dimanche 11 avril 2010

La prévention spécialisée à l’heure de la diversité culturelle : état des lieux, questionnements, initiatives, projets innovants

Nous recommandons fortement la lecture du rapport suivant que M. JC Sommaire, Président du Conseil technique des clubs et équipes de prévention spécialisée (CTPS) et de sa Commission Diversité culturelle, nous a aimablement transmis.

Le rapport est téléchargeable à http://www.cnlaps.fr/modules.php?name=Downloads&op=getit&lid=152

La prévention spécialisée à l’heure de la diversité culturelle : état des lieux, questionnements, initiatives, projets innovants en matière de développement social communautaire

Rapport présenté par la Commission « diversité culturelle » du Conseil technique de la Prévention spécialisée (CTPS).Septembre 2009

Quelques extraits

Avant-propos

…on ne peut plus ignorer aujourd’hui qu’une partie importante des jeunes en difficulté impliqués dans les violences urbaines et dans la délinquance sont « issus de l’immigration ». Déjà, en 2002, une étude réalisée par le sociologue Sébastian Roché dans le département de l’Isère, à partir de dossiers judiciaires, avait montré que, dans ce département, les deux tiers des jeunes délinquants se trouvaient être« d’origine étrangère ».

Par ailleurs, des travaux récents de la démographe Michèle Tribalat, indiquent que cette population des jeunes issus de l’immigration augmente dans notre pays : 37% de jeunes d'origine étrangère en Ile-de-France, plus de 60% dans une vingtaine de villes, une progression très forte hausse dans l'ouest de la France et une « explosion » du nombre de ceux d’entre eux d’origine africaine sub-saharienne. Les questions liées à la diversité culturelle examinées dans ce rapport qui sont déjà très présentes aujourd’hui dans beaucoup de zones urbaines de notre pays le seront donc vraisemblablement encore plus demain.notre pays le seront donc vraisemblablement encore plus demain.

Lui faisant écho, Jean-Claude Guillebaud, dans la présentation de son dernier livre « lecommencement d’un monde »,considère que nous abordons actuellement une période qui se caractérise, au plan international, par l’achèvement de la longue séquence historique de d’hégémonie occidentale sur le monde et par l’avènement d’une modernité métisse au cœur de nos sociétés. Dans ce contexte le multiculturalisme, l’immigration, les brassages et métissages des cultures nous posent, à l’évidence, des problèmes nouveaux qui sont la transformation en problèmes domestiques du vieux face à face colonial de naguère.

Cet intellectuel ne considère toutefois pas que ce soit là une mauvaise nouvelle si noussavons nous ouvrir à la différence sans renier ce que nous sommes. Que nous le voulions ounon, nous serons pluriels et métis. Il nous reste donc à en tirer parti, sans démagogie et sansxénophobie, pour que cette diversité qui pose aujourd’hui problème devienne demain un atout et une richesse collective.

S’ouvrir sans se renier constitue le fil conducteur des réflexions du présent rapport.

Dans son avant propos au « guide international sur la méthodologie du travail de rue dans le monde » qui vient de sortir, le secrétaire d’état belge à la lutte contre la pauvreté rappelle que le travailleur de rue a pour objectif de (re) donner aux personnes en difficulté le pouvoir d’agir sur leur propre vie pour qu’elles puissent tendre vers un mieux être. Nul doute donc que, pour permettre aux familles et aux jeunes « issus de l’immigration » de prendre leur destin en main, la Prévention spécialisée, et au delà le travail social en général, ne peuvent plus faire l’impasse sur les « questions culturelles ».

Jean-Claude SOMMAIRE

Président du Conseil technique des clubs et équipes de prévention spécialisée (CTPS)

Président de la commission « diversité culturelle »

Plan du rapport (extraits)

I- Ne plus être dans l’évitement et le non dit : la Prévention spécialisée doit construire, assumer et promouvoir une pédagogie de la diversité culturelle confortant l’unicité du « vivre ensemble » (page8)

II- Confrontée, dans les quartiers sensibles, à une fracture sociale qui tend à devenir une fracture territoriale, ethnique, culturelle et religieuse, la Prévention spécialisée doit contribuer à ouvrir, ou à conforter, des pistes de réflexion nouvelles pour faciliter l’intégration sociale des jeunes issus de l’immigration (page19)

III- La Prévention spécialisée qui, elle aussi, a de vraies difficultés à se positionner vis à vis des comportements et des demandes de nombreux jeunes se référant au « religieux » doit se donner une méthode et des outils pour travailler ces questions (page 39)

IV- Pour mieux répondre aux problématiques des jeunes d’origine africaine sub-saharienne qui interpellent fortement le secteur social, la prévention spécialisée doit développer des approches éducatives prenant en compte les spécificités propres aux différentes communautés culturelles (page 59)

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