jeudi 21 août 2014

Les femmes ont un usage réduit de l'espace public le Monde 22 août 2014

Selon le sexe, la fréquentation de la rue, des cafés ou des structures de loisirs n'est pas la même. Un phénomène encore plus visible en banlieue


La rue serait-elle devenue un univers masculin ? Avec ses commerces, ses cafés, ses squares et ses terrains de jeux, l'espace public apparaît ouvert et mixte. Pourtant, plusieurs études et expériences montrent que la ville demeure un lieu sexué. Où l'on se croise mais où on ne partage pas la même liberté de mouvement selon qu'on soit femme ou homme. Et où des " murs invisibles " sont dressés à l'encontre de celles qui tentent d'y évoluer. Une réalité plus prégnante encore en banlieue.

Selon une étude de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus), plus d'une femme sur trois éprouve un " sentiment d'insécurité " dans son quartier, contre une femme sur cinq dans les centres-villes. Et d'après l'enquête de victimation annuelle réalisée par l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Ile-de-France auprès de 10 500 femmes, la peur fait partie du vécu de 69 % des Franciliennes, " au moins de temps en temps " le soir.

Si les agressions ne sont pas plus fréquentes ni nombreuses dans les cités, cette sensation y est cependant plus ancrée : " Il n'y a pas plus de harcèlement en banlieue mais l'effet grand ensemble y est patent. Le contrôle social collectif qui s'exerce au bas des tours est plus fort qu'ailleurs ", remarque le géographe Yves Raibaud. Or, observent les sociologues, le sentiment d'insécurité provient beaucoup des injonctions sociales que les femmes reçoivent – leur place n'est pas dehors, dans la rue.

Selon le sexe, l'usage de la rue n'est donc pas le même : les hommes occupent les trottoirs, les cafés, les bas d'immeubles de manière statique ; les femmes, elles, ne stationnent pas. Elles sont en mouvement, flânant rarement et évitant les lieux trop masculins. Leur usage de la rue est plus pratique que ludique : aller chez le médecin ou au métro pour rejoindre son travail, faire ses courses…

C'est ce qu'a pu mettre au jour l'ethnologue-urbaniste Marie-Christine Hohm dans une étude réalisée en 2012 dans le quartier du Grand Parc, dans le nord de Bordeaux, auprès de femmes recrutées en trois groupes : lycéennes et étudiantes, femmes précaires et isolées, et seniors. Toutes avaient une " carte mentale " de leur quartier avec des rues fréquentées et d'autres à éviter, a noté cette responsable de l'Agence d'urbanisme de Bordeaux métropole Aquitaine.

Jeunes ou plus anciennes, elles adoptent des stratégies pour ne pas se faire remarquer et être tranquilles, surtout le soir. Vêtements passe-partout, baskets, marchant vite sans répondre aux interpellations, un baladeur sur les oreilles. Elles sortent de préférence en groupe. Dans les transports, elles s'assoient près du chauffeur. " Les femmes ne se sentent pas légitimes dans l'espace public. Elles n'y sont pas avec la même insouciance ", assure Mme Hohm.

Les politiques d'aménagement ont renforcé cet aspect sexué de la ville avec une géographie de lieux de loisirs essentiellement masculine. On sait que les cafés restent majoritairement fréquentés par les hommes. Mais pas seulement. Terrains de pétanque pour les seniors, city stades, skateparks, terrains de football, studios de répétition… autant d'espaces où les femmes sont absentes.

75 % des budgets publics servent à financer les loisirs des garçons, a ainsi constaté M. Raibaud. " Or en consacrant des espaces virils et dominants, on renforce la présence des hommes dans l'espace public ", remarque-t-il.

