capitale", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police de Stockholm, Kjell Lindgren.

Dans deux des banlieues les plus défavorisées, où la population d'origine immigrée est la plus forte, les fauteurs de troubles ont provoqué des incendies dans une école, à Skärholmen, et une crèche, à Husby, et ont lancé des pierres sur les pompiers et la police et sur leurs véhicules, a ajouté le porte-parole. A Husby, la police a arrêté un homme dans le cadre de l'enquête sur l'incendie d'un centre d'expression artistique.

Ces émeutes, qui ont éclaté dimanche soir à Husby, avant de se propager à d'autres endroits, du nord-ouest au sud de Stockholm, auraient été déclenchées par la mort, la semaine dernière, d'un homme de 69 ans abattu par des policiers qu'il aurait menacés avec une machette, mais la police affirme qu'elle n'est pas sûre d'un lien avec cette affaire. Au cours d'une conférence de presse, des militants locaux ont pour leur part prétendu que la police les avait traités de "vagabonds, de singes et de nègres".

"DU HOOLIGANISME"

Mercredi, le premier ministre, Fredrik Reinfeldt, a affirmé que"chacun [devait] prendre ses responsabilités pour rétablir le calme""Il est important de se rappeler que brûler la voiture de son voisin n'est pas un exemple de la liberté d'expression, c'est du hooliganisme", a-t-il déclaré à l'agence de presse suédoise TT.

Mardi, il avait attribué certains des problèmes des banlieues les plus pauvres à l'échec des politiques d'intégration des immigrés. Depuis l'entrée de l'extrême droite au Parlement en 2010, les questions d'immigration ont été de plus en plus présentes dans le débat public en Suède.

"La Suède est un pays qui reçoit de grands groupes d'autres pays. Je suis fier de cela", a déclaré le chef du gouvernement. Il a reconnu qu'il y avait "souvent une période de transition entre les différentes cultures", que le gouvernement cherchait à faciliter par l'amélioration de l'enseignement de la langue suédoise.

jeudi 16 mai 2013

AFP/ Incidents PSG: Marine Le Pen fait le lien avec l'échec de la politique d'immigration


Marine Le Pen, présidente du Front national, a attribué les violences de lundi soir à Paris, en marge de la fête du PSG, à "l'échec de la politique de l'immigration", les images de télévision ayant montré selon elle des casseurs "évidemment d'origine immigrée".

Marine Le Pen, présidente du Front national, a attribué les violences de lundi soir à Paris, en marge de la fête du PSG, à "l'échec de la politique de l'immigration", les images de télévision ayant montré selon elle des casseurs "évidemment d'origine immigrée".

"Le diagnostic, il est que nous sommes confrontés à l'échec de la politique d'immigration, c'est de cela dont il s'agit", a-t-elle déclaré mercredi à l'émission "Questions d'Info" (LCP/Le Monde/AFP/France Info).

Selon elle, "les casseurs étaient évidemment des délinquants d'origine immigrée, descendus des banlieues, pour effectuer des razzias, comme on en a vues par le passé". "Je me base sur les images que j'ai vues", a-t-elle argumenté.

Dès lundi soir, alors que la cérémonie de célébration du titre de champion de France de football du PSG donnait lieu à de violences et des dégradations dans le quartier du Trocadéro (XVIe), Marine Le Pen avait dénoncé "des déferlements de racailles", de "barbares qui n'ont rien à voir avec les supporters du club sportif". Bruno Gollnisch a mis en cause de son côté sur Twitter des "bandes ethniques".

Pour Mme Le Pen, "la réalité, c'est qu'il s'agit de casseurs de banlieue", et ces violences n'ont "rien à voir avec les supporteurs", a-t-elle insisté, "rien à voir avec les ultras, avec le PSG, et d'ailleurs, pas une seule personne qui a été arrêtée ne faisait partie de ces fameux ultras, sur lesquels, évidemment, tout le monde est tombé immédiatement". Le terme d'"ultras" désigne les supporters les plus violents du club parisien.

"Il s'agit d'un événement", comme "on a pu (en) voir depuis de nombreuses années, qui est la conséquence de l'échec de la politique d'intégration, et d'une immigration de masse, alliée à un laxisme d'État, depuis maintenant vingt ans", a asséné la présidente du parti d'extrême droite.

Au total une cinquantaine de personnes ont été interpellées depuis lundi soir, notamment à Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Val d'Oise. Douze d'entre elles devaient répondre mercredi après-midi en comparution immédiate devant le TGI de Paris de violences sur des policiers, dégradation de scooter ou vol en réunion. La plupart des gardés à vue sont "peu ou pas connus des services de police", faisait valoir mardi une source policière.

samedi 11 mai 2013

Belges en Syrie : l'ambivalence du maire d'Anvers 11.05.13 | 20:03 | Le Monde.fr Mathilde Carton

"Même pendant sa campagne, Bart de Wever n'a jamais visé une communauté en particulier", fait ainsi remarquer le politologue Dave Sinardet. Ce qui motive de Wever, c'est de montrer que les institutions belges ne fonctionnent pas. "En prenant des initiatives locales, en s'inscrivant sur le terrain, il montre en creux l'impuissance du gouvernement", pointe Dave Sinardet. En proposant des "initiatives sur mesure" et en affichant un discours modéré, Bart de Wever garde ainsi la main sur les élections régionales et législatives du printemps 2014.

vendredi 10 mai 2013

Pakistan : trois raisons d'espérer, et autant d'en désespérer 10.05.13 | 17:28 | Le Monde.fr Frédéric Bobin

A Karachi, le 5 mai. REUTERS/AKHTAR SOOMRO

Islamabad, envoyé spécial. C'est toujours la même métaphore : le verre à moitié plein et le verre à moitié vide. Ou disons plutôt en l'occurrence : le verre au quart plein et le verre au trois quarts vide. Le Pakistan ne manque pas d'avancées timides, de progrès silencieux et de percées souterraines mais ses maux sont si spectaculaires terrorisme, tradition prétorienne, corruption, mal-développement qu'on ne retient qu'eux à l'extérieur. L'image du Pakistan sur la scène internationale est désastreuse et il en est le premier responsable.

Et pourtant, à l'heure du bilan de cette campagne électorale pour les élections législatives du 11 mai, il est aussi un exercice auquel on peut s'adonner le coeur un peu plus léger : braquer le projecteur sur le quart-plein du verre. Le Pakistan, il faut l'écrire, ne se résume pas aux généraux et aux fous de Dieu, même si ces derniers sont là et bien là. Il existe même des raisons d'espérer du Pakistan. On peut en repérer trois. Le problème, c'est sûr, c'est qu'il en existe autant d'en désespérer. Mais commençons par espérer.

LA MATURATION DE L'ESPRIT DÉMOCRATIQUE

Cette élection doit être marquée d'une pierre blanche. Pour la première fois depuis la naissance du Pakistan en 1947, un gouvernement sortant, élu démocratiquement, aura achevé son mandat (cinq ans)  sans être délogé prématurément par un coup de force inspiré par l'armée  avant de transmettre le pouvoir dans des conditions constitutionnelles à un autre gouvernement élu. Cette transition sans rupture, balisée par la loi, est historique. Il convient de la saluer comme un progrès non négligeable. Elle ouvre la voie à l'enracinement de la temporalité démocratique dans un pays familier des discontinuités et des déchirures.

Bien sûr, la campagne a été ensanglantée par des attentats terroristes orchestrés par les talibans du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) à Karachi et dans la ceinture pachtoune frontalière de l'Afghanistan. L'intimidation ainsi exercée a miné la campagne dans de nombreuses localités du pays, les candidats visés (issus des partis laïcs) préférant ne pas convoquer des réunions électorales. Mais le sabotage des talibans, qui jette une épaisse ombre sur ces élections, ne doit pas faire perdre de vue le caractère inédit de la transition dans une perspective plus historique. Cette transition n'est pas le fruit du hasard. Elle n'a pu se produire que parce que la superstructure politique du pays, tirant les leçons d'un passé calamiteux, s'est comme réconciliée avec elle-même.

>> Lire aussi (en zone abonnés) :La rivalité sunnites-chiites au Pakistan, un des défis du futur premier ministre

Chose impensable il y a encore dix ans, les civils et les militaires apprennent à composer tandis que le gouvernement et l'opposition ne s'engagent plus dans des combats à la mort. Tel était pourtant le pathétique spectacle offert par le Pakistan dans les années 1990, la première décennie de son apprentissage de la démocratie. Chacun sait qu'il doit compter désormais avec un pouvoir judiciaire mordant et un paysage médiatique bouillonnant bien que versatile et non dénué de tentations vénales. Quand un pays compte autour de cinquante chaînes de télévision, dont une quinzaine d'information, il y a de l'espace pour la fermentation d'un esprit civique.

Des journalistes devant de domicile de Pervez Musharraf, le 19 avril à Islamabad. REUTERS/FAISAL MAHMOOD

L'ironie est que le maître-d'oeuvre de cette révolution médiatique est Pervez Musharraf lui-même, l'ex-général-dictateur qui avait déréglementé à partir de 2002 le secteur audiovisuel. Qu'un autocrate ait  à son insu  semé les graines d'une conscience démocratique au Pakistan résume sans nul doute la complexité de ce pays.

LE POUVOIR JUDICIAIRE À L'OFFENSIVE

C'est aussi sous l'ère Musharraf (1999-2008) qu'a mûri une autre révolution : l'affirmation du pouvoir judiciaire. En voulant mater en 2007 les velléités de résistance de la Cour suprême, en particulier celles de son président, le juge Iftikhar Chaudhry, le président Musharraf avait ouvert une boîte de Pandore dont les génies libérés ont fini par emporter son régime.

Depuis, la Cour suprême tient sa revanche, celle d'une institution qui s'était trop souvent compromise en cédant aux injonctions des militaires et en légitimant les putsch par la fameuse "doctrine de la nécessité". La voilà s'auto-érigeant en vigie ombrageuse de la Loi fondamentale. Elle a édicté que tout coup d'Etat serait désormais tenu pour anticonstitutionnel, un avertissement que les prétoriens ne peuvent pas ignorer.

Mais elle va beaucoup plus loin. Elle s'arroge le droit de superviser au quotidien le travail du pouvoir exécutif, émettant des avis sur le prix du sucre ou du gaz. Surtout, elle assiège le gouvernement d'enquêtes sur des scandales de corruption. Elle s'est ainsi "payé" en 2012 un premier ministre, Yusuf Raza Gilani, acculé à la démission pour ne pas avoir rendu possible une enquête sur le "compte suisse" du président Asif Ali Zardari, le veuf de Benazir Bhutto (assassinée fin 2007).

Le juge Chaudhry (dans la voiture à droite) quitte la Cour suprême entourée de ses partisans, le 16 mars 2007, à Islamabad, au Pakistan. AP/ANJUM NAVEED

Certains s'inquiètent de ce que ce réveil du pouvoir judiciaire va trop loin. "La Cour suprême empiète sur les domaines de compétences des pouvoirs exécutifs et législatif", déplore Mohammad Waseem, professeur de sciences politiques de la Lahore University of Management Sciences (LUMS). D'autres la soupçonnent de penchants idéologiques assez droitiers, en particulier en matière de conservatisme religieux. Les plus critiques trouveront même qu'une fois posée la limite aux coups d'Etat militaires, elle aura été finalement plutôt indulgente vis-à-vis de l'armée, mobilisant l'essentiel de son "activisme judiciaire" contre le Parti du peuple pakistanais (PPP) du clan Bhutto au pouvoir entre 2008 et 2013.

Quoi qu'il en soit, l'émergence de ce nouvel acteur impose des balises à un système qui n'en avait pas, ou bien peu. A ce jour, c'est plus un progrès qu'une régression, à condition bien sûr que l'"activisme" de la Cour suprême ne finisse pas par rompre l'équilibre des pouvoirs.

L'ARMÉE EN RETRAIT

Où sont donc passés les putschistes du Pakistan ? Là encore, il faut revenir à Musharraf pour comprendre l'effacement politique relatif de l'armée. L'institution militaire s'était tant déconsidérée dans la dérive autoritaire de l'ex général-président que ses chefs d'aujourd'hui ont entendu la leçon : il vaut mieux au fond diriger le pays dans les coulisses plutôt que de s'exposer sur les tréteaux de l'Etat, là où il n'y a que des coups à prendre. Ainsi, le successeur de M. Musharraf, le général Ashfaq Kayani, s'est-il bien gardé depuis 2008 de chercher à déstabiliser la présidence civile de M. Zardari, et ce bien que les tensions entre les deux hommes ou les deux entourages aient été parfois vives.

A Karachi, le 8 mai. AFP/ASIF HASSAN

L'armée reste la colonne vertébrale de l'Etat, rien n'a changé à ce niveau-là. Elle continue d'engloutir le tiers du budget de l'Etat  afin d'entretenir les privilèges de la caste des prétoriens  et fixe la doctrine des relations avec l'Inde, les Etats-Unis, la Chine, l'Afghanistan, bref les gros dossiers stratégiques du pays.

Mais elle a désormais l'intelligence de réfréner son aversion historique à l'égard d'une classe politique fustigée en privé  ou au travers de campagnes de presse téléguidées  comme "corrompue" et"incompétente". Tant que cette classe politique ne poussera pas l'audace jusqu'à vouloir s'attaquer au "disque dur" du système, l'armée se contentera de la superviser à distance, sans la torpiller. En gros, son degré d'"acceptibilité" des civils s'est relevé : c'est une différence majeure avec un long passé d'aventures putschistes. Tout se passe comme si un pacte de non agression mutuelle avait été de facto conclu. Cette pacification des relations entre l'armée et les civils a été décisive pour rendre possible la transition historique que connaît actuellement le Pakistan.

Tout n'est donc pas perdu au Pakistan. Il y a bel et bien des raisons d'espérer. Il serait pourtant mal avisé de verser dans une naïveté excessive. L'actualité est suffisamment sanglante pour dissuader de tout angélisme. Le quart plein reste encore bien modeste face aux trois quarts vides. Les raisons de désespérer du Pakistan sont toujours là. On en relèvera trois.

L'ISLAM RADICAL EN HÉRITAGE

L'affaire est déjà bien connue. Le défi posé par ces groupes extrémistes qui s'attaquent désormais à l'Etat pakistanais lui-même, après n'avoir été longtemps que des jouets de l'armée préréglés pour saigner l'Inde ou l'Afghanistan, est massif, gigantesque. Les talibans pachtounes du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), sous pression dans les zones tribales frontalière de l'Afghanistan, opèrent désormais ouvertement à Karachi, la capitale économique, en tirant parti des nouveaux équilibres ethno-démographiques de la mégapole. Une autre menace est la permanence des violences de type confessionnel visant la minorité chiite (20% de la population). Des groupes comme le Ahle Sunnat Wal Jamaat  mouvance dont sont issues les milices de tueurs anti-chiites  ont pignon sur rue dans leur berceau du Pendjab.

 

S'il devient premier ministre au lendemain du scrutin du 11 mai, Nawaz Sharif, le chef du parti Pakistan Muslim League Nawaz (PML-N) donné favori dans les sondages, aura fort à faire avec ces groupes sunnites ultra, vraisemblablement financés par des bailleurs d'Arabie Saoudite. Parti dirigeant la province du Pendjab, la PML-N les avait jusque-là tolérés, passant même des arrangements implicites avec eux, afin d'acheter la paix civile provinciale. Ces groupes avaient en effet épargné le Pendjab tout en envoyant leurs commandos semer la mort à Karachi (Sind) ou à Quetta (Baloutchistan).

Compte-tenu de ses compromissions passées, Nawaz Sharif osera-t-il les museler au risque d'enflammer son bastion du Pendjab ? Le dilemme est explosif. Mais là ne s'arrête pas le danger. La menace que fait peser la montée de l'islam radical sur les valeurs démocratiques et laïques au Pakistan va bien au-delà de ces organisations terroristes. Elle est infiniment plus large. Car une frange significative de la société pakistanaise est elle-même gagnée par ces crispations islamistes. La frontière entre l'idéologie professée par les extrémistes et la majorité du corps social, voire de la classe politique, est parfois poreuse. On l'a bien vu lors de l'assassinat début 2011 de l'ex-gourverneur du Pendjab, Salman Taseer, tué par son garde du corps pour avoir pris la défense d'une villageoise chrétienne condamnée à mort pour"blasphème". L'assassin a reçu le soutien de larges secteurs de la société pakistanaise, y compris  et c'est le plus inquiétant  des milieux soufis traditionnellement plus éclairés et tolérants. La confrérie des avocats, ancienne avant-garde dans la lutte contre la "dictature" de Muharraf, l'a même arrosé de pétales de rose à son arrivée au tribunal.

Dans la banlieue d' Islamabad, le 8 mai. En haut, une affiche en faveur d'Imran Khan. AP/MUHAMMED MUHEISEN

L'autre symptôme de cette normalisation d'une vision de plus en plus orthodoxe de l'islam est la popularité de l'homme politique Imran Khan, la "troisième force"  entre le PPP du clan Bhutto et la PML-N de Nawaz Sharif  qui promet de créer la surprise le 11 mai. Ex-star de cricket et jetsetter londonien repenti, M. Khan est un "muslim new born" ayant redécouvert le Coran sur le tard. Les libéraux pakistanais, de plus en plus minoritaires au Pakistan, lui reprochent de rester pour le moins discrets à l'égard du terrorisme des talibans. Imran Khan illustre mieux que quiconque l'infusion de cette nouvelle idéologie religieuse dans la classe moyenne urbaine, en particulier au sein de la jeunesse.

L'OMBRE DES OFFICINES

L'armée a beau brider ses tentations putschistes, elle n'en continue pas moins à pêcher en eaux troubles et à s'adonner à des jeux obscurs. Ses services de renseignement sont toujours à l'oeuvre pour activer des réseaux occultes opérant en Inde, en Afghanistan ou ailleurs. La guerre est certes engagée  sans toutefois être totale  avec les talibans du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), ces combattants pachtounes issus de la ceinture tribale frontalière de l'Afghanistan qui attaquent désormais frontalement l'Etat pakistanais, accusé de "collaborer"avec les Américains dans la"guerre contre la terreur".

Mais les services de renseignements d'Islamabad continuent de cultiver des relations instrumentales avec les talibans afghans hébergés sur le sol pakistanais ainsi qu'avec d'autres groupes de talibans  pakistanais ceux-là  du Nord Waziristan dont l'agenda se limite à frapper les forces du régime de Kaboul ou les troupes de l'OTAN demeurant impliquée sur le théâtre afghan. Cette différence de traitement entre les "mauvais talibans" (à éliminer), coupables de s'attaquer aux intérêts pakistanais, et les "bons talibans" (à ménager) n'opérant qu'en Afghanistan, n'a pas disparu.

Une manifestation, à Kandahar, en Afghanistan, contre l'Inter-Services Intelligence, le service de renseignement pakistanais. AP/ALLAUDDIN KHAN

Elle continue d'inspirer la duplicité de l'attitude d'Islamabad à l'égard des groupes djihadistes. De la même manière, le groupe pendjabi Lashkar-e-Taïba (LeT), accusé par les Indiens d'être à l'origine de l'attaque terroriste sur Bombay en novembre 2008 (166 morts), a pignon sur rue à Lahore. Tous ces groupes restent en réserve de la stratégie régionale du Pakistan. En fonction de l'évolution de la situation politico-militaire en Afghanistan et de l'impact que celle-ci pourrait avoir au Cachemire indien, ils pourront être activés ou désactivés, selon les impératifs géopolitiques du moment de l'armée pakistanaise. Ce faisant, les officiers de Rawalpindi  siège de l'état-major à proximité d'Islamabad  contribuent à légitimer des organisations dont l'influence est plus que nocive sur l'enracinement de la démocratie au Pakistan.

LA MAUVAISE GOUVERNANCE

L'absence souvent pathétique de l'Etat sur les terrains sociaux  santé, éducation  sur fond de justice dysfonctionnelle et de corruption généralisée à tous les échelons de l'administration n'incite guère à l'optimisme. Si le Pakistan n'est pas un "Etat failli" au sens somalien du terme, la mauvaise gouvernance ouvre des vides et des brèches qui sont précisément comblés par des organisations islamistes, lesquelles finissent par s'imposer comme des mini-Etats dans l'Etat. Le Lashkar-e-Taïba (LeT) doit une partie de son enracinement, outre à son éventuelle séduction idéologique, à sa capacité à développer des réseaux efficaces d'écoles et d'hôpitaux. Les 10 000  au moins  madrasas (écoles coraniques) que compte aujourd'hui le Pakistan remplissent des fonctions éducatives et de prise en charge de la jeunesse populaire dont l'Etat est devenu incapable.

Lors d'une séance de vaccination contre la rougeole, par un volontaire de la Jamaat-ud-Dawwa, une fondation de charité islamique, à Lahore. AP/K.M. CHAUDARY

Tant que les élites politiques et sociales n'assumeront pas leurs responsabilités, en commençant par exemple par payer des impôts, la quasi-banqueroute de l'Etat pakistanais  ce dernier n'en finit pas de quémander des prêts au Fonds monétaire international ou à la Banque mondiale  continuera de borner l'horizon du pays. Selon un homme d'affaires, 90% des chefs d'entreprise au Pakistan déclarent à peine 50% de leurs revenus. Le chiffre en dit long sur le détournement des ressources de la nation au profit d'une oligarchie  politique, militaire, industrielle, foncière  livrant à elles-mêmes des classes populaires prêtes à toutes les aventures sur fond d'explosion démographique (de 180 millions d'habitants aujourd'hui, la population pourrait passer en 2050 à 270 millions, voire à 323 millions, selon les scénarios). Le quart plein du verre pakistanais n'est pas encore prêt à se remplir d'avantage.


Droits des vieux immigrés: la mission de la dernière chance. MEDIAPART 10 MAI 2013 | PAR CARINE FOUTEAU


