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dimanche 8 juillet 2012

Les libéraux bien partis pour remporter les élections en Libye 08.07.12 | | Le Monde.fr avec AFP


La coalition des libéraux a annoncé, dimanche 8 juillet, être en tête dans la plupart des circonscriptions électorales en Libye, après les élections historiques de samedi qui ont valu au pays les éloges de la communauté internationale.

Le dépouillement des bulletins des votes était toujours en cours dans plusieurs bureaux dimanche matin et Faiçal Al-Krekchi, le secrétaire général de l'Alliance des forces nationales  qui réunit plus de quarante petits partis autour des architectes de la révolte de 2011 a indiqué préférer attendre les résultats officiels de la Commission électorale avant de donner plus de précisions.

Plus tôt, le chef du principal parti islamiste issu des Frères musulmans a reconnu une "nette avance" des libéraux dans les deux principales villes de la Libye, Tripoli et Benghazi. Plusieurs observateurs des élections à Tripoli et Benghazi ont aussi fait état d'une "écrasante" victoire des libéraux dans plusieurs bureaux de vote, avec des taux dépassant parfois 90 %, comme dans le quartier populaire d'Abou Salim dans la capitale.

Les conclusions des deux partis sont basées sur des "rapports préliminaires" de leurs observateurs qui suivent les décomptes, à l'issue des premières élections libres du pays en vue de l'élection d'une assemblée nationale. Si ces résultats se confirmaient, la Libye ferait exception par rapport à ses voisins tunisiens et égyptiens, touchés par le Printemps arabes et où les islamistes ont pris le pouvoir après les premières élections ayant suivi la chute des anciens régimes.

>> Lire le décryptage : "En Libye, les premières élections d'un pays divisé"

60 % DE TAUX DE PARTICIPATION

Huit mois après la fin du conflit armé qui a provoqué la chute puis la mort de Kadhafi, quelque 2,8 millions d'électeurs étaient appelés à choisir les 200 membres du Congrès national général samedi. Le taux de participation au scrutin a atteint 60 %, selon les résultats préliminaire annoncés par la Commission életorale dans la soirée.

Ces premières estimations, qui placent les libéraux en première position, portent sur les formations politiques en compétition pour les 80 sièges réservés aux listes des partis politiques dans la prochaine assemblée nationale. Pour les 120 sièges réservés aux candidats individuels, la tendance devrait être la même, dans la mesure où ces candidats sont soutenus par des partis politiques. 

Parmi les 3 702 candidats et plus de 100 partis en lice, trois formations sortent du lot pour ces premières élections libres libyennes, après des dizaines d'années de dictature sous Mouammar Kadhafi : outre la coalition des libéraux lancée par l'ex-premier ministre du CNT Mahmoud Jibril, on compte les islamistes du Parti de la justice et de la construction (PJC), issu des Frères musulmans, et ceux d'Al-Watan, dirigés par l'ex-chef militaire controversé de Tripoli Abdelhakim Belhaj.

>> Lire l'éclairage : "Bachir Al-Kupti, le très prudent chef des Frères libyens"

98 % DES BUREAUX DE VOTE OPÉRATIONNELS

Peu avant la fermeture des bureaux de vote samedi à 20 heures à Tripoli et Benghazi, foyer de la révolution dans l'Est, le chef de la Commission a indiqué que 98 % des bureaux de vote avaient fonctionné normalement. Plus tôt, il avait annoncé qu'une centaine de bureaux sur un total de 1 554 n'avaient pu ouvrir leurs portes en raison d'actes de sabotages, notamment dans l'Est. 

Alexander Graf Lambsdorff, qui dirige une équipe de 21 observateurs de l'Union européenne, a indiqué que le scrutin s'était globalement bien passé. "Nous avons vu des électeurs venant en grand nombre aux bureaux de vote de façon pacifique et ne craignant pas les intimidations, malgré des perturbations dans l'Est et des tensions dans le Sud", a-t-il dit.

JOIE



A Tripoli comme à Benghazi, les bureaux de vote ont vu passer un flot d'électeurs ravis de participer au premier scrutin national après plus de quarante ans de règne de Mouammar Kadhafi. "Ma joie est indescriptible", a déclaré Fawziya Omran, en patientant devant une école du centre de la capitale. "Je me sens un citoyen libre", s'est réjoui Ali Abdallah Derwich, 80 ans, en chaise roulante.

Certains électeurs étaient venus avec les drapeaux noir, rouge et vert de la révolution, et les mosquées diffusaient les "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) tandis que les rues résonnaient des concerts de klaxons. Des centaines de Tripolitains ont convergé après le vote vers la place des martyrs au centre de la capitale pour fêter l'évenement jusqu'à une heure tardive de la nuit.

La joie était tout aussi palpable à Benghazi, malgré les appels au boycott et au sabotage du scrutin lancés par les partisans de l'autonomie. "J'ai le sentiment que ma vie a été gâchée jusqu'à présent, mais mes enfants auront une vie meilleure. Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'une impulsion, et je crois que les nouveaux dirigeants donneront cette impulsion", a déclaré Hueida Abdul Sheikh, 47 ans.

ÉLOGES DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

L'Union européenne a tenu à saluer samedi des élections"véritablement historiques", soulignant qu'elles s'étaient déroulées "dans un climat de liberté", tandis que Londres a fait état d'une "étape importante" et un moment "historique" pour ce pays sur sa route vers la liberté.

Le président américain Barack Obama a quant à lui déclaré, samedi soir, qu'après "plus de 40 années au cours desquelles la Libye a été sous l'emprise d'un dictateur, ce scrutin historique montre que l'avenir de la Libye est entre les mains du peuple libyen". Il a affirmé que son pays était fier du rôle qu'il a joué en soutenant la révolution libyenne, et que "le peuple libyen peut compter sur l'amitié continue et le soutien des Etats-Unis".

TENSIONS DANS L'EST

La journée a néanmoins été endeuillée par la mort d'une personne près d'un bureau de vote à Ajdabiya, dans l'est du pays, dans des circonstances peu claires. La semaine précédant le scrutin a été marquée par des tensions dans l'Est, qui ont culminé vendredi avec la mort d'un fonctionnaire de la Commission électorale, tué par un tir à l'arme légère sur l'hélicoptère à bord duquel il se trouvait au sud de Benghazi. Auparavant, des partisans de l'autonomie, qui entendent dénoncer la répartition des sièges au sein de l'Assemblée nationale (100 sièges pour l'Ouest, 60 pour l'Est et 40 pour le Sud), avaient sommé plusieurs importants terminaux pétroliers de l'Est de cesser leurs opérations jusqu'à la fin du scrutin.

Pour tenter de calmer les autonomistes, le CNT a ôté à la prochaine Assemblée l'une de ses principales prérogatives, celle de désigner les membres du comité chargé de rédiger la future Constitution. La composition de ce comité devrait faire l'objet d'un nouveau scrutin, et chacune des trois régions y enverra 20 membres. En attendant, le Congrès général national sera chargé de choisir un nouveau gouvernement et de gérer une nouvelle période de transition, en prenant le relais du CNT qui devrait être dissous lors de sa première session.

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