SOMMAIRE

Rechercher dans ce blog

mardi 24 février 2015

Français de souche » : polémique autour d'un mot utilisé par Hollande


Le Monde le 24 février 2015 à 14h49

Au dîner du CRIF, lundi 23 février, le chef de l'Etat a utilisé une expression devenue un étendard pour la mouvance identitaire de l'extrême droite.

François Hollande utilise l'expression "Français de souche" au dîner du Crif 
Durée : 01:01 

Trois mots qui ont suscité la polémique. Lors de son discours au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), à Paris, François Hollande a parlé de « Français de souche » à propos des adolescents responsables de la profanation, entre le jeudi et dimanche 15 février, du cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin).

« J'étais la semaine dernière[mardi 17 février] à Sarre-Union, dans ce cimetière dévasté par de jeunes lycéens, Français de souche, comme on dit, ignorants au point de ne pas avoir vu les écritures en hébreu (…), inconscients pour ne pas avoir remarqué les étoiles de David, mais à ce point intolérants pour renverser le monument dédié aux victimes de la Shoah », a déclaré le président. L'expression est devenue ces dernières années un étendard pour la mouvance identitaire de l'extrême droite et s'est vue réappropriée par le site Français de souche.

« Il y avait des guillemets »

Certains représentants de l'UMP, comme le député des Français de l'étranger Thierry Mariani, ont réagi rapidement pour souligner l'ambiguïté du propos.

Interrogé sur BFM-TV, mardi 24 février, sur son emploi par François Hollande, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a justifié les mots du chef de l'Etat.

« Il y avait des guillemets qu'on ne voit pas dans un discours », a-t-il répété. « Le président de la République a pris bien soin de mettre le "comme on dit". Oui, on dit cela aujourd'hui. »

Le député de Seine-Saint-Denis a précisé qu'il « récus[ait], tout comme [M. Hollande], cette expression de "Français de souche" » qui atteste, selon lui, l'existence d'un « vocabulaire »« Il reprend une expression pour dire justement qu'on ne pouvait pas stigmatiser une communauté, la communauté musulmane. »

Le secrétaire d'Etat chargé de la réforme territoriale, André Vallini, a également pris la défense de François Hollande et mis en garde contre « cette hystérisation dangereuse d'un débat malsain ».

Le chef de l'Etat a pourtant été critiqué dans son propre camp. La députée (PS, Moselle) et ex-ministre de la culture, Aurélie Filippetti, a évoqué une « faute ».

La présidente du Mouvement des jeunes socialistes, Laura Slimani, a quant à elle parlé « de brouillage intellectuel » et dénoncé « la violence absolue à l'égard de millions de Français » que véhicule l'expression.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire