lundi 14 octobre 2013

Primaire à Marseille : "Que Carlotti dise ce qu'elle sait ou qu'elle se taise" 14.10.2013 à 18:22 | Le Monde.fr avec AFP

Battue, la ministre Marie-Arlette Carlotti s'en est pris à Samia Ghali, avant d'être recadrée par le gouvernement. Matignon assure "qu'elle a toute sa place au sein du gouvernement".AFP/ANNE-CHRISTINE POUJOULAT

Au lendemain du premier tour des primaires socialistes à Marseille, le Parti socialiste a tenté de calmer le jeu, lundi 14 octobre, après les vifs échanges entre Samia Ghali, arrivée en tête du scrutin (25,25 %), et la ministre Marie-Arlette Carlotti, éliminée (19,52 % des voix).

Bruno Le Roux, chef de file du parti à l'Assemblée nationale, a apporté son soutien à la démarche de Samia Ghali, qui a loué des minibus afin de déposer des électeurs dans les bureaux de voted'arrondissements du nord de la ville. Une méthode condamnée par Mme Carlotti, accusant sa rivale de "clientélisme".

"Mettre en place des bus un dimanche pour faire en sorte que les électeurs puissent aller voter, cela me semble plutôt devoir être félicité que devoir être stigmatisé", a déclaré M. Le Roux. Interrogé sur la réaction de Mme Carlotti, il a répondu : "Qu'elle dise ce qu'elle sait et qu'elle le démontre ou qu'elle se taise. Je n'étais pas là bas, je ne vais pas dire si elle a tort ou si elle a raison."

CARLOTTI GARDE "TOUTE LA CONFIANCE" D'AYRAULT

David Assouline, porte-parole du PS, a pour sa part écarté toute démission de Mme Carlotti de son poste de ministre, alors que Mme Ghali avait mis en cause sa présence au gouvernement après sa défaite. "A sa place, peut-être [qu'elle] rendrai[t] [son] poste de ministre", avait déclaré la sénatrice, lundi, sur i-Télé.

Durée : 00:28 | Images : iTélé

La sénatrice Samia Ghali, arrivée en tête du premier tour des primaires PS à Marseille, s'est montrée virulente envers sa concurrente éliminée, Marie-Arlette Carlotti. Celle-ci accusait Ghali de clientélisme pour avoir loué des mini-bus afin de déposer des électeurs dans les bureaux de vote d'arrondissements du nord de la ville.

La sénatrice a répliqué sur i-Télé en se demandant si la ministre déléguée aux personnes handicapés et à la lutte contre l'exclusion "n'a pas été elle-même sanctionnée pour le travail qu'elle a fait en tant que ministre", avant d'évoquer une possible démission pour Carlotti.

"Ça ne fait absolument pas de doute" qu'elle doit rester au gouvernement, a déclaré M. Assouline. "Il ne faut pas mélanger les élections, il ne faut pas mélanger les sujets, et aujourd'hui bien entendu que cela ne se pose pas pour moi", a-t-il ajouté.

Jean-Marc Ayrault a, lui, réaffirmé, lundi, que Mme Carlotti avait"toute [sa] confiance" et qu'elle"reste au gouvernement""Nous avons utilisé la procédure des primaires, les Marseillais sont venus en nombre, il faut se rassembler, c'est à chacun d'y contribuer", a-t-il ajouté.

Selon des sources proches du PS, M. Ayrault a tout de même dû "recadrer" sa ministre après ses propos contre Samia Ghali. Le président de la République, en déplacement, aurait également fait part de son mécontentement de voir la ministre chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion éliminée dès le premier tour.

>> Lire aussi l'analyse (édition abonnés) : "Primaire PS à Marseille : être ministre n'aura pas suffi à Marie-Arlette Carlotti"

UNE MÉTHODE "MORALEMENT CONDAMNABLE, MAIS PAS JURIDIQUEMENT"

Mme Carlotti a par ailleurs demandé à la Haute Autorité des primaires (HAP) d'examiner "dans les vingt-quatre heures" les comptes de campagne des différents candidatsSamia Ghali a assuré, lundi matin, qu'aucun recours n'avait été déposé. René Stefanini, le secrétaire général de la HAP, a estimé que la méthode employée par Mme Ghali était"moralement condamnable, mais pas juridiquement, sauf à prouver qu'il s'agit d'un achat de voix".

Dimanche, des incidents ont été relevés dans certains des 55 bureaux de vote de la ville, répartis dans 15 lieux et qui ont ouvert avec, pour certains,"quelques retards" par rapport à l'horaire prévu selon le président de la HAP, Jean-Pierre Mignard. Dans le 15e arrondissement notamment, "des discordances de dates de naissance" sont apparues, qui concerneraient quelques dizaines d'électeurs.



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