Que faire de ces vieux immigrés qui ont retroussé leurs manches des années durant, à assembler des Renault 5, à construire des routes nationales ou à balayer les rues de Paris? Que faire d'eux une fois que leur employeur les a licenciés ou que leur force de travail les a abandonnés? Cette question taraude les pouvoirs publics français depuis une décennie, voire plus, depuis que ces hommes et ces femmes arrivés en France dans les années 1950, 1960 et 1970 ont atteint l'âge de la retraite. Sans que ne soient apportées de réponses concrètes, comme si l'État s'accommodait de leur invisibilité. 
À l'initiative de Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, une mission d'information sur les immigrés âgés a été créée le 20 novembre 2012 par la Conférence des présidents afin de faire en sorte que ces personnes puissent vieillir dignement.
Un collectif «Justice pour les chibani-a-s» s'est constitué en 2010 pour assurer l'accès aux droits des vieux immigrés.Un collectif «Justice pour les chibani-a-s» s'est constitué en 2010 pour assurer l'accès aux droits des vieux immigrés.
Présidée par Denis Jacquat, député UMP de Moselle, la mission a auditionné des dizaines de personnalités. Avant de remettre son rapport en juin, elle a prévu de se rendre du 12 au 15 mai en Algérie et au Maroc pour rencontrer notamment des responsables des caisses de sécurité sociale et des ministères sociaux ainsi que des services consulaires. Les ministres français compétents, entre autres Marisol Touraine (santé), Michèle Delaunay (personnes âgées), Manuel Valls (intérieur) et Cécile Duflot (logement), seront entendus fin mai et début juin.
Mais le rapporteur Alexis Bachelay, député PS des Hauts-de-Seine, a déjà une idée précise des enjeux et des réformes à mener. À Mediapart, il explique la démarche de la mission et dévoile ses intentions.
Connu, l'état des lieux n'en est pas moins effarant. «La situation était indigne il y a vingt-cinq ans, aujourd'hui c'est carrément scandaleux, ça ne peut plus durer, certains vieux messieurs vivent toujours dans la chambre de 7 mètres carrés qu'ils occupent depuis leur jeunesse, avec une douche sur le palier et une cuisine commune», indique l'élu d'une circonscription dans laquelle sont implantés six foyers, dont ceux de Gennevilliers. «Vu l'état de délabrement de certains logements, on peut parler de maltraitance», poursuit-il.
Lors d'une mobilisation à Toulouse en juin 2010.Lors d'une mobilisation à Toulouse en juin 2010.
La mission a décidé de centrer ses travaux sur les 850.000 immigrés (dont certains ont acquis la nationalité française) âgés de plus de 55 ans. Parmi eux, 350.000 ont plus 65 ans et 40.000 vivent encore en foyers. Débarqués au début des Trente glorieuses, les Maghrébins sont les plus nombreux (70%), les Africains subsahariens, des Maliens et des Sénégalais surtout, les ont rejoints, de vieux Chinois aussi.
Beaucoup touchent le minimum vieillesse, qu'ils perçoivent sous la forme de l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), car ils ont enchaîné les petits boulots, mal payés, à temps partiel, mal ou non déclarés parfois à leur insu. Les discriminations subies au moment du recrutement et dans l'évolution de leur carrière se sont traduites par des inégalités salariales jamais rattrapées.
Cantonnés dans les emplois les plus durs, les plus dangereux et les moins qualifiés, ils ont été les premiers mis à la porte lors des restructurations industrielles des années 1980. « Les chibanis vivent en moyenne dix ans de moins que les autres. C'est comme les ouvriers mais en pire », indique Alexis Bachelay, qui souligne que cette population qui parle un peu le français mais ne sait pas forcément l'écrire connaît mal ses droits et n'ose pas toujours les exercer. « Certains attendent le dernier moment pour se soigner, ce qui complique les traitements ou les rend inefficaces », observe-t-il. « Leur reprocher de venir en France profiter du système comme le font des responsables politiques est purement et simplement indécent quand on connaît la réalité », insiste-t-il.

«C'est Kafka, l'administration doit arrêter de les harceler»

Les pouvoirs publics ont été embarrassés dès que ces personnes ont été considérées comme improductives. Qu'allaient-ils pouvoir faire de ces ex-travailleurs dont ils s'étaient convaincus qu'ils repartiraient chez eux une fois la tâche accomplie? Beaucoup auraient de fait aimé retourner dans le pays de leurs ancêtres s'ils n'avaient été contraints de rester en France. Pour deux raisons principales: le coup de frein à l'immigration professionnelle décidé en 1974 à la suite de la crise pétrolière s'est accompagné de durcissements législatifs successifs pour entrer sur le territoire, ce qui a rendu difficile voire impossible les allers-retours. De peur de ne plus pouvoir revenir en France, certains ont préféré ne pas en partir. La nature de l'immigration a changé, les hommes célibataires laissant la place aux épouses.
Lors d'une manifestation à Toulouse en novembre 2010.Lors d'une manifestation à Toulouse en novembre 2010.
À ces effets de la politique migratoire s'ajoutent les dysfonctionnements propres à l'administration empêchant ces hommes et ces femmes âgés de bénéficier de leurs droits acquis en cas de retour au pays. Le principal problème réside dans le fait que partir signifie renoncer à leur seule ressource, dans la mesure où le versement du minimum vieillesse, dont le montant s'établit actuellement à 787,26 euros par mois, est conditionné à une obligation de résidence en France (plus de six mois par an, pas forcément d'affilée).
Les tracasseries sont de tout ordre. Lors des auditions, Alexis Bachelay assure avoir pointé du doigt les pratiques« inacceptables » du service de l'Aspa de la Caisse des dépôts et consignations, chargé des versements quand la personne ne relève d'aucun régime d'assurance-vieillesse. « Nous avons mis sous le nez du responsable de ce service des courriers émanant de son administration visant à contrôler la situation des personnes. Des courriers simples sont envoyés, sans recommandé, exigeant une réponse dans un délai d'un mois sous peine de suspension », indique le député qui évoque le cas d'une personne de plus de 80 ans qui a dépassé le temps imparti hors des frontières et qui s'est vu infliger une demande de remboursement d'un montant de plusieurs dizaines de milliers d'euros échelonnés sur… 120 ans.
« C'est Kafka, s'énerve l'élu, se référant au rapport récent que le conseiller d'État Thierry Tuot a consacré à la faillite des politiques d'intégration. L'administration doit arrêter de les harceler, ils ne sont pas des fraudeurs. Sans compter qu'ils n'ont pas de recours. »
L'«exportabilité» du minimum vieillesse, c'est-à-dire la possibilité pour les bénéficiaires de le percevoir dans le pays d'origine, devrait faire partie des recommandations de la mission parlementaire. Ce n'est pas révolutionnaire, puisque Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'emploi, avait prévu un dispositif de ce type dans la loi Dalo du 5 mars 2007 aux articles 58 et 59. Mais les décrets mettant en œuvre cette « aide à la réinsertion familiale et sociale » à la charge de l'État n'ont jamais vu le jour en raison du blocage de l'administration et de l'absence de volonté politique, alors même que cette mesure n'aurait rien coûté puisqu'elle devait avoir pour conséquence la suppression de la plupart des autres prestations sociales (aide au logement, sécurité sociale, sauf en cas d'urgence médicale). De leur côté, les associations regroupées dans le collectif Justice et dignité pour les chibani-a-s exigent un accès aux soins et aux droits politiques et sociaux sans restrictions en France et dans le pays d'origine pour garantir un réel droit d'aller et venir. 

«Comment concilier leur liberté de circulation et l'usage de leurs droits»

Comme la majorité des vieux migrants souhaitent, malgré tout, finir leurs jours en France, la mission devrait essayer de favoriser l'accès au logement social de ceux vivant en foyers en demandant aux mairies d'arrêter de mettre systématiquement leur dossier en bas de la pile. Elle voudrait aussi voir se développer les colocations permettant à ceux qui le veulent de faire la navette avec leur pays d'origine sans perdre leur logement. « La plupart des droits sociaux sont liés à la présence sur le territoire. La question à laquelle nous devons répondre est donc comment concilier leur liberté de circulation et l'usage de leurs droits », résume Alexis Bachelay qui considère que des accords bilatéraux entre sécurités sociales devraient être signés.
Lors d'une occupation de la caisse d'assurance-maladie de Midi-Pyrénées en mars 2010.Lors d'une occupation de la caisse d'assurance-maladie de Midi-Pyrénées en mars 2010.
Tout en reconnaissant que des efforts ont été faits en matière de rénovation des foyers, l'élu juge insuffisant le rythme des travaux.« Adoma, l'ex-Sonacotra, avait promis que tout serait fini en 2012. On n'en est qu'à la moitié », regrette-t-il.
Parmi les autres requêtes se trouve la nécessité de faciliter l'accès à la naturalisation pour les immigrés installés depuis plus de vingt ans ou vingt-cinq ans en France. « C'est aberrant de demander aux personnes les actes de naissance de leurs parents quand ceux-ci étaient des paysans sénégalais dans les années 1930 », remarque-t-il.
Lors du lancement des travaux, Claude Bartolone avait promis de ne pas oublier les femmes immigrées âgées, qui pour certaines, une fois leur mari décédé, vivent dans un dénuement extrême. La création de carrés musulmans dans les cimetières et l'abaissement du coût du rapatriement des corps sont aussi au programme. La mission devrait par ailleurs exiger davantage de moyens pour le Haut conseil à l'intégration (HCI) afin de combler le déficit de recherche et de données statistiques et évoquer les aspects mémoriels au travers de la valorisation dans les manuels scolaires de la contribution de l'immigration à l'histoire du pays. La mission a une portée «symbolique pour les générations suivantes qui pourront voir comment la République traite leurs parents et grands-parents», a souligné le président de l'Assemblée nationale.
La volonté politique y sera-t-elle cette fois-ci? Claude Bartolone et Alexis Bachelay sont convaincus que les propositions des parlementaires ne resteront pas lettre morte, qu'elles prennent la forme d'une loi ou de textes réglementaires. Pourtant, les rapports s'empilent depuis dix ans, comme celui de l'Igas en 2002 et celui du HCI en 2005, sans être suivis d'effets notables. François Hollande ne s'est pas engagé sur le sort des vieux immigrés lors de la campagne présidentielle, à ceci près qu'une de ses promesses, celle accordant le droit de vote aux étrangers extra-communautaires aux élections locales, les auraient concernés. Mais elle a été enterrée, pour l'instant tout du moins.

jeudi 9 mai 2013

La reine Elizabeth annonce un durcissement des lois sur l'immigration Le Monde.fr avec Reuters | 08.05.2013 à 22h31


Le Monde.fr avec Reuters | 08.05.2013 à 22h31
La reine Elizabeth II d'Angleterre a inauguré, mercredi 8 mai, la session annuelle du Parlement de Westminster en dévoilant, au nom du gouvernement de David Cameron, un durcissement des lois sur l'immigration.

Le nouveau texte de loi, a déclaré la souveraine dont le texte est écrit de la main du premier ministre, "fera en sorte que le Royaume-Uni attire ceux qui apporteront une contribution et dissuade ceux qui ne le feront pas". Le projet est rendu public alors que le gouvernement Cameron espère enrayer d'ici les législatives prévues au plus tard en 2015 un exode d'électeurs vers le parti xénophobe et europhobe UK Independance Party (UKIP), qui a réalisé une percée spectaculaire aux élections locales partielles du 2 mai.

Les nouvelles dispositions obligeront notamment les propriétaires à vérifier le statut d'immigrés de leurs locataires et infligeront de lourdes amendes aux employeurs recrutant de la main-d'œuvre clandestine. Les immigrés de fraîche date verront leur accès aux soins médicaux du Service national de santé restreints. Il sera, en outre, plus aisé d'expulser les immigrés clandestins, qui auront plus de mal à contester en justice les décisions réglementaires prises à leur encontre.

Le premier ministre affirme que son gouvernement a réussi à réduire d'un tiers le nombre d'immigrés depuis son arrivée au pouvoir en 2010. Le UKIP et une partie de la presse britannique agitent pour leur part le spectre d'une"invasion" de Bulgares et de Roumains une fois passée l'ouverture des frontières des Vingt-Sept aux ressortissants de ces deux pays membres, qui entrera en vigueur en janvier 2014.

mercredi 1 mai 2013

Un rapport américain critique la "laïcité très agressive" de la France 01.05.13 | 01:09 | Le Monde.fr avec AFP

La porte-parole du gouvernement a affirmé que "le principe de laïcité" ne devait "pas s'arrêter à la porte des crèches", après la décision de justice concernant sur le licenciement d'une employée voilée de la crèche Baby Loup. AFP/JEAN-PIERRE MULLER

Pour la première fois, la commission américaine sur les libertés religieuses internationales, dont les membres sont nommés par le président américain et le Congrès, a consacré un chapitre de son épais rapport annuel, publié mardi 30 avril, à l'Europe occidentale. Dans ce texte, la commission se montre très critique envers plusieurs pays, dont la France, pour leur "laïcité très agressive", notamment en raison de l'interdiction du voile intégral dans les espaces publics français et belges.

"Parfois, comme l'Europe de l'Ouest a en général un très bon bilan en matière de liberté religieuse, il est facile de négliger le fait qu'il existe des questions problématiques en ce qui concerne les vêtements religieux, certains rituels et certaines traditions religieuses", a expliqué la présidente, Katrina Lantos Swett, lors d'une conférence téléphonique. "Dans certains pays, une laïcité très agressive place les personnes religieuses dans des positions inconfortables et difficiles en ce qui concerne le plein exercice de leurs convictions et croyances", a-t-elle ajouté.

"ATMOSPHÈRE D'INTIMIDATION"

Le rapport cite les restrictions croissante votées ces dernières années en Europe concernant les signes religieux, l'abattage rituel des animaux, la circoncision en Allemagne et la construction de mosquées et minarets en Suisse. Les restrictions "créent une atmosphère d'intimidation contre certaines formes d'activité religieuse en Europe occidentale", expliquent les auteurs. "Ces restrictions limitent aussi gravement l'intégration sociale et les opportunités en termes d'éducation et d'emploi pour les individus affectés".

La commission évoque plus précisément les interdictions du voile intégral votées en 2011 en France et en Belgique. "Cela soulève des inquiétudes en termes de discrimination", dit-elle. "Tout en cherchant à répondre aux inquiétudes sur la coercition, une telle loi appliquée trop largement soulève des questions sur les droits parentaux et la liberté de choix".

Le rapport souligne ensuite que le président François Hollande et d'autres ministres ont appelé au vote d'une loi sur les signes religieux dans certains lieux privés, notamment les structures de petite enfance. "Ces restrictions limitent les opportunités d'emploi et économiques, particulièrement pour les femmes musulmanes qui portent le foulard", conclut la commission.