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dimanche 15 janvier 2012

Marine Le Pen prend pour cible les "intégristes" au nom de la laïcité 15.01.12 | 19:02 | LEMONDE.FR Abel Mestre


Marine Le Pen veut être la candidate de la laïcité. Mais d'une laïcité déclinée selon les fondamentaux du Front national et qui se résume, au bout du compte, à la condamnation de certaines pratiques de l'islam. Ainsi, dimanche 15 janvier, à Grand-Quevilly, dans la banlieue de Rouen (Seine-Maritime), la candidate du FN a promis que, si elle était élue à la présidence de la République, elle ferait une"application stricte" de la loi de 1905.

"Immédiatement, les prières de rue (...) prendront fin. Il ne sera plus question de financer par un biais détourné la construction des mosquées (...). C'est bien ça la République et certainement pas les reculades permanents du couple Sarkozy-Guéant habitués à se coucher devant toutes les revendications communautaristes. (...) Trop de laisser faire, trop de démissions, trop de laxisme ont miné la République française et la laïcité ", a-t-elle notamment lancé.Avant de se faire menaçante : "Les intégristes doivent savoir qu'ils trouveront face à eux et pour la première fois depuis des décennies, un pouvoir extrêmement déterminé".

Pour faire cela, Mme Le Pen propose la création d'un ministère de l'immigration et de la laïcité. En accolant ces deux termes, la présidente du parti d'extrême droite dévoile sa grille d'analyse : les atteintes à la laïcité et le communautarisme sont le fait de l'islam dont la présence en France est le fruit d'une "immigration massive" qui serait "un facteur de tensions et de division". Un amalgame que Mme Le Pen a répété à plusieurs reprises lors de son discours de dimanche, comme lorsqu'elle affirme que "laïcité sera d'application plus aisée quand nous aurons stoppé l'immigration".

Un discours qui a laissé place à certaines mesures préconisées par Mme Le Pen dont on ne sait pas la manière dont elles pourraient être appliquées. Il en va ainsi de l'interdiction de porter le voile ou"tout autre signe religieux ostentatoire" pour les usagers des"services publics administratifs dépendants de l'Etat ou des collectivités territoriales".

CONTRE LE "MULTICULTURALISME"

La candidate à l'Elysée en a aussi profité pour railler la proposition d'Eva Joly sans nommer l'ancienne juge de créer un jour férié pour Kippour ou l'Aid el-Kebir. N'ayant pas peur de la contradiction, Marine Le Pen a, sur fond de la "skyline" de Rouen faite de clochers, rappelé que la France plongeait "ses racines dans le christianisme. C'est (...) notre histoire, notre identité".

Mme Le Pen a aussi vilipendé devant les 1 500 personnes qui se tassaient dans la salle, "le relativisme culturel", le"multiculturalisme", en général et celui dont elle accuse "l'UMP, le PS, le MoDem, les Verts", qu'elle englobe tout comme les questions d'économies dans le mot valise de"mondialisme".

Un mondialisme et son vecteur le communautarisme contre lequel Mme Le Pen estime que la seule défense est la nation et l'identité nationale. "Le mondialisme, ce n'est pas seulement un système économique sauvage (...), c'est aussi une idéologie qui va au-delà de la simple mondialisation et qui vise à uniformiser les cultures, à encourager le nomadisme la circulation permanente d'hommes déracinés d'un continent à l'autre à les rendre interchangeables, en somme à les transformer en anonymes", a déclaré Marine Le Pen. Et de reprendre : "Dans leur système l'individu ne compte plus en tant que tel. On n'est plus qu'une unité de production ou de consommation, dans un monde sans frontières où les territoires se valent." Face à cela, Mme Le Pen entend mettre en avant la seule communauté qui vaille à ses yeux, à savoir "la communauté nationale".

"La négation des identités nationales, l'immigration massive, le multiculturalisme comme doctrine, le communautarisme, tous ces fléaux contemporains participent du projet mondialiste. C'est le versant culturel de ce projet qui consiste à transformer chaque territoire, chaque nation, chaque peuple dans un magma mondialisé vide de toute identité et où règne en maître celle du commerce", a continué Mme Le Pen. Un raisonnement qui rappelle les analyses des penseurs de la Nouvelle droite (courant de pensée notamment hostile au multiculturalisme) et de son fer de lance, le GRECE (Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne).

"RETOUR DE BOOMERANG" DES "MENSONGES" DE SARKOZY

Au début de son discours, Marine Le Pen est notamment revenue sur la perte du AAA de la France et sur les mesures qu'elle préconise sortie concertée de l'Euro, monétisation de la dette, entre autres. Elle a aussi très durement attaqué M. Sarkozy, lui prédisant un "retour de boomerang" de ses"mensonges""Le mensonge est devenu industriel sous Nicolas Sarkozy[Il] a triomphé sur le mensonge, il a triomphé par le mensonge, et c'est par le mensonge qu'il chutera", a-t-elle notamment affirmé.

A quelques encablures du site de Petroplus, qui doit fermer, Mme Le Pen a raillé les "assassins qui revenaient sur le lieu de leur crime", à savoir les leader politiques qui se sont succédés au chevet des 700 salariés promis au chômage. Pour Mme Le Pen, les partis de gouvernement sont "tous coupables de ces fermetures d'usine".


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