lundi 20 janvier 2014

Anelka, auteur d'une « quenelle », bientôt fixé sur son sort

19.01.2014 | Le Monde.fr Marc Roche (Londres, correspondant)

Nicolas Anelka, le 28 décembre 2013 à Londres. AFP/IAN KINGTON

Auteur d'une « quenelle » dédiée à l'humoriste Dieudonné, l'attaquant de West Bromwich Albion, Nicolas Anelka, doit être fixé sur son sort en début de semaine. La fédération anglaise (Football Association ou FA) devrait imposer une longue suspension au joueur controversé âgé de 34 ans qui mettrait de facto fin à sa carrière outre-Manche.

L'affaire Anelka a mis à mal la réputation de la FA dont la procédure disciplinaire a été étonnamment lente. Dans le passé, la fédération avait réagi rapidement pour punir les joueurs reconnus coupables d'actes racistes. Visiblement dépassés par l'enjeu, les instances ont eu recours à un spécialiste britannique de la société française pour comprendre la signification « culturelle » du bras tendu vers le bas et l'autre croisé sur la poitrine, réalisé le 28 décembre lors du match contre West Ham.

Ce recrutement a provoqué la colère des commentateurs. « On n'est pas en France. C'est l'interprétation du geste dans ce pays qui importe. Anelka savait très bien ce qu'il faisait », a indiqué le commentateur Johnny Vaughn au micro de la BBC.

UNE PUNITION EXEMPLAIRE

L'association Kick Out de lutte contre le racisme dans les stades a publiquement dénoncé la lenteur des procédures. Très active dans le football d'outre-Manche, la communauté juive, relayée par les milieux politiques, exige une punition exemplaire.

En revanche, Nicolas Anelka, converti à l'islam en 2004, a reçu l'appui de plusieurs footballeurs français évoluant en Premier League anglaise, l'équivalent de la Ligue 1, à l'instar de Samir Nasri (Manchester City), Yannick Sagbo (Hull) et Mamadou Sakho (Liverpool). « Un groupe de demi-illettrés, totalement ignorants, issus du quart-monde français », a répliqué l'hebdomadaire dominical du Sunday Times daté du 19 janvier à propos de ces soutiens. Ambiance…

Dans un premier temps, le manager par intérim de West Bomwich Albion, Keith Downing, avait défendu Anelka, qualifiant la polémique de « foutaise ». Mais devant le tollé provoqué par ce geste, il avait contraint Anelka à promettre qu'il ne récidivera pas. Visiblement dépassé par les évènements, Downing a été remplacé par Pepe Mel, l'ex-entraîneur du Real Betis. A peine arrivé dans la ville des Midlands, ce dernier a été confronté à un véritable casse-tête.

A L'ORIGINE DE L'ULTIMATUM

Le sponsor du maillot des « Baggies », le promoteur immobilier Zoopla, a menacé de retirer son soutien qui s'élève à trois millions de livres par an si Anelka était à nouveau sélectionné. L'un des propriétaires de l'entreprise, de confession juive, serait à l'origine de cet ultimatum qu'applaudit le Sunday Times : « Pourquoi financer un club dont l'une des stars soutient l'extermination des juifs ? »

Mais West Brom, qui languit à la quinzième place du classement du championnat proche de la zone de relégation, manque tragiquement d'attaquants.

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