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dimanche 12 février 2012

Le Pen fustige le bilan de Sarkozy sur l'immigration et la laïcité 12.02.12 | 19:53 | LEMONDE.FR Abel Mestre

Marine Le Pen veut être la candidate de "la République une et indivisible". En meeting à Strasbourg, dimanche 12 février, la candidate du Front national à l'élection présidentielle, a martelé son message anti-immigration et anti-islam, sous couvert de défense de la laïcité.

Le thème de son discours (immigration, laïcité, sécurité ) était"prévu de longue date", selon le FN. Bien avant les déclarations de Nicolas Sarkozy au Figaro Magazine du 11 février qui font présager une campagne du chef de l'état sur les thématiques frontistes. Alors, Mme Le Pen en a profité pour attaquer le bilan de M. Sarkozy, comme elle le fait désormais chaque semaine dans ses meetings.

"L'immigration, ce sera, paraît-il, un des sujets au coeur de la campagne de notre vrai-faux candidat, Nicolas Sarkozy. Il paraît que ce cher M. Sarkozy a décidé de faire quelque chose contre l'immigration", s'est moquée Mme Le Pen, avant de citer différentes déclarations du chef de l'Etat à ce sujet. "Ils pensent qu'ils peuvent refaire le même coup sans cesse, indéfiniment, dans une impunité totale dont on sait que c'est la spécialité des récidivistes et même des multi-récividivistes", a aussi lancé Mme Le Pen, faisant allusion à l'élection présidentielle de 2007 où Nicolas Sarkzoy avait réussi à capter un certain nombre de suffrages chez les électeurs du FN, en mettant en avant la sécurité et l'immigration.

Mme Le Pen n'a pas eu peur d'en rajouter. Comme lorsqu'elle évoque, encore une fois, les promesses de M. Sarkzoy en matière d'insécurité. "Nicolas Sarkozy nous avait promis de sortir le glaive (...). Il nous a montré une ridicule épée en plastique. Celle qu'on offre aux petits garçons qui se prennent pour des super-héros", a-t-elle déclaré devant une salle de 2 000 personnes pratiquement pleine. "M. Sarkozy utilise l'immigration comme un thème électoraliste. (...) Il se trompe lourdement, l'immigration n'est pas un thème de campagne, mais une impérieuse nécessité. (...) Je veux défendre notre culture, notre civilisation (....) notre identité", a-t-elle insisté, en déclarant que "le seuil de tolérance[avait] été atteint depuis bien longtemps en matière d'immigration".

"L'ISLAM DEVRA S'ADAPTER À LA LAÏCITÉ"

Immigration et insécurité sont deux sujets liés pour Mme Le Pen, pour qui "si l'insécurité progresse, c'est que l'immigration monte". Alors, les solutions contre l'immigration passer de 200 000 entrées par an à 10000 ; l'asile divisé par cinq en cinq ans, fin du regroupement familial ; rétablissement de la double peine ; fin des régularisations et suppression du droit du sol sont censées régler le problème de l'insécurité. Mme Le Pen plaide aussi pour la fin des remises de peine automatiques et une réorientation en faveur des victimes comme avec leur présence lors des commissions de remises de peines.

Enfin, dernier chapitre du triptyque lepéniste : la laïcité. Pour Mme Le Pen, celle-ci est un argument tourné exclusivement contre l'islam. Elle relativise l'intégrisme dans d'autres religions. "Je veux la pleine application de la loi de 1905, quelle que soit la religion (...). L'islam devra s'adapter à la laïcité", a-t-elle affirmé. Imitant ses détracteurs et leur répondant dans un dialogue imaginaire, elle a lancé : "'Mme Le Pen, vous êtes une fausse laïque (...) parce que vous parlez du fondamentalisme islamique'. Je parle de la réalité, des problèmes qui existent aujourd'hui en France. On me répète en général 'Regardez St-Nicolas-du-Chardonnet'. Je n'ai jamais entendu que St-Nicolas-du-Chardonnet allait effectuer des pressions ou des menaces pour chercher à faire changer la loi de la République. Je n'ai pas entendu que les juifs exigeaient d'avoir des revendications religieuses. Je n'ai pas entendu que l'on avait des problèmes avec les protestants qui exigeaient ceci ou cela. Le problème aujourd'hui c'est le problème de ceux qui exigent au nom du fondamentalisme islamique."

L'église St-Nicolas-du-Chardonnet, dans le Ve arrondissement de Paris, est un lieu de culte accaparé depuis plus de trente ans par des militants intégristes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, créée par l'évêque schismatique Marcel Lefebvre. Elle appelle régulièrement manifester contre la loi autorisant l'IVG, dont elle demande l'abrogation, et a été récemment en première ligne dans les manifestations devant le Théâtre de la Ville et celui du Rond-Point, à Paris, pourl'interdiction de pièces de théâtre jugées par elle blasphématoires. Par ailleurs, y sont célébrées chaque année des messes à la mémoire de Franco et Primo de Rivera. Mme Le Pen, qui n'est pas elle-même une catholique intégriste, a décidé de ménager ce courant de l'extrême droite dans sa campagne présidentielle.

Brocardant François Hollande et Nicolas Sarkozy, qui "ont des bras tout mous" face à "l'islamisme", Mme Le Pen s'est une nouvelle fois autoproclamée seule candidate défendant la laïcité, dénonçant particulièrement le voile islamique. Ces propos très virulents ont en tout cas chauffé à blanc la salle, très réactive sur ces thèmes. Comme cet homme qui a lancé un tonitruant "Dehors les melons !" à ce moment du discours, qui dura au final près d'une heure et demie.

De même qu'à Rouen, en janvier, la présidente du Front national a réaffirmé l'héritage "chrétien de la France". Elle a exposé, pour ceux qui ne seraient "pas contents" des mesures qu'elle propose, comme l'interdiction du Halal dans les cantines scolaires, que la cantine"n'est pas obligatoire" et que les écoles privées existent. S'exprimant sur le Concordat, en vigueur en Alsace et en Moselle, elle s'est dite opposée à son extension à l'Islam.



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