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jeudi 7 novembre 2013

Racisme contre Taubira : "Ce n'est pas le gouvernement qui a fait défaut" 07.11.2013 à 20:00 | Le Monde.fr Nicolas Chapuis


Christiane Taubira lors d'une visite au centre pénitentiaire pour femmes de Rennes, le 27 septembre. DAMIEN MEYER/AFP

Après les attaques racistes dont elle a fait l'objet, la ministre de la justice Christiane Taubira regrettait l'isolement dans lequel elle s'était retrouvée. "Les réactions n'ont pas été à la mesure, avait-t-elle déclaré dans une interview àLibération. Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'il n'y a pas eu de belle et haute voix qui se soit levée pour alerter sur la dérive de la société française."

Alain Vidalies, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, estime que le gouvernement a fait bloc derrière la ministre de la justice, et que les fautifs sont à chercher ailleurs.

Le Monde : Christiane Taubira, dans une interview au journalLibération, regrettait qu'aucune grande voix ne se soit exprimée pour la défendre. S'est-elle retrouvée isolée après les attaques racistes dont elle a fait l'objet ?

Alain Vidalies : C'est une mauvaise interprétation des propos de Christiane Taubira. Elle regrettait dans son interview l'absence de réaction de la part de grands intellectuels ou d'acteurs du débat public pour la défendre. Elle ne visait certainement pas le gouvernement, qui est derrière elle.

Le gouvernement a-t-il suffisamment défendu la ministre selon vous ?

Oui, tout à fait. J'ai pu lire dans des articles que le gouvernement ne l'avait pas soutenue. Ces accusations sont infondées. Bien au contraire, dès le mardi 29 octobre, j'ai été invité dans une émission sur Public Sénat au cours de laquelle j'ai déploré le fait que ce qui constituait pour moi un événement extrêmement grave ne fasse la "une" d'aucun média. Ce n'est pas le gouvernement qui a fait défaut sur le sujet.

Durée : 00:42 | Images : 

Dès le lendemain, le président de la République a d'ailleurs exprimé toute sa solidarité à la garde des sceaux au cours du conseil des ministres, et le premier ministre lui a apporté son soutien en réponse à une question de Jean Glavany, lors de la séance à l'Assemblée nationale.

Beaucoup de journaux ont depuis fait leur couverture sur la libération de la parole raciste. Le phénomène inquiète-t-il le gouvernement ?

Les images d'enfants brandissant des bananes et imitant le cri de la guenon sont révoltantes. C'est un acte très grave. Il y a une banalisation de ces faits qui touchent pourtant aux fondamentaux de la République. Une ligne rouge a été clairement franchie.

La ministre de la justice semble cristalliser la haine d'une partie de la droite radicalisée…

Christiane Taubira n'a pas choisi de devenir la cible de ces attaques. Elle est aujourd'hui livrée à la vindicte populaire avec des propos qu'on ne pensait pas entendre encore en 2013.

>> Lire nos explications (édition abonnés) : Pourquoi Christiane Taubira cristallise les haines


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