Cette tendance s'inscrit aussi dans les politiques locales en direction de la jeunesse : les équipements comme les dispositifs de loisirs sont pensés pour les garçons. Edith Maruéjouls, doctorante à l'université de Bordeaux a ainsi montré, en mêlant toutes les activités proposées dans une commune populaire de l'agglomération – sections sportives, accueil loisirs, maisons de jeunes, écoles de musique et de danse, médiathèques – que 60 % sont fréquentées par des garçons. Avec 100 % pour les terrains de sports d'accès libre, ou encore 70 % pour les séjours d'été organisés pour les jeunes de banlieue, les maisons de quartier ou de jeunes.

Les filles, elles, disparaissent de ces structures à l'entrée du collège. " Cela interroge sur les stéréotypes. Il faut que les pouvoirs publics se demandent pourquoi le sport pratiqué de manière mixte au collège, ne l'est pas à l'extérieur ", insiste la sociogéographe.

Pour l'heure, la prise de conscience de cette ville genrée n'est qu'embryonnaire.

Sylvia Zappi

mercredi 20 août 2014

Femme voilée : Nadine Morano lance une polémique de plage - Libération, AFP 19 AOÛT 2014 À 19:35 Nadine Morano (Photo Eric Feferberg. AFP)

Après sa critique d'une femme voilée à la plage, pluie de réactions de réprobation y compris à l'UMP, tandis que le ministre Harlem Désir déclare sa «compréhension».

Une plage, une femme voilée, un compte Facebook et voilà Nadine Morano qui lance un débat réchauffé sur le voile en cette fin d'été. En déplorant la veille la présence d'une femme voilée sur une plage, Nadine Morano a suscité mardi la réprobation jusqu'à l'UMP, mais aussi, de façon inattendue, le soutien d'un ministre PS, Harlem Désir, au nom de l'égalité des sexes.

Au lendemain de sa publication sur Twitter et Facebook de la photo de dos d'une femme voilée à la plage, tandis que son mari était en train de se baigner, la député européenne persiste à dénoncer ce qui lui apparaît comme une atteinte à l'égalité entre hommes et femmes.

HARLEM DÉSIR COMPRÉHENSIF

C'est le seul terrain sur lequel elle entend se placer, alors que ses messages lui ont valu des critiques virulentes, notamment d'«islamophobie». Mais ils lui ont aussi valu des soutiens, le plus surprenant étant probablement celui d'Harlem Désir, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.

«Je peux comprendre sa réaction (...) Il n'y a rien qui puisse justifier qu'une femme n'ait pas le même droit qu'un homme», a soutenu l'ancien numéro un du PS qui, du coup, s'est retrouvé lui-même sous le feu des critiques de son camp.

Il a dans la soirée reçu le soutien de son ancien camarade de SOS Racisme Julien Dray (PS), qui a estimé sur RTL que le voile n'était «pas seulement un signe religieux» mais «d'abord et avant tout un signe d'oppression des femmes».

«Harlem Désir a encore parlé sans réfléchir», a en revanche réagi sur Twitter le député des Hauts-de-Seine Alexis Bachelay.

«Je ne comprends pas (sa) position», a abondé Nicolas Bays, député du Pas-de-Calais.

Sa collègue au gouvernement pour les Droits des femmes a pris le contrepied de M. Désir. «Nadine Morano se cache derrière les droits des femmes pour faire de la politique nauséeuse», a attaqué Najat Vallaud-Belkacem sur Twitter.

La très sarkozyste députée européenne avait publié la photo de la femme voilée en la mettant en parallèle avec une autre photo, celle de Brigitte Bardot en bikini dans les années 60, allongée sur le sable.

Dans le long texte d'accompagnement, l'ex-ministre expliquait que cette photo, prise par elle sur «une plage de France, bondée de vacanciers», représentait «une défiance envers la femme»«Voir cela sur le territoire des droits de l'Homme est exaspérant!», s'exclamait-elle, même si «rien» ne portait «atteinte à l'ordre public puisque la femme avait le visage découvert, conformément à la loi».

«EXASPÉRANT»

«A la vue de cette scène, on ne peut s'empêcher de ressentir une atteinte à notre culture (...)», écrivait-elle. «Lorsqu'on choisit de venir en France, Etat de droit, laïc, on se doit de respecter notre culture et la liberté des femmes. Sinon, on va ailleurs!!».

«Elle stigmatise l'islam», a redit mardi Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie«Les libertés de conscience et de croyance sont des droits constitutionnels, alors il faudrait mieux qu'elle se taise», a ajouté celui qui a quitté l'UMP parce qu'il y a ressenti, dit-il, «beaucoup de haine» à l'égard des musulmans.

«Je lui répondrai que ce serait bien, aussi, qu'on crée un observatoire du respect de la culture française», a répliqué Mme Morano. «La culture française, c'est l'égalité entre les hommes et les femmes et quand il y a des situations de soumission, ce n'est pas la France».

Parmi ses contempteurs, le député PS Jean-Marc-Germain, pour qui elle représente «la pire des droites dans notre pays, celle qui rejette l'autre, qui considère que quand on est musulman, on n'est pas un bon Français».

A L'UMP, DES CRITIQUES AUSSI

A droite également, sa position a été vilipendée: «on a le droit de se promener dans la tenue qu'on souhaite sur les plages», a affirmé l'UMP Valérie Pécresse. «Nous avons un réel problème de vivre-ensemble en France, il faut donc éviter d'attiser les tensions et respecter l'identité ainsi que les libertés individuelles des autres», a estimé le député Thierry Solère, sur Francetv info.

«Nous proposons, au FN - et pas depuis hier - la suppression des signes religieux ostensibles dans l'espace public», a rappelé pour sa part Florian Philippot, vice-président du Front national. Tout en accusant l'UMP d'avoir laissé le communautarisme «grignoter la France».

AFP

jeudi 7 août 2014

Sept idées reçues sur l'immigration et les immigrés



Le Monde.fr | 06.08.2014 à 18h33 • Mis à jour le 07.08.2014 à 09h34 |Par 


Des migrants sur le navire militaire italien "Chimera", dans le port de Pozzallo, en Sicile, le 30 juin. Des migrants sur le navire militaire italien "Chimera", dans le port de Pozzallo, en Sicile, le 30 juin. | AP/CARMELA IMBESI

L'été, période propice à relancer de vieux débats ? D'Eric Ciotti à Hervé Mariton en passant par Christian Estrosi, les ténors de la droite se bousculent sur les plateaux télévisés pour parler... d'immigration.

Aides sociales, afflux de migrants, « laxisme », tout est bon pour dénoncer une fois encore l'arrivée ou la présence d'immigrés sur le sol français. Cette thématique, souvent épidermique en France, où les enquêtes d'opinion montrent une montée du sentiment xénophobe, est riche en clichés. Des clichés qui sont le plus souvent relativisés, voire démentis par les faits.

 1. Non, il n'y a pas une « explosion » de l'immigration en France

Premier cliché démenti par les faits : la part des immigrés et des étrangers en France est... relativement stable depuis 30 ans.

En 1982, on comptait 4 millions d'immigrés (nés étrangers dans un pays étranger), et 3,5 millions d'étrangers (vivant en France sans avoir la nationalité française) pour 55 millions d'habitants. En 2011, on compte 5,4 millions d'immigrés et 3,7 millions d'étrangers pour 65 millions d'habitants.

Ramenée en pourcentage de la population, c'est donc, en trente ans, une hausse de 1,2 points de la part d'immigrés (de 7,2 % à 8,4 %) et une légère baisse de la part d'étrangers de (6,3 % à 5,8 %).

Un tiers des immigrés provenaient en 2008 de pays de l'UE, 38 % d'Europe. On compte ensuite 42,5 % d'immigrés originaires d'Afrique et du Maghreb, 14,2 % d'Asie, et 5,3 % d'Amérique ou d'Océanie, selon l'Insee.

Même si on regarde le très long terme, on ne peut pas observer de variation massive depuis les années 1920, comme on le voit ci-dessous.

Des migrants sur le navire militaire italien "Chimera", dans le port de Pozzallo, en Sicile, le 30 juin. Des migrants sur le navire militaire italien "Chimera", dans le port de Pozzallo, en Sicile, le 30 juin. | AP/CARMELA IMBESI

2. Non, il n'y a pas une hausse massive des arrivée de migrants en Europe

Second cliché : la vision de « hordes » de migrants qui se presseraient aux frontières de l'Europe. Là aussi, on est dans l'exagération.

Il est exact que certaines « routes » connaissent un afflux massif en 2013, notamment les migrants en provenance de l'Erythrée et de la Syrie, qui se pressent en Italie et à Malte. Mais d'autres, au contraire, voient le nombre d'arrivants diminuer.

En réalité, si on consulte les données globales de Frontex, l'agence européenne aux frontières, on constate une hausse pour 2013, mais qui fait suite à une baisse en 2012. Sur trois ans, la tendance est plutôt stable : 104 000 migrants illégaux recensés en 2010 et 2009, 107 000 en 2013.

Par ailleurs, le nombre d'étrangers en situation irrégulière est stable depuis trois ans lui aussi en Europe.

3. Non, la France n'accueille pas plus d'immigrés qu'ailleurs en UE

Troisième cliché : la France serait une terre d'accueil privilégiée des migrants. Là encore, c'est faux. On le voit sur ce premier graphique : d'autres pays de taille comparable, de l'Allemagne au Royaume-Uni en passant par l'Italie, connaissent plus d'immigration que la France.

De même, la France a moins d'étrangers sur son sol que la plupart de ses voisins européens. Et se situe, au niveau mondial, à la 80e position pour l'immigration, derrière les Etats-Unis ou de nombreux autres pays européens.

La France se distingue pour une chose : le poids relatif de ses enfants d'immigrés, qui sont donc français de naissance. Selon l'Insee, en 2008, les descendants directs d'un ou de deux immigrés, représentaient 6,5 millions de personnes, soit 11 % de la population. Trois millions d'entre eux avaient leurs deux parents immigrés. 

Enfin, si elles ont diminué, les reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière se poursuivent, et donnent lieu à une guerre de chiffres entre gauche et droite.

Manifestation de sans-papiers à Paris, le 5 octobre. Manifestation de sans-papiers à Paris, le 5 octobre. | FRED DUFOUR/AFP

4. Non, la citoyenneté française n'est pas « bradée »

Autre cliché : la citoyenneté française, qui serait accordée de plus en plus facilement à des étrangers. Là aussi, c'est tout simplement faux. Il suffit d'observer ce graphe pour le constater : on accorde aujourd'hui moins de fois la citoyenneté qu'en 2007.

Et là aussi, si on regarde la part des français par acquisition dans la population depuis 1960, on est bien loin de l'explosion (de 2,8 % en 1962 à 4,5 % en 2011).

5. Non, les immigrés ne viennent pas massivement « toucher des allocations »

Autre oubli fréquent dans les discours sur l'immigration : sa structure. On a tendance à oublier que dans les flux de titres de séjour délivrés, tous ne le sont pas pour le même motif. Les cas « humanitaires » sont très minoritaires face aux étudiants étrangers ou au regroupement familial.

Celui-ci, consacré comme un droit par le Conseil d'Etat en 1978, mais qui a connu depuis une série de restrictions, n'est autorisé qu'aux étrangers eux-même titulaires d'une carte de séjour ou de résident, qui doivent justifier de leurs ressources : au minimum 1 128 euros par mois sur la dernière année pour une famille de deux ou trois personnes. Qui ne peuvent pas provenir d'un minima social, mais doivent l'être d'une activité.

Il existe d'autres restrictions, notamment disposer d'un logement ou ne pas être polygame.

Lire aussi : les régularisations ont bondi de 50 % en 2013

6. Non, on n'accorde pas le RSA aux étrangers dès leur arrivée

Venons-en aux propositions formulées par l'UMP. Hervé Mariton, par exemple, propose « que tout nouvel entrant en France, qu'il soit en situation régulière ou irrégulière, n'ait pas accès aux aides sociales contributives avant un délai de plusieurs année ».

Or... c'est déjà le cas ! En réalité, il faut un statut d'immigrant régulier pour toucher des aides sociales. Et surtout, le RSA, par exemple, n'est accordé qu'au bout de cinq années de résidence en France, sauf quelques cas particuliers (réfugiés, apatrides, mère seule).

Lire aussi : Les intox d'Eric Ciotti sur l'immigration

13,2 %Comme le rappelait Libé Désintox en 2013, de 2004 à 2011, la part des étrangers non communautaires dans les bénéficiaires du RMI, puis du RSA n'a pas varié, passant de 13,3 % à 13,2 %.

Cette polémique est typique des discours autour de l'immigration. Autre exemple, celui des bénéficiaires du minimum vieillesse (Allocation de solidarité aux personnes âgées ou Aspa). Là aussi, le même Hervé Mariton avait dénoncé en 2013 - figure classique - la mainmise d'étrangers qui, n'ayant jamais cotisé en France, viendraient le toucher sur le territoire.

Il suffit de retrouver, sur le site de l'Assemblée, nationale, une question posée au gouvernement en 2011, pour constater que la polémique, ancienne, est en réalité très exagérée : on comptait, en 2012, 32 % d'étrangers parmi les bénéficiaires de l'Aspa, contre 30 % en 2005.

En 2011, donc, le gouvernement estimait à 2 000 le nombre de bénéficiaires étrangers de l'Aspa. Ils résidaient en France en moyenne depuis dix ans. Et seuls 439 étaient en France depuis moins de cinq ans.

7. Non, l'immigration ne coûte pas des dizaines de milliards

De manière plus générale, le discours autour de l'immigration et des immigrés à tendance à ne considérer que les coûts, sans jamais leur opposer les revenus générés par ceux-ci.

Il est extrêmement complexe de chiffrer le coût ou l'apport de l'immigrationpour les finances publiques.

En 2010, l'économiste Xavier Chojnicki avait été chargé par le gouvernement d'une étude sur le coût de l'immigration, qui fait désormais autorité. Si elle faisait le constat d'une « surreprésentation des populations immigrées parmi les bénéficiaires d'allocations familiales ou de logement », ainsi qu'aux « allocations chômage et au RMI », elle rappelait que la population immigrée cotisait également.

Or, concluait l'étude, du fait de la structure d'âge différente de la population immigrée, plus jeune, « la contribution nette globale de l'immigration au budget de l'Etat serait ainsi positive et de l'ordre de 12 milliards d'euros pour l'année 2005 ; un immigré aurait effectué en moyenne un paiement net de l'ordre de 2 250 € contre un peu plus de 1 500 € pour un autochtone ». 

+ 3,02 MDS ?L'étude estimait ainsi à 68,4 milliards d'euros les prestations versées aux immigrés et à 72,026 milliards leurs cotisations. 

D'autres études ne sont pas de cette avis. Ainsi, François Gemenne, autre chercheur, évoque un coût net de l'ordre de 5 à 10 milliards d'euros. Mais il explique également que ces coûts sont imputables en partie à la politique migratoire elle-même, notamment les reconduites à la frontière, qui représentent 400 millions d'euros par an. Et les travaux de divers chercheurs tendent à montrer que le problème de la France vient aussi du fait que les immigrés y ont un moindre accès aux emplois rémunérateurs.

- 0,3 POINTS DE PIB ?Une étude comparative de l'OCDEmontre que dans la plupart des pays, l'impact fiscal de l'immigration est nul ou positif. Pour la France, l'étude estime que l'impact fiscal est négatif de 0,3 point de PIB, soit moins qu'en Allemagne (1,13 point). En moyenne, il est positif de 0,3 points de PIB.

Lire : Coût de l'immigration, l'impossible chiffrage

La plupart des économistes s'accordent également pour estimer qu'avec le vieillissement de la population, le recours à l'immigration de travail deviendra de plus en plus nécessaire dans les pays d'Europe et d'Amérique du Nord.