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dimanche 18 novembre 2012

GILLES KEPEL - PROFESSEUR À SCIENCES PO PARIS Face au salafisme, banaliser l’islam comme les autres religions


Y a-t-il une progression du salafisme en France ?

Le phénomène salafiste est limité en nombre, il ne concerne que quelques milliers de personnes en France, et dans leur majorité, les salafistes sont non-violents. Ceux qui désirent passer au jihad sont une minorité à l'intérieur d'une minorité. Néanmoins, il suffit d'un acte de violence pour mettre le feu aux poudres, et l'affaire Merah, puis l'affaire Jérémie Louis-Sidney à Strasbourg, sont sources d'interrogation.

L'interrogation a tourné à la polémique…

L'affaire Merah n'est toujours pas complètement élucidée. Elle est intervenue dans le contexte de l'élection présidentielle, et on reste très surpris, au vu de l'enquête commanditée, par les incroyables ratés du renseignement, qui avait pourtant identifié et « logé » Mohammed Merah. Mais la survenue de l'affaire de Strasbourg, parce qu'elle pointe aussi la capacité du salafisme à convertir des jeunes particulièrement fragiles, qui ont déjà basculé dans la délinquance, soulève des interrogations sur notre modèle social et sur les formes d'opposition en son sein.

C'est-à-dire ?

Dans les banlieues défavorisées, la référence identitaire islamique a progressé. Elle n'est pas, dans sa totalité, en confrontation avec la société française et les idéaux républicains. Il appartient aux autorités publiques, notamment en renouvelant en termes de génération la représentation de l'islam de France, de favoriser l'émergence d'interlocuteurs responsables, qui banalisent l'islam comme sont banalisées les autres religions. .

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Publié le 13/11/2012 à 06:00 par Propos recueillis par Francis Brochet

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