SOMMAIRE

Rechercher dans ce blog

samedi 5 mars 2011

Après l'identité nationale, le chef de l'Etat lance le débat sur la place de l'islam

| 16.02.11 |
Voilà le retour, sous forme dérivée, du débat sur l'identité nationale. En 2010, confiée à Eric Besson, l'initiative avait provoqué de très vifs débats. Mais, veut-on croire à l'UMP, le problème n'était pas le fond, mais la manière. Le travail, à l'heure où la remontée du Front national fait frémir les élus de droite, va donc être remis sur l'établi, en changeant l'angle d'attaque.

Nicolas Sarkozy l'a annoncé, mardi 15 janvier, lors du petit déjeuner hebdomadaire de la majorité. "Il a rappelé qu'il y avait des pratiques religieuses qui interpellent la laïcité. Pour lui, c'est un thème qu'on ne peut se passer d'aborder. La discussion, qui n'a pas été conclusive, a tourné autour de la manière de faire, pour éviter la caricature", raconte un participant.
Jeudi 10 février, dans son émission "Paroles de Français", sur TF1, Nicolas Sarkozy avait décrété l'échec du "multiculturalisme". "La vérité, c'est que dans toutes nos démocraties, on s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de l'identité du pays qui accueillait", avait-il estimé.
Quatre jours plus tard, il a donné son feu vert à l'UMP pour le débat. Lors d'une réunion à l'Elysée, lundi, avec les responsables de l'UMP, il a martelé son antienne : "Je ne veux pas de minarets, pas d'appels à la prière dans l'espace public, pas de prières dans la rue."
Le débat, s'annonce, de fait, comme une réflexion sur la place de l'islam en France. Une date, le 5 avril, a été arrêtée par le parti présidentiel, pour l'organisation d'une"grande journée de confrontation", avec politiques et experts. Au programme, deux thèmes : "La place des religions dans une République laïque et l'intégration de la religion musulmane dans une République laïque."
Jean-François Copé, le patron de l'UMP, qui va mettre en oeuvre le débat, avait été l'un des plus fermes soutiens, au départ, au débat sur l'identité nationale. Même s'il avait rapidement critiqué sa forme. Juste après sa nomination, en novembre 2010, à la tête du parti, il a annoncé sa volonté de le relancer.
Avant d'opérer une mue sémantique vers "pacte républicain". Les mots valsent, l'idée demeure. M. Sarkozy reste persuadé que le débat peut être "piégeux" pour les socialistes, qu'il estime mal à l'aise sur ce sujet.
Mardi, M. Sarkozy a affirmé son souhait que les parlementaires de la majorité se saisissent du sujet et évoqué la possibilité d'une résolution, comme cela avait été le cas au départ pour l'interdiction de la burqa. L'annonce du débat, à gauche, est accueillie avec scepticisme. "S'il s'agit de trouver un nouveau centre de gravité républicain, pourquoi pas. Si ce débat fait suite à celui sur l'identité nationale, avec d'autres mots, il ne laisse rien augurer de bon, à un an et demi de l'élection présidentielle", estime Bruno Le Roux, le vice-président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. "Ils pourraient directement prendre Marine Le Pen comme directrice de campagne", estime quant à lui le député villepiniste Jean-Pierre Grand.
A droite, les élus sont majoritairement persuadés qu'il ne faut pas déserter le terrain occupé par Marine Le Pen. "Elle a fait un hold-up sur la laïcité. Il ne faut pas lui laisser le thème", estime ainsi le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti."Aujourd'hui, peut-on continuer à garder sa culture et sa communauté dans une République laïque ? La réponse est non. Peut-on avoir dans la sphère privée une pratique de sa religion qui est respectée ? La réponse est oui", juge Marc-Philippe Daubresse, le secrétaire général adjoint de l'UMP. "Je sens dans notre pays des remontées sectaires. Dans ma circonscription, la communauté musulmane ne respecte pas toujours les valeurs de la -République", assure la députée de Seine-et-Marne Chantal Brunel, qui espère "une loi qui créerait un délit de polygamie". Le débat est ouvert...
Pierre Jaxel-Truer

